Khushal Lobine, Richard Duval et Véronique Leu-Govind : vers un nouveau parti politique aux côtés du PTr-MMM 

Véronique Leu-Govind, Khushal Lobine et Richard Duval, qui ont démissionné du PMSD, envisagent de former une nouvelle formation politique. Ils ont affirmé leur engagement à poursuivre leur action politique avec détermination. Khushal Lobine affirme qu’ils seront dans l’alliance composée du Parti travailliste (PTr) et du Mouvement militant mauricien (MMM). 

Le Parti mauricien social-démocrate (PMSD) a perdu trois membres. Véronique Leu-Govind, ex-présidente du parti a démissionné dimanche, alors que les deux députés Khushal Lobine et Richard Duval ont claqué la porte lundi. Tous les trois se dirigent vers la création d’une nouvelle formation politique. 

Contacté par Le Défi Quotidien mardi après-midi, Khushal Lobine a déclaré : « Nous sommes dans l’alliance de l’opposition parlementaire qui est composée du PTr (Parti travailliste ; NdlR) et du MMM (Mouvement militant mauricien ; NdlR). » 

Il a affirmé qu’ils étudient toutes les possibilités, mais qu’ils continuent leur combat. « Nous entreprendrons des actions dans les heures et les jours à venir avec la même rigueur, la même ferveur et la même passion. Richard et moi nous nous concertons et nous prendrons les décisions qui s’imposent. » 

Expliquant sa démission et celle de Richard Duval, Khushal Lobine a insisté sur le fait que c’est une décision mûrement réfléchie. « Nous avons mis le pays avant tout. Il est évident qu’il y a un ‘build-up’ politique qui se fait autour du PMSD par rapport au MSM (Mouvement socialiste militant ; NdlR). Le temps nous donnera raison. »

Le député de La Caverne/Phœnix, élu en première position aux élections générales de 2019, estime que le PTr, le MMM et le PMSD aurait dû rester ensemble au sein de l’alliance. « Nous avons fait un travail extraordinaire à l’Assemblée nationale pendant plusieurs années. Je ne me retrouve pas dans la trajectoire politique dans laquelle le PMSD se trouve aujourd’hui. Je n’ai aucune amertume. Je prends mes responsabilités », a avancé Khushal Lobine. 

Il s’est dit agréablement surpris par la masse de sympathie qu’ils reçoivent. « Cela me donne l’assurance qu’il y a beaucoup de gens de bonne volonté au pays qui veulent que la politique se fasse autrement, car tout n’est pas possible en politique. » Par rapport à son ancien leader, il affirme que « Xavier-Luc Duval reste un très bon ami ». Il a ajouté que c’est quelqu’un d’extrêmement bien. 

« Je le salue pour le travail qu’il a abattu depuis décembre 2016 quand on a quitté le gouvernement. » C’était pour éviter que le gouvernement puisse obtenir une majorité de trois quarts pour permettre l’adoption du Prosecution Commission Bill. Ce texte de loi prévoyait de « rendre redevable le Directeur des poursuites publiques » qui aurait alors dû, si le projet de loi avait été voté, suivre les directives de cette Prosecution Commission et fournir des informations à cette instance. Khushal Lobine a réfuté le fait que Richard Duval et lui n’allaient pas avoir d’investiture sous l’alliance PTr-MMM-PMSD. « C’est inexact de dire qu’on n’allait pas avoir de ticket. »  

Richard Duval : «je veux pouvoir regarder mes mandants en face» 

Dans sa lettre de démission envoyée le mardi 16 avril 2024 à son frère Xavier-Luc Duval, Richard Duval indique ceci : « C’est avec le plus grand regret que je me retrouve aujourd’hui dans une position où je me vois contraint de soumettre ma démission de toutes les instances du PMSD. » Le député du n° 12 (Mahébourg/Plaine-Magnien) se dit « blessé au plus profond » de lui-même « car une certaine méfiance s’est installée ces dernières semaines au sein du parti ». 

Il ajoute que les informations autour d’un éventuel rapprochement avec le MSM vont à l’encontre de ses principes, rappelant à son frère que ce sont les mêmes qui l’avaient poussé à quitter le gouvernement en 2016. « Je veux pouvoir regarder mes mandants et tous les autres Mauriciens en face, et leur dire que j’ai choisi le pays avant tout. » 

Richard Duval ajoute ceci : « Jusqu’à dimanche après-midi, je réfléchissais encore, mais la cruelle phrase qu’il ne fallait pas prononcer : ‘sa 2 la pankor donn zot let demision’ a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Je suis terriblement meurtri. Je te demande de m’excuser si j’ai voulu arranger les choses au sein de l’alliance pour le PMSD (le parti de notre père Sir Gaëtan) et que cela ne t’a pas plu. »

Richard Duval apporte cependant une précision : « Ma décision ne remet pas en question nos liens fraternels, l’affection que j’ai pour toi et tes enfants. Je te serai toujours reconnaissant de m’avoir soutenu très souvent, comme je l’ai aussi fait pour toi… Sur le plan personnel je serai toujours là pour toi et ta famille. »