Hurryparsad Dhurn, le manager du New Educational College de Bel-Air-Rivière-Sèche, se souvient encore des débuts de l’établissement. « J’ai commencé à travailler au collège Central de Centre-de-Flacq. Après trois ans, mes collègues m’ont encouragé à ouvrir un collège, mais la situation était très difficile, parce que l’éducation était payante. »
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Celui qui fêtera ses 82 ans dans quelques jours confie que certains collégiens avaient du mal à payer leurs frais de scolarité. « Beaucoup ne pouvaient pas terminer leurs études secondaires. Nous avons dû faire des sacrifices, car notre but était de dispenser une éducation à un plus grand nombre d’élèves. Récupérer leur argent n’était pas l’unique souci des responsables… »
Au Modern College de Centre-de-Flacq, le manager Megnath Sanmukhiya raconte qu’il a enseigné dans un collège privé pendant trois ans après ses études universitaires. Il a, par la suite, décidé de fonder le Modern College en constatant que plusieurs élèves avaient à parcourir de longues distances pour prendre des leçons de mathématiques qu’il dispensait. « Ma plus grande joie est d’avoir fait comprendre aux parents l’importance pour leurs enfants d’étudier dans un collège proche de leur résidence. »
Cet établissement a commencé ses activités en 1969. Megnath Sanmukhiya indique que les fees étaient de Rs 10 mensuellement par élève. Ce n’était cependant pas à la portée de tous. Au fil des années, le collège s’est bâti une solide réputation. Trois de ses étudiants ont été proclamés lauréats, dont deux sous le critère social et plusieurs ont été classés.
Le London College a ouvert ses portes le 10 janvier 1966, à Port-Louis. L’établissement compte aujourd’hui plus d’un millier d’élèves. Le collège offre des cours de Form I au Higher School Certificate.
Dans son ouvrage Un destin d’éducateur, Serge Ng Tat Chung écrit : « L’une des principales caractéristiques de notre collège est non seulement de mettre l’accent sur l’excellence académique, mais aussi d’aider les autres, que ce soit en organisant des dons de sang, des visites et des repas offerts à des orphelinats et des institutions de bienfaisance.C’était la philosophie du fondateur. » Harold Chan Lam est décédé le 10 mai 2012. Dans le cadre de son jubilé d’or, le collège fonctionne grâce à l’énergie photovoltaïque.
Consolider les bases
L’indiscipline est un problème qui a toujours existé. Hurryparsad Dhurn précise que le dialogue est essentiel. « Lorsqu’un élève a commis une bêtise, il faut lui parler et dans des cas extrêmes, appeler ses parents. »
Megnath Sanmukhiya demande aux parents de vérifier régulièrement les cahiers de leurs enfants. Cet exercice permet d’avoir un suivi de ce qui se fait en classe. L’élève sentira aussi qu’il doit être consciencieux dans les études.
Rajcoomar Baichoo est convaincu que les élèves doivent avoir de bonnes bases pour poursuivre convenablement leurs études. Il a d’ailleurs un programme spécial pour les enfants de trois à six ans. « Le gouvernement introduit le Nine-year Schooling, mais pour la réussite de cette réforme, il faut consolider la base. Cela se passe au préscolaire. »
Rajcoomar Baichoo est un autodidacte. Fondateur d’Orchards Kids Pre-Primary & Primary School, il révèle qu’il ne détient aucun diplôme, mais qu’il a passé son temps à aider les autres à obtenir les meilleures notes académiques. Il a fréquenté l’école pendant son enfance, mais n’a pas réussi à ses examens. Il a alors préféré se lancer dans la plantation de la canne à sucre.
Toutefois, il avoue que l’idée de bâtir une école le hantait toujours. C’est ainsi qu’en 1994 il a ouvert l’établissement de Triolet avec une vingtaine d’élèves. « J’ai voulu relever un défi en ouvrant une école payante dans une localité où il y avait déjà plusieurs écoles publiques gratuites. »
Soulignons que le taux de réussite pour les élèves de cet établissement aux examens du Certificate of Primary Education, de 1994 à 2015, a été de 100 %, sauf en deux occasions. Après celle de Triolet, Rajcoomar Baichoo a ouvert une deuxième école à Hermitage en 2010. Il ne souhaite pas s’arrêter là, puisqu’il compte ouvrir un collège.
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