Economie

L’accès aux marchés : l’épineux problème des PME

La récente controverse sur la vente des coffrets de biscuits d’une petite entreprise sur les rayons de la Mauritius Duty Free Paradise relance le débat sur l’accès aux marchés par les Petites et moyennes entreprises, qui demeure toujours l’un des obstacles majeurs au succès des PME.

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Une petite entreprise nouvellement créée a pu avoir accès à la Mauritius Duty Free Paradise (MDFP) pour vendre ses produits. L’accès aux marchés est toujours un véritable casse-tête pour les entrepreneurs, surtout les petits. Depuis la publication de cette nouvelle, ils sont nombreux les petits entrepreneurs qui rêvent de voir leurs produits sur les rayons de la boutique hors-taxes à l’aéroport.

Au niveau de la MDFP, les requêtes pleuvent, car les entrepreneurs cherchent des informations sur les procédures à suivre pour devenir fournisseur de la boutique hors-taxes. Une source nous indique que, contrairement à la croyance populaire, ce n’est pas si compliqué. Tout fournisseur potentiel, qui veut vendre ses produits sur les rayons de la MDFP, doit se mettre en contact avec la personne responsable du département qui concerne le type de produits proposés. Le fournisseur sera ensuite invité à faire une présentation sur son entreprise et ses produits.

À noter qu’il n’y a aucun critère spécifique sur le nombre d’années d’expérience dans le secteur requis pour être fournisseur ou encore la nécessité de déposer les précédents bilans financiers de l’entreprise. Pour les petits entrepreneurs, l’accès à la MDFP est un tremplin pour l’exportation, car cela augmente la visibilité de leurs produits et les encourage à les améliorer afin de cibler davantage la clientèle étrangère.

Marchés publics

Le marché public, ou ‘Public Procurement’ est une autre source d’opportunités pour les entrepreneurs. Malheureusement, c’est un concept assez méconnu par nos petits entrepreneurs. L’accès aux marchés publics reste, malgré les améliorations de la réglementation et les initiatives prises, un réel problème. Il y a trois principaux facteurs : une faible connaissance des besoins des acheteurs publics, la maîtrise inadéquate des procédures et la complexité administrative. Le site web ‘http://publicprocurement.govmu.org’ est une importante source d’informations pour les entrepreneurs sur les divers appels d’offres lancés par les autorités publiques.

Exportation

Même si nos PME exportent déjà leurs produits, la plupart ont encore beaucoup de chemin à parcourir pour accéder aux marchés d’exportation. Avec la compétition, qui s’intensifie au niveau local et la saturation du marché dans plusieurs créneaux, le marché d’exportation offre un salut non négligeable à nos PME.

Le cabinet Afribrains, qui travaille avec les entrepreneurs de Maurice et de la région, explique que l’assaut des marchés étrangers ne se limite pas à des mesures incitatives comme par exemple le ‘Freight Rebate Scheme’. Il est aussi primordial pour nos petits entrepreneurs d’améliorer la qualité de leurs produits s’ils veulent cibler les marchés d’exportations. Ils doivent respecter diverses normes demandées par l’industrie, que ce soit dans la présentation ou la labellisation et pour y arriver, il faut investir non seulement dans les équipements mais aussi la compétence. Il faut aussi pouvoir développer de nouveaux produits ou transformer les produits existants à travers un nouveau design ou look afin d’attirer les clients.

Les rapports EM

Enterprise Mauritius a publié plusieurs études sur des pays cibles afin d’ouvrir de nouveaux horizons à nos entrepreneurs. Des rapports sur le Ghana, le Bahreïn, l’Afrique du Sud, le Burundi, la Tanzanie ou encore l’Autriche, sont disponibles sur le site de l’organisation, www.sourcemauritius.com. Ces ouvrages dissèquent l’économie du pays concerné et donne un aperçu sur les produits importés.

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Paroles d'experts

Gavin Ng : « La valeur ajoutée a un prix »

Qu’est-ce qui différencie le prix d’un même type de produit d’un marché à l’autre ? Nous avons posé cette question à l’analyste Gavin Ng. Il explique que souvent le prix d’un même produit varie en fonction du type de marché. « Nous avons tous fait l’expérience de payer le même produit plus cher dépendant de l’endroit où on le vend. Je pense ici aux boissons gazeuses ou encore l’eau embouteillée. Vous risquez de les payer plus cher dans un resto. Le prix d’un même produit est aussi affecté par le coût du transport ou encore les facilités de stockage nécessaires, par exemple les produits frigorifiés. Par contre, un entrepreneur innovant peut vendre le même produit plus cher que son concurrent en ayant recours à la valeur ajoutée, par exemple le type d’emballage, le service après-vente, la qualité, les bénéfices additionnels, etc. La valeur ajoutée sert à désigner le supplément de valeur qu'une entreprise, grâce à son activité, est capable d'apporter à un bien ou à un service provenant d'un tiers. Les entreprises doivent avoir recours à un économiste pour déterminer les meilleures stratégies à suivre. »

Amar Deerpalsing : « L’accès aux marchés a toujours été difficile »

Le président de l’association des Petites et moyennes entreprises, Amar Deerpalsing, explique que l’accès aux marchés a toujours été un souci pour les entrepreneurs. « Les marchés ne sont pas facilement accessibles. Que ce soit la Mauritius Duty Free Paradise ou les supermarchés, il y a toute une procédure à suivre. C’est à eux de décider s’ils veulent vendre les produits proposés.  L’entrepreneur doit toujours se battre pour pouvoir écouler ses produits au sein de certains marchés, à moins qu’il ait les bons contacts si nous voulons être francs! », explique l’entrepreneur. « Prenons l’exemple des produits de l’artisanat local. Cela a pris des années de négociations avec l’AHRIM avant que nous ayons pu faire entrer l’artisanat local dans les hôtels. » À notre question si un prix exorbitant est synonyme d’arnaque,  le président de l’association des PME réplique qu’il y a des produits dont le prix ou la marge est fixé par le gouvernement. Ce sont les produits appelés ‘controlled goods’. Pour les autres, le fabricant ou fournisseur est libre de dicter son prix. Le prix doit être affiché et c’est au consommateur de choisir s’il veut l’acheter ou pas. Donc, on ne peut pas qualifier un prix excessif d’arnaque, même si ce n’est pas moral. Personne ne force le client à acheter un produit à un prix. Aussi longtemps que le prix n’est pas contrôlé, il n’y a rien d’illégal.

 

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