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La crise migratoire

Si la 70e Assemblée générale de l’ONU n’a fait qu’accentuer les divergences entre les grandes puissances au sujet de la guerre en Syrie, au niveau européen, la crise des migrants continue à semer la discorde. [[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"1946","attributes":{"class":"media-image alignleft wp-image-2065","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"433","height":"1130","alt":"migratoire"}}]]Or, le problème des migrants en Europe n’a pas débuté par le déclenchement de la guerre civile en Syrie quatre années de cela. Bien avant ce conflit, des centaines voire des milliers de migrants, comprenant femmes et enfants, provenant du continent africain, franchissaient chaque jour la Méditerranée dans des embarcations de fortune, aux risques et périls de leur vie, pour tenter de gagner l’Europe à travers l’Italie, la Grèce ou Malte en quête d’une vie meilleure. Les questions que l’on se pose : pourquoi, sur une seule et même planète, famine et pauvreté qui affligent l’existence des millions de personnes, continuent à côtoyer, dans la quasi-indifférence de la communauté internationale, richesse et opulence ? Alors que la Terre possède toutes les ressources nécessaires pour assurer une vie décente à sa population dans son ensemble, comment se fait-il que nous ne soyons pas en mesure de répondre à nos besoins les plus vitaux que sont la nourriture, l’eau potable, la santé, le logement, etc ? En effet, les ressources naturelles de la planète, c’est d’abord et surtout un bien universel, appartenant à tous ses habitants. Elles ne peuvent être restreintes uniquement à ceux habitant les régions et pays où elles se trouvent. À la place de la migration des personnes vers les pays riches, une répartition convenable de ces ressources aurait permis un développement harmonieux des peuples à travers la planète. C’est pourquoi, plus que jamais, il est temps de réfléchir à l’instauration d’un nouvel ordre de gouvernance globale, car seul un sursaut de la part de la communauté internationale pourrait faire bouger les lignes que ce soit sur le plan social, économique ou environnemental. Or, alors que la mondialisation prône l’ouverture des frontières commerciales permettant aux pays riches d’étendre leur marché dans les pays les plus pauvres dans l’unique objectif d’engranger un maximum de profits, les frontières géographiques, elles, se ferment de plus en plus, entraînant les drames humains auxquels l’on assiste ces jours-ci. Des pays tels la Hongrie, les États-Unis érigent des barrières en fil de fer barbelé à leurs frontières sud alors que la Grande-Bretagne a fermé l’accès aux migrants à l’Eurotunnel à Calais, en France.

ONU, bouledogue sans dent

Il convient de constater que les atteintes de toutes sortes infligées à la Terre et ses habitants puisent leurs sources dans l’injustice sociale. Devant l’ampleur de la situation – pauvreté, famine, génocide, terrorisme, conflits internes et interfrontaliers, biodiversité, etc –, le statu quo ne peut être de mise. Il est temps d’agir. Le monde a beaucoup évolué ces dernières décennies, mais l’Organisation des Nations unies est malheureusement restée complètement figée. De nombreux dirigeants des pays en voie de développement n’ont pas manqué d’en faire état lors de leurs interventions à la tribune la semaine dernière. Perçue, à juste titre, comme un bouledogue sans dents, l’ONU doit impérativement se réinventer et être convertie en une haute autorité de l’administration mondiale par un accroissement de ses pouvoirs, de son budget et de ses moyens fondamentaux pour lui permettre d’intervenir de façon déterminante et indépendante dans tous les point chauds de la planète qui pourraient déstabiliser la paix globale, mais aussi dans la gestion de toutes les ressources naturelles dans le but d’assurer une meilleure distribution et éventuellement, un développement convenable de toutes les régions du monde. Un plan de réforme de grande ampleur avait justement été préparé en 2005 par un comité des sages international pour « permettre à l’Organisation  de faire face aux défis globaux du nouveau millénaire ». Or, feignant un grignotage de leurs droits acquis, à l’instar du droit de véto, les grandes puissances, notamment les États-Unis, premier contributeur au budget de l’Organisation, ont tout bonnement torpillé le projet. Et, entre-temps, que ce soit sur le plan sécuritaire, économique ou environnemental, les conditions de vie sur la planète ne cessent de se fragiliser.
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