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La justice réunionnaise avait réclamé l’arrestation de Franklin

Jean Hubert Celerine, alias Franklin.
  • Les demandes de Mutual Legal Assistance sont confidentielles, selon les autorités mauriciennes

L’important démantèlement d’un trafic international de cannabis avait abouti à la condamnation des membres d’un réseau de trafiquants réunionnais. Dans cette affaire, la justice réunionnaise, par le biais d’une commission rogatoire internationale, avait recommandé l’arrestation du « Boss de Rivière-Noire », à savoir Jean Hubert Celerine (alias Franklin) dans un jugement correctionnel émis le 2 juillet 2021, par la cour d’appel de Saint-Denis.  

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Un skipper mauricien, Jérémy Désiré Décidé (alias Nono), qui serait le complice de Franklin, était aussi visé par cet ordre d’arrestation de la justice réunionnaise. Dans un jugement de 61 pages, la justice réunionnaise avait déploré qu’aucune suite n’avait été donnée à l’affaire en dépit des engagements des autorités mauriciennes. Un mandat d’arrêt avait été émis contre Franklin le 13 juin 2019. Le Mauricien avait fourni aux autorités de l’île-sœur deux adresses : Cité EDC, Tamarin, et Dockers Flat, Baie-du-Tombeau.   

À l’appel du procès, Franklin et Nono étaient recherchés. Le tribunal de Saint-Denis les avait condamnés, le 27 septembre 2019, à sept ans de prison dans un jugement prononcé en leur absence. Mais jusqu’ici, ils sont tous deux libres sur le sol mauricien. 

Le Défi Media Group s’est procuré une copie de ce jugement. Selon ce document, Franklin est accusé d’avoir, entre 2017 et le 30 avril 2018, facilité un trafic de zamal entre La Réunion et Maurice. Il aurait fourni des moyens logistiques pour l’exportation de zamal vers Maurice. Il aurait aussi donné des instructions par téléphone et financé ce trafic. Franklin s’est rendu complice par instigation et fourniture de moyen du délit d’exportation de stupéfiants, en espèce, notamment en donnant ces instructions et ordres d’exportation par voie de télécommunication et en transmettant sur le territoire français les fonds nécessaires à l’acquisition des produits.  

Un dénommé Loris Rouget, qui revenait de Maurice après un séjour du 20 au 23 avril 2018, avait été désigné comme convoyeur d’argent pour le trafic. La gendarmerie réunionnaise avait confirmé des liens entre Franklin et Loris Rouget, après une vérification sur Facebook. Mais peu après leurs arrestations, le nom de Loris Rouget avait été enlevé de la liste d’amis de Franklin sur Facebook, selon le jugement   

L’enquête sur un trafic de zamal démarre en 2017. C’est à Sainte Rose dans l’Est de l’île-sœur que des militaires ont découvert une cargaison de zamal  prête à affronter le trajet sur un fast-boat. C’est alors que la Gendarmerie réunionnaise a passé à la loupe des appels téléphoniques suspects. Pour démanteler cette filière d’exportation de zamal, la Gendarmerie réunionnaise a eu recours à des écoutes téléphoniques. 

Au démarrage de cette enquête, Laurent Mariaye, un Réunionnais habitant Saint-André, a été interpellé. Il avait écopé de cinq ans de prison, dont un avec sursis. Laurent Mariaye avait identifié Franklin et Nono sur des photos. « Je travaille pour Franklin depuis avril 2017.(…) On a exporté en juillet, octobre et décembre 2017, février 2018 (…) des cargaisons de drogue vers Maurice », a-t-il confié à la justice réunionnaise devant la présidente du tribunal de Saint-Denis, Caroline Meunier-Lemas.   

Confidentialité

Du côté des autorités mauriciennes, notamment au bureau de l’Attorney General, on invoque le secret de l’instruction. Aucune communication ne peut être ainsi faite sur les demandes de Mutual Legal Assistance formulée par d’autres pays. « Ces demandes sont confidentielles », fait-on comprendre. 

Contacté par Le Défi Media Group,  Jean Hubert Celerine affirme qu’il souhaite voir les accusations faites contre lui. Il dit qu’il entamera des poursuites contre tous ses détracteurs et qu’il trouve malheureux que les comptes bancaires de ses proches aient été gelés par la Financial Intelligence Unit (FIU). 

Le samedi 14 janvier 2023,  Jean Hubert Celerine s’était projeté sur le devant de la scène médiatique, avec une interview live sur les réseaux sociaux. Au Défi Media Group, l’homme d’affaires de Rivière-Noire a égratigné Bruneau Laurette. Il a dénoncé « des montages vidéo » et une campagne sur les réseaux sociaux qui seraient, selon lui ourdis par l’entourage de Bruneau Laurette, pour ternir son image.

En contrepartie, Jean Hubert Celerine a fait état d’allégations d’un règlement de compte après avoir refusé d’aider financièrement Bruneau Laurette. Il a balayé les allégations à l’effet qu’il serait lié à un quelconque trafic de drogue ou qu’il bénéficierait d’une quelconque protection de certains policiers. 

 

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