Jean-Hubert Celerine, alias Franklin : «Est-ce ma réussite qui fait des jaloux ?» 

Son nom apparaît depuis quelque temps dans des montages vidéo diffusés sur les réseaux sociaux. Ces publications accusent l’homme d’affaires Jean-Hubert Celerine, surnommé Franklin, d’être un baron du trafic de drogue et d’avoir joué un rôle dans l’arrestation de Bruneau Laurette. Il répond à ces allégations.

Qui est Franklin ? 
« Mo enn zanfan miser. Monn grandi parmi bann blan dan Rivière-Noire ki finn bien okip nou. » 

Aujourd’hui, vous êtes à la tête d’une fortune. Comment avez-vous bâti votre empire ?
Depuis l’enfance, j’ai travaillé dur. J’ai commencé dans l’élevage d’animaux. C’est toujours mon business et j’ai aussi un fast-food et une compagnie de location de voitures. J’ai quatre entreprises au total.

Des publications sur les réseaux sociaux vous accusent de trafic de drogue…
Ces montages vidéo me présentent comme le plus grand trafiquant de drogue. Or, je n’ai jamais été arrêté pour un délit lié à la drogue. J’ai eu des démêlés avec la police, mais pas pour trafic de drogue. Il y avait une affaire de blanchiment d’argent. La commission anticorruption et la MRA avaient enquêté et tout est clair. J’ai payé mes impôts. 

Je demande au commissaire de police d’enquêter sur ces fuites d’informations. Comment des photos et documents ont pu sortir des bureaux de la police. C’est stressant pour ma famille et moi.»

Les vidéo-montages en circulation évoquent aussi un lien entre vous et l’ASP Ashik Jagai. Que répondez-vous ? 
Je n’ai jamais vu ni rencontré Ashik Jagai. Il se peut qu’il m’ait fouillé dans le passé mais je ne le connais pas. Si quelqu’un a des preuves d’un lien entre lui et moi, qu’il les présente. Me pa fer montaz, met zis laverite ! 

On prétend que vous auriez piégé Bruneau Laurette ? 
C’est faux ! Je ne sais pas quelle inimité on a contre moi pour me cibler ainsi. J’ai reçu des menaces à cause de Bruneau Laurette. En 2021, il m’avait approché pour récupérer des dons. Nous lui avions donné deux camions de denrées alimentaires. Par la suite, il m’a dit qu’il avait des bons contacts au sein de l’Adsu. Il disait que c’était pour me protéger. Je lui ai répondu que j’en n’avais pas besoin parce que je ne suis pas impliqué dans le trafic de drogue. Il m’avait ensuite demandé entre Rs 75 000 et Rs 100 000 par mois. À trois reprises, je lui ai remis de l’argent, mais après j’ai refusé. C’est là que les problèmes ont débuté. Il m’a menacé. Je suis fatigué de cette affaire... L’Adsu a ensuite perquisitionné ma maison et ma voiture. On a saisi de l’argent qu’on m’a restitué le lendemain. J’ai envie de savoir comment les photos de l’Adsu à l’intérieur de ma maison ont fuité. Cela démontre que Bruneau Laurette a bien des connexions au sein de l’Adsu.

De quel genre de menace parlez-vous ?
On m’a menacé de « planter » de la drogue sur moi ou dans ma maison. 

Ces montages vidéo me présentent comme le plus grand trafiquant de drogue. Or, je n’ai jamais été arrêté pour un délit lié à la drogue.»

Dans une manifestation, l’activiste avait cité votre nom, vous accusant d’être un trafiquant de drogue. Il a ensuite été arrêté. C’est étrange. Quelles preuves détenez-vous contre Bruneau Laurette ?
Je vous montre. (Il prend son téléphone et montre des échanges de messages entre Bruneau Laurette et lui). Li dir mwa li pou aste terin La Balise. 

Pouvez-vous lire les messages ? 
Je ne sais pas lire. Vous avez vu, il me réclamait Rs 75 000 à Rs 100 000. 

Vous nous aviez confié que vous faisiez l’objet d’une machination politique. Qu’entendiez-vous par là ? 
J’ai dit ça comme ça. Je ne connais rien de la politique ou des politiciens. 

Récemment, après un accident de voiture, le conducteur impliqué a été arrêté avec du cannabis. On dit que le véhicule vous appartient. Vous connaissez le conducteur ? 
Je ne le connais pas. Moi je n’ai pas eu d’accident de la route. J’ignore ces blablas. 

Connaissez-vous des suspects arrêtés dans des affaires de blanchiment d’argent lié à la drogue, ou dans le cadre d’autres enquêtes de l’Icac ? 
Non. Une fois, l’Icac a enquêté sur moi. Mais rien n’a été trouvé d’illégal. Est-ce parce que je suis issu du bas de l’échelle qu’on me cible ? Est-ce ma réussite qui fait des jaloux ? 

Une fois, l’Icac a enquêté sur moi. Mais rien n’a été trouvé d’illégal.»

Votre maison, vos biens, d’où proviennent-ils ? 
J’ai un terrain à bail. J’ai mes animaux. Mon oncle m’a aidé à hauteur de Rs 500 000 pour lancer mon business. J’ai des preuves de cela. 

Vous avez une estimation de vos biens ?
C’est ma vie privée. 

Vous êtes marié ? Des enfants ?
Je ne suis pas marié mais j’ai des enfants. Ils sont inquiets à cause des récents événements. Je demande au commissaire de police d’enquêter sur ces fuites d’informations. Comment des photos et documents ont pu sortir des bureaux de la police. C’est stressant pour ma famille et moi. Cela circule depuis des années. Aujourd’hui, on entend que je suis de mèche avec l’ASP Jagai. Je ne le connais même pas. 

Connaissez-vous des membres de son équipe, la Special Striking Team ? Avez-vous déjà rencontré ces policiers ?
Jamais. Je ne les connais pas. Je ne comprends pas pourquoi Bruneau Laurette et son clan tentent de m’attaquer. Je fais mon travail et j’aide les gens. Je reçois beaucoup de dons en argent. Je n’ai jamais pris un sou pour moi. Durant le confinement, j’ai distribué des dons dans l’Ouest. On me cible pour rien, pour des choses farfelues.

Avez-vous été surpris de l’arrestation de Bruneau Laurette par la Special Striking Team ?
J’ai vu ça sur les réseaux. Cela ne me concerne pas. 

À un moment, on disait que la voiture immatriculée JR12 conduite par Bruneau Laurette vous appartenait…
Le propriétaire est venu aux Casernes centrales pour s’expliquer. Je ne le connais pas. 

Ciblez-vous quelqu’un dans la plainte que vous allez déposer ?
Bruneau Laurette est en prison. Mais son équipe avait fait état d’une marche à suivre. On va soumettre des preuves à la police. Je subis quelque chose que je ne mérite pas.