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The Kashmir Files : un film poignant

Anupam Kher livre une prestation époustouflante dans ‘The Kashmir Files’.
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« The Kashmir Files » a été interdit dans les salles mauriciennes, le lundi 14 mars. Le Film Classification Board est revenu sur sa décision et a autorisé la projection par la suite. Mais il lui a attribué un Visa 18. Inspiré de l’exode des hindous du Cachemire, ce film choque et pousse à la réflexion. Il suscite la controverse dans la façon de présenter l’histoire.

The Kashmir Files a été projeté en session publique, pour la première fois, le jeudi 17 mars, dans les salles de MCine. La séance de 20 h 30 au MCine Trianon a affiché complet. Un siège est laissé vide entre chaque groupe de spectateurs. L’audience est composée d’expatriés indiens, des cinéphiles mauriciens et de membres d’associations socioculturelles. 

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Yanish Mohall, Rachnaa Lutchmun, Rahul Mohall, Avinash Mohall, Abhay Lokhun, Diya Ramsaran et Kavish Ramsaran, du Hindu Youth Council, ont regardé le film. 

Un Disclaimer en blanc sur le fond noir du grand écran annonce le début du film. Le message est à la fois en anglais et en hindi : « Le film est basé sur des incidents réels, comme relatés dans les témoignages, enregistrés sur vidéo, des victimes du génocide au Cachemire en 1990 et de leurs familles. Tous les événements ont été corroborés par des experts, des administrateurs, des historiens, des livres académiques, ainsi que des reportages… Ce film ne revendique pas l’exactitude ou la réalité des événements historiques ». Le message fait observer que le film n’a pas pour objectif de blesser quiconque, mais de « raconter l’histoire tragique des persécutés dans l’intérêt de l’humanité et de la justice ».

Synopsis

The Kashmir Files s’ouvre avec les commentaires en anglais d’un match de cricket entre l’Inde et le Pakistan à la radio. Pendant ce temps, des enfants s’adonnent à une partie de ce sport roi. Nous sommes en janvier 1990 dans la vallée du Cachemire. Cette région se trouve à la frontière nord de l’Inde et elle est située dans le territoire du Jammu-et-Cachemire. 
Trente ans plus tard, Krishna Pandit visite le Cachemire. Il prend connaissance de l’histoire tragique de sa famille. Elle était considérée comme des Kashmiri Pandit, soit des hindous de caste supérieure. 

Après 2 h 50, The Kashmir Files conclut sur le visage ensanglanté d’un enfant. Cette dernière scène fait allusion au massacre de Nadimarg, survenu en 2003. 

Pas de haine : Amour et le respect enseignés

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Acharya R. K. Pandey.

À la sortie de la salle, les cinéphiles qualifient le film de poignant. Une Sud-Africaine qui travaille à Maurice refuse de commenter le film en disant : « I need to process the story. » Elle indique toutefois que les controverses créées autour du film ont piqué sa curiosité. Ce qui explique sa présence dans la salle obscure. 

Acharya R. K. Pandey, lui, accepte volontiers de donner ses impressions. L’Indien est un religieux depuis onze ans à Maurice. « Ce film ne contient que la vérité », dit-il d’emblée. Cet habitant de Dagotière salue l’initiative du réalisateur Vivek Ranjan Agnihotri. 

« Il a eu le courage de travailler sur ce film inspiré d’une page noire de notre histoire. Que nous apprenions ce qui s’est passé, afin de léguer un avenir meilleur aux futures générations ! » soutient-il.

Il avait 10 ans quand l’exode du Cachemire a eu lieu. Il a pris connaissance de leur histoire en grandissant. « J’ai compris la réalité en regardant ce film. »  Cependant, Acharya R. K. Pandey fait ressortir que ce film n’encourage pas la haine envers les autres communautés : « En tant que religieux, j’enseigne l’amour et le respect d’autrui. t. » 

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Sahir Edoo et ses proches : Neema Edoo, Aashna Gutty, Navish Sewnundun et Bhavna Sewnundun, de gauche à droite.

Sahir Edoo, 34 ans, a assisté au film avec ses proches. « Depuis le 14 mars, le film a fait le buzz à Maurice. Nous avons lu les critiques et nous étions curieux. Le film est poignant et il s’est inspiré d’un pan de l’histoire. Me mo pa kone si tou seki inn arive li vre. Je dois me documenter davantage », avance-t-il.  Les membres de Hindu Youth Council sont aussi dans la salle. Yanish Mohall, 26 ans, connaît l’histoire. « Après trois décennies, la vérité est projetée à l’écran. Montrer cette histoire au grand public est une forme de justice pour ce peuple persécuté », estime cet habitant de Grand-Bois. Il ne comprend toutefois pas pourquoi The Kashmir Files a été rejeté à Maurice dans un premier temps. « Le film est joué à travers le monde et connaît un succès. Je remercie le réalisateur d’avoir partagé cette histoire et j’apprécie le jeu des acteurs. » 


Un film controversé

Bonne ou mauvaise, The Kashmir Files a bénéficié d’une publicité. Le film a été interdit à Maurice le lundi 14 mars. Aucune raison n’a été avancée jusqu’à présent. Mont Ida Entertainment Ltd, l’importateur du film, a envoyé un « Notice of Appeal » au Film Classification Board. 

Un nouveau panel de censure a siégé dans l’après-midi du mercredi 16 mars. Le film a eu le feu vert pour être projeté, mais un Visa 18 lui a été attribué. Selon Rajeshwar Callicharan, directeur de Mont Ida Entertainment Ltd et des salles MCine, une dizaine de séances privées est réservée par des expatriés indiens et des associations.

The Kashmir Files a aussi suscité la controverse en Inde. Un résident de l’État Uttar Pradesh a déposé une « Public Interest Litigation ». La Bombay High Court a toutefois rejeté cette plainte.

Le 12 mars, le Premier ministre indien, Narendra Modi, a félicité Vivek Agnihotri et son équipe pour ce film. Le réalisateur est considéré comme un supporteur du Bharatiya Janata Party (BJP) de Modi.

 

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