People

Jim Mootoosamy : dans la gueule des lions à Casela

Jim Mootoosamy
Publicité

Safari Adventures est une entreprise de la famille Bristow de l’Afrique du Sud. Le parc des grands chats démarre en 2007 avec des lions. Deux ans plus tard arrivent des tigres.

En 2013 est née une première portée de lions et en 2018 la deuxième portée. Jusqu’ici, il y a eu huit portées de lions et deux portées de tigres. Aujourd’hui, le parc compte trente-cinq lions, avec dix lions blancs et dix tigres, dont cinq tigres blancs. Jim Mootoosamy, un grand gaillard athlétique, est le porte-parole de Safari Adventures au parc de Casela.

Huit portées de lions, c’est quand même énorme…
Tout visiteur se rend compte que les animaux sont à l’aise. Voilà pourquoi on n’a pas fait d’insémination artificielle et il n’y a pas eu de fécondation in-vitro. Juste une production régulière. Tout en haut, un enclos de lions blancs : le papa, la maman, la première portée de trois lions, âgés de deux ans, et la seconde portée, bref toute la famille. C’est très important de les rassembler. On va bientôt travailler avec la septième portée. Les petits apprennent en imitant les grands. Les lions âgés de six ou sept ans seront à la retraite dans la savane. On les verra lors des drive-through. S’ils sont toujours à l’aise avec les humains, ils peuvent travailler un peu plus. Dans les mois à venir, nous allons bouger tous les lions blancs pour les mettre ensemble. La grande famille, quoi.

Si les animaux vous aiment, ils vous le montrent. Alors que l’être humain est un peu hypocrite»

Safari Adventures ira-t-elle plus loin ?
Nous allons, bien sûr, importer d’autres animaux. Nous n’avons pas une idée précise à l’heure où je vous parle des espèces qui vont intégrer le parc. Nous avons un gros souci d’espace, mais nous pensons négocier avec Casela pour en avoir encore. Casela a aussi des projets en cours, mais nous allons travailler en symbiose. Vous savez, l’évolution naturelle du métier est de faire grandir son parc pour sensibiliser le plus de personnes possibles à la nature.  Pour le moment, on régule l’ovulation chez la femelle pour six mois à deux ans. Il faut que les femelles soient matures mentalement (cinq ou six ans) pour avoir des petits. Sinon, elles rejettent les bébés et nous avons à nous en occuper. C’est arrivé avec deux ou trois portées déjà.

Il semble, à en juger par les réactions des visiteurs, que votre société est devenue la locomotive de Casela.  
Je peux vous dire que nous sommes uniques au monde. Il n’y a aucune autre société dans aucun autre pays qui pratique des interactions avec les lions sans leur donner des drogues, sans les dresser. Nous avons des Coréens, des Américains et même des Africains qui viennent à Casela. Chez eux, les Africains voient des lions à distance. Ici, ils peuvent toucher et marcher avec les lions. Au Zimbabwe, on le fait, mais avec des lions de moins d’un an, donc petits déjà, avec un guide qui ne parle pas forcément l’anglais ou le français. On marche dans la brousse, donc on s’expose à des dangers. Il y a les serpents, les prédateurs qui peuvent surgir à tout moment. Ici, nous sommes dans un endroit cadré et sécurisé. Nous connaissons nos animaux, nous vivons avec eux depuis qu’ils sont tout petits, nos guides sont entraînés. Ils savent comment les lions vont réagir dans telle ou telle situation. Je vous donne un exemple. Un lion saisit un morceau de bois et ne veut pas le partager. Dès que vous vous approchez de l’animal, il grogne. La marche continue alors avec les autres lions. Nos guides savent comment amadouer le récalcitrant, lui donner quelque chose à manger. Et il rejoint la bande.

Par contre, pas d’interaction avec les tigres.
Nous avons essayé dans le passé. Mais les tigres sont impétueux, imprévisibles et ombrageux.

C’est possible, un jour, d’organiser un safari la nuit ?
Non, c’est dangereux. Le lion, durant le jour, c’est un ami, un frère. Le soir, il devient un prédateur. Si un lion est parti faire un tour ou s’il ne veut pas rentrer, il faut aller le chercher. Tant qu’il fait jour, ça va. La nuit, ce sera difficile de gérer la situation.

Vous pratiquez votre métier avec passion…
C’est parce que le lion est un animal qui crée un lien, qui vous aime ou qui ne vous aime pas. Moi, j’ai toujours aimé tous les animaux, indistinctement. J’ai vu les grands chats en Afrique à travers un grillage. Aujourd’hui, je travaille avec eux tout en les respectant. Par exemple, si certains ne veulent pas marcher, on les laisse tranquilles. Ce sera pour un autre jour. Si les animaux vous aiment, ils vous le montrent. Alors que l’être humain est un peu hypocrite.

casela
Les lions de Casela affligés par la grande chaleur de l’après-midi.
 

Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !