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Journée mondiale du cœur : prenons soin …du nôtre 

Le Dr Mouniir Durgahee est chirurgien cardiothoracique.
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Sous le thème « Empower individuals to take better care of their Heart Health », la Journée mondiale du cœur sera observée le 29 septembre prochain. Le Dr Mouniir Durgahee, expert en chirurgie thoracique, décrit les signes de troubles cardiaques. Il donne également des conseils pour protéger votre cœur.

Le cœur, souvent décrit comme le moteur de notre corps, joue un rôle crucial dans le maintien de notre santé et de notre bien-être. En tant qu’organe central du système circulatoire, il est responsable de pomper le sang à travers tout le corps, assurant ainsi la distribution de l’oxygène et des nutriments essentiels aux cellules tout en éliminant les déchets métaboliques. Ce processus constant est vital pour le fonctionnement harmonieux de tous nos organes et systèmes. Maintenir la santé de notre cœur est donc primordial pour préserver notre qualité de vie. En effet, en prenant soin de notre cœur, nous investissons dans notre longévité et notre vitalité, tout en réduisant le risque de développer des affections graves telles que les crises cardiaques et les accidents vasculaires cérébraux. Cependant, malgré nos efforts pour mener une vie saine, diverses maladies peuvent encore survenir, souvent en raison de facteurs héréditaires, de modes de vie inadaptés ou de conditions médicales préexistantes. Ces affections, allant des maladies coronariennes aux troubles des valves cardiaques, peuvent sérieusement compromettre la fonction cardiaque et avoir des répercussions importantes sur notre santé globale. Il est donc crucial de comprendre ces maladies pour mieux les prévenir et les traiter. 

De plus, des habitudes de vie saines telles qu’une alimentation équilibrée, une activité physique régulière et la gestion du stress jouent un rôle essentiel dans la prévention des maladies cardiovasculaires.

Le Dr Mouniir Durgahee, spécialisé en chirurgie thoracique, indique que les maladies cardiovasculaires sont la principale cause de décès et de dégradation de la qualité de vie à travers le monde et leur prévalence ne cesse d’augmenter. Maurice n’échappe pas à cette réalité préoccupante. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), les maladies cardiovasculaires regroupent divers troubles affectant le cœur et les vaisseaux sanguins. Ce sont : 

  • Cardiopathie coronarienne  : une maladie des vaisseaux sanguins qui irriguent le muscle cardiaque. 
  • Maladies cérébro-vasculaires : des affections diverses qui touchent les vaisseaux sanguins qui vont et viennent dans le cerveau. 
  • Maladie artérielle périphérique : concerne les vaisseaux sanguins qui irriguent les bras et les jambes.
  • Cardiopathie rhumatismale :  elle entraîne des lésions du muscle cardiaque et des valves cardiaques, souvent causées par une fièvre rhumatismale due à des infections streptococciques. 
  • Cardiopathie congénitale : des malformations présentes dès la naissance qui affectent le développement et le fonctionnement normal du cœur en raison d’anomalies structurelles.
  • Thrombose veineuse profonde et embolie pulmonaire : deux maladies caractérisées par la formation de caillots sanguins dans les veines des jambes, pouvant se détacher et migrer vers le cœur et les poumons.

Concernant les crises cardiaques et les accidents vasculaires cérébraux (AVC), le Dr Mouniir Durgahee explique que ces événements aigus sont généralement causés par un blocage empêchant le sang de circuler vers le cœur ou le cerveau. « La cause la plus courante est l’accumulation de dépôts graisseux sur les parois internes des vaisseaux sanguins, un phénomène connu sous le nom d’athérosclérose », précise-t-il. 

En ce sens, la Journée mondiale du cœur n’est pas seulement une occasion de sensibilisation, mais un véritable appel à l’action. Prendre soin de notre cœur est une responsabilité personnelle cruciale qui peut transformer notre vie et celle de nos proches. Pour mieux comprendre les maladies cardiaques, le Dr Mouniir Durgahee nous expose dix facteurs de risque majeurs.

Hypertension artérielle 

L’hypertension oblige le cœur à travailler plus dur pour pomper le sang vers le reste du corps. Cela entraîne un épaississement et une augmentation de la taille de la chambre inférieure gauche du cœur, appelée ventricule gauche. Quand celui-ci s’épaissit et agrandit, le risque de crise cardiaque et d’insuffisance cardiaque augmente. « Lorsque la pression artérielle reste élevée trop longtemps, elle peut endommager les parois des vaisseaux sanguins, provoquant de minuscules déchirures », ajoute notre interlocuteur. Ce dernier explique que pour réparer ces zones abîmées, le corps envoie des cellules spéciales qui se fixent sur elles. « Au fil du temps, des substances comme le cholestérol et les graisses peuvent également s’accumuler à ces endroits endommagés, formant une plaque. À mesure que la plaque s’accumule lentement, un processus appelé athérosclérose peut rétrécir l’intérieur des artères et bloquer le flux sanguin vers le cœur. Le flux sanguin peut aussi être bloqué si la plaque se rompt ou se détache et forme un caillot », indique le docteur. Selon lui, lorsque le flux sanguin est bloqué, soit par l’accumulation de plaque ou par un caillot, cette partie du cœur ne reçoit plus l’oxygène et les nutriments dont elle a besoin, engendrant ainsi une crise cardiaque.

Diabète

D’après le Dr Mouniir Durgahee, les recherches montrent que les personnes atteintes de diabète de type 2 sont jusqu’à quatre fois plus susceptibles de mourir de causes cardiovasculaires que la population générale. Elles présentent également un risque plus élevé d’insuffisance cardiaque. « Les personnes vivant avec un diabète de type 2 sont plus enclins de développer et de mourir de maladies cardiovasculaires telles que des crises cardiaques, des AVC et des insuffisances cardiaques que celles qui n’ont pas de diabète », souligne-t-il. De plus, les personnes ayant une résistance à l'insuline, combinée à un ou plusieurs de ces facteurs, sont encore plus susceptibles de développer des maladies cardiaques ou de faire un AVC.  « Ainsi, la gestion de ces facteurs de risque peut permettre aux personnes diabétiques d’éviter ou de retarder les maladies du cœur et des vaisseaux sanguins », précise notre interlocuteur. Il souligne également que les diabétiques sont davantage exposés à une coronaropathie précoce et évolutive.

Dyslipidémie

Les maladies cardiovasculaires sont la principale cause de morbidité et de mortalité dans le monde, et la dyslipidémie est l’un des facteurs majeurs de risque, soutient le Dr Mouniir Durgahee. Il précise qu’un taux de cholestérol élevé est la forme la plus courante de dyslipidémie. En outre, la combinaison de niveaux élevés de triglycérides avec un faible taux de cholestérol High-Density Lipoprotein (HDL) ou un taux élevé de cholestérol Low-Density Lipoprotein (LDL) peut augmenter le risque de crise cardiaque et d’AVC. « L’augmentation du cholestérol LDL est le principal facteur de la dyslipidémie. Elle est liée à un risque accru de maladies cardiovasculaires, notamment l’athérosclérose. Lorsque votre cholestérol est élevé, des dépôts de graisse peuvent se former dans vos vaisseaux sanguins. Ces dépôts grossissent avec le temps et bloquent partiellement la circulation du sang dans vos artères. Si un de ces dépôts se rompt, un caillot peut se former, entraînant une crise cardiaque ou un AVC », indique-t-il.

Obésité

L’obésité peut être associée à l’hypertension, à la dyslipidémie, au diabète ou à la résistance à l’insuline ainsi qu’à des niveaux élevés de fibrinogène et de protéine C-réactive, qui augmentent le risque d’événements cardiovasculaires. De plus, il a été démontré que l’obésité augmente le risque d’hypertension artérielle, contribuant ainsi davantage aux événements cardiovasculaires, soutient notre interlocuteur. 

Tabagisme

Concernant le tabagisme, le Dr Mouniir Durgahee rappelle que les fumeurs de cigarettes sont de deux à quatre fois plus susceptibles de développer une maladie cardiaque que les non-fumeurs. Il indique : « Le tabagisme double également le risque d’AVC. C’est un facteur de risque majeur pour les maladies cardiaques. Les substances chimiques inhalées lors du tabagisme endommagent le cœur et les vaisseaux sanguins, augmentant ainsi la probabilité de développer une athérosclérose, c’est-à-dire une accumulation de plaque dans les artères. De surcroît, le tabagisme augmente le risque de maladie artérielle périphérique, où la plaque s’accumule dans les artères qui transportent le sang vers la tête, les organes, les bras et les jambes. Les personnes atteintes de cette maladie ont un risque accru de cardiopathie coronarienne, de crise cardiaque et d’AVC ». Le tabagisme a également un effet très néfaste sur la vascularisation de notre corps », indique-t-il, avant d’ajouter : « Les parois des vaisseaux sanguins s’affaiblissent, ce qui a un impact direct sur la pression artérielle ».

Mode de vie sédentaire et manque d’activité physique

Le Dr Mouniir Durgahee fait ressortir qu’une activité physique régulière réduit le risque de décès prématuré dû aux maladies cardiovasculaires. Elle aide aussi à prévenir le diabète, à maintenir la perte de poids et à réduire l'hypertension, qui sont tous des facteurs distincts dans la prévention des maladies cardiovasculaires. Il précise que les personnes moins actives et en moins bonne forme ont une probabilité de 30 à 50 % plus élevée de développer de l'hypertension. « L’inactivité physique est un facteur de risque important pour les maladies cardiovasculaires. Elle se classe au même niveau que le tabagisme, l’hypertension artérielle et le cholestérol élevé. L’une des raisons de son impact important sur la mortalité est sa prévalence. Deux fois plus d’adultes dans le monde sont inactifs physiquement que ceux qui fument. Il a été démontré que l’activité physique régulière aide à prévenir le premier épisode cardiaque, facilite la récupération des patients après des interventions chirurgicales coronariennes et réduit le risque de récidive d’événements cardiaques », affirme-t-il.

Antécédents familiaux

Les maladies cardiovasculaires sont considérées comme ayant une composante héréditaire. Les gènes contrôlent chaque aspect du système cardiovasculaire, depuis la résistance des vaisseaux sanguins jusqu’à la façon dont les cellules du cœur communiquent. Une variation génétique, également connue sous le nom de mutation, dans un seul gène peut influencer la probabilité de développer une maladie cardiaque, explique le Dr Mouniir Durgahee. « Lorsqu'un membre de la famille est diagnostiqué avec une maladie cardiaque, il est recommandé que les autres se fassent dépister. Cela permet de détecter d’éventuels facteurs de risque ou maladies à un stade précoce, même en l’absence de symptômes », dit-il.

Le stress

Le Dr Mouniir Durgahee explique que le stress est une réaction à certains déclencheurs qu’ils soient externes ou internes : « Le stress a été identifié comme un facteur de risque pour diverses maladies y compris les maladies cardiovasculaires. Le stress chronique peut avoir un impact significatif sur la santé cardiovasculaire tandis que le stress psychologique est un facteur de risque important, souvent négligé, pour les maladies cardiovasculaires. Au niveau des effets physiopathologiques potentiels du stress, ils incluent une instabilité électrique cardiaque accrue, une ischémie myocardique, une rupture de plaque et la formation de thrombose, ce qui peut entraîner des événements cliniques tels que l’arythmie, l’infarctus du myocarde, la cardiomyopathie et l’AVC ».

Il est aussi question du syndrome coronarien spécifique au stress (une pathologie moins connue) appelé cardiomyopathie de Takotsubo ou syndrome du cœur brisé. « Cette condition survient lorsque le muscle cardiaque est soudainement affaibli, souvent après un stress émotionnel ou physique intense. Elle est temporaire et la plupart des personnes se rétablissent en quelques mois », dit-il. Concernant les données épidémiologiques, le Dr Mouniir Durgahee soutient qu’elles montrent que le stress chronique prédit l’apparition de maladies coronariennes. « Les employés souffrant de stress lié au travail et les individus socialement isolés ou solitaires ont un risque accru de connaître un premier événement coronarien. De plus, un stress émotionnel de courte durée peut déclencher des événements cardiaques chez les personnes ayant une athérosclérose avancée », souligne-t-il.

Âge

Selon le Dr Mouniir Durgahee, les maladies cardiovasculaires peuvent toucher tout le monde, quel que soit l’âge ou l’origine ethnique. Cependant, certains groupes ayant des facteurs de risque spécifiques sont plus susceptibles de développer des maladies cardiovasculaires. « Le risque de développer une maladie cardiovasculaire augmente avec l’âge, et ces maladies sont plus fréquentes chez les personnes de 50 ans et plus. D’ailleurs, les processus de vieillissement dans d’autres systèmes organiques, tels que les muscles, les reins et les poumons, contribuent également probablement aux maladies cardiaques. Les changements métaboliques, y compris la résistance à l’insuline, sont de plus en plus reconnus comme des facteurs de risque pour les maladies cardiaques », fait-il ressortir.

Régime alimentaire pauvre et riche en graisses saturées…

Un régime alimentaire inadéquat peut provoquer de la fatigue, affecter la prise de décision et ralentir les temps de réaction. En particulier, une alimentation riche en graisses saturées et trans peut entraîner une accumulation de cholestérol dans les artères. Selon le Dr Mouniir Durgahee, ceci augmente le risque de crise cardiaque, d’AVC et d’autres problèmes de santé graves. « C’est comme un cercle vicieux. Une mauvaise alimentation contribue à plusieurs facteurs de risque mentionnés ci-dessus, ce qui, à son tour, favorise le développement de maladies cardiovasculaires », indique-t-il.

Campagne de sensibilisation à la santé cardiaque 

cardiaque
Dr Mouniir Durgahee se mobilise pour sensibiliser la population mauricienne aux dangers des maladies cardiovasculaires.

Dans le cadre du mois du Cœur et de la Journée mondiale du Cœur, célébrée chaque 29 septembre, le Dr Mouniir Durgahee se mobilise pour sensibiliser la population aux dangers des maladies cardiovasculaires, notamment les maladies cardiaques et les AVC. À travers une campagne itinérante couvrant des lieux comme Floréal, Vacoas, Beaux-Songes et Palma, il vise à encourager chacun à adopter un mode de vie plus sain. « Avec l’augmentation des problèmes tels que le diabète, l’hypertension et le cholestérol élevé à Maurice, il est essentiel de mieux comprendre le fonctionnement de notre cœur pour assurer un avenir en meilleure santé », souligne le Dr Mouniir Durgahee.
 

10 signes et symptômes des maladies cardiaques 

  • Douleur ou gêne thoracique
  • Essoufflement
  • Fatigue
  • Étourdissements ou sensation de vertige
  • Nausées ou vomissements
  • Transpiration
  • Battements de cœur irréguliers
  • Gonflement des jambes, chevilles ou pieds
  • Toux persistante
  • Anxiété ou agitation
     

Saviez-vous que dans le monde 

  • 1 personne sur 13 souffre de maladies cardiovasculaires.
  • 56 000 personnes meurent chaque jour à cause de ces maladies.
  • Cela équivaut à un décès toute les une seconde et demie.
  • Selon les statistiques de 2022, 9,8 millions d’hommes et 9,2 millions de femmes sont touchés par des maladies cardiovasculaires.
  • En 2000, il y avait 14 millions de décès dans le monde dus aux maladies cardiovasculaires. La même année, ce nombre est monté à près de 20 millions de décès.

Prévention des maladies cardiovasculaires

Voici des conseils pratiques qui peuvent vous aider à transformer des informations en actions concrètes, rendant la prévention des maladies cardiovasculaires plus accessible et réalisable.

Alimentation saine

  • Planifiez vos repas et créez un menu pour inclure une variété de fruits, légumes, et grains entiers. 
  • Préparez des repas équilibrés à l’avance pour éviter les choix alimentaires impulsifs.
  • Remplacez les collations riches en calories et en graisses par des fruits frais, des noix ou des yaourts faibles en gras.
  • Vérifiez les informations nutritionnelles sur les produits alimentaires pour éviter ceux riches en sodium, en graisses saturées, ou en sucres ajoutés.

Exercice régulier

  • Prenez les escaliers plutôt que l’ascenseur, faites des promenades pendant vos pauses ou effectuez des exercices à domicile si vous manquez de temps pour aller à la salle de sport.
  • Fixez-vous des objectifs réalisables et commencez par des sessions d’exercice courtes et augmentez progressivement la durée et l’intensité. Par exemple, commencez par 10 minutes par jour et passez à 30 minutes.
  • Trouvez des exercices que vous trouvez agréables pour rendre l’activité physique plus motivante. Cela pourrait être la danse, le vélo, ou la natation.

Gestion du stress

  • Intégrez des pratiques telles que la méditation, le yoga ou des exercices de respiration profonde dans votre routine quotidienne pour aider à réduire le stress.
  • Faites des pauses au travail pour éviter le surmenage. Une courte marche ou quelques minutes de relaxation peuvent faire une grande différence.
  • Organisez vos tâches en fonction de leur importance et déléguez ce que vous pouvez pour éviter d’être accablé par des responsabilités excessives.

Surveillance de la santé

  • Faites des bilans de santé réguliers et prenez rendez-vous pour des examens médicaux annuels et discutez de vos facteurs de risque avec votre médecin.
  • Employez des dispositifs ou des applications pour suivre vos indicateurs de santé tels que la pression artérielle et le taux de cholestérol.
  • Informez-vous sur les signes avant-coureurs des maladies cardiovasculaires pour être vigilant et agir rapidement en cas de besoin. 
 

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