Pour Jayen Chellum, secrétaire général de l’Association des Consommateurs de l’île Maurice (Acim), il est impératif d’importer du poulet pour prévenir la pénurie. Il plaide aussi pour un contrôle des prix afin d’éviter que les consommateurs ne se fassent duper par les commerçants.
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Depuis quelque temps, vous réclamez l’importation du poulet à Maurice. Pour quelles raisons ?
Selon mes renseignements, il y a eu une baisse de la production des petits éleveurs. A mon avis, cela est dû au fait que les producteurs privés n’ont pas mis suffisamment de poussins sur le marché. Auparavant, c’est le ministère de l’Agro-industrie qui s’en chargeait. Mais sur la recommandation de la Banque mondiale, il a cessé cette activité pour la confier au secteur privé. Je persiste à croire que c’était une mauvaise décision.
D’où mon appel au gouvernement pour une importation temporaire du poulet. L’objectif est non seulement de prévenir une pénurie sur le marché mais aussi d’éviter une hausse abusive du prix du poulet. Je tiens d’ailleurs à rappeler que le gouvernement l’a déjà fait dans le passé, justement dans le but d’éviter une pénurie durant les fêtes de fin d’année.
Les hausses de prix sur des produits de consommation ont pris effet le lendemain même de la présentation du Budget, tandis que les baisses, elles, se font attendre. Quel est votre avis sur la question ?
La baisse des prix qui résulte de l’enlèvement de la Taxe sur la valeur ajoutée (TVA) sur certains produits devrait, selon mes renseignements, être effective à partir du 1er octobre. En ce qui concerne la cigarette et les boissons alcoolisées, le ministre des Finances fait voter une motion, comme chaque année, pour que la hausse des droits d’accises prennent effet dès que le Budget est présenté.
En revanche, ce que je trouve aberrant, c’est le fait que ce soit des produits dont les prix ne sont pas contrôlés ont été exemptés de la TVA. Qui peut empêcher un commerçant d’augmenter le prix de ses produits avant l’entrée en vigueur de la mesure budgétaire ? Résultats des courses : ce sont les consommateurs qui sont toujours les perdants. Ils ne profitent pas pleinement de l’exemption de la TVA, vu que les prix restent plus ou moins les mêmes. Et les grands gagnants sont les importateurs et les commerçants.
Que proposez-vous ?
Le gouvernement aurait pu créer une instance qui serait chargée de veiller à ce que les consommateurs ne soient pas dupés par les commerçants et qu’ils puissent ainsi profiter pleinement de l’exemption de la TVA sur ces produits. Raison pour laquelle je plaide pour un contrôle des prix. Car cela fait plusieurs années que l’on subit une politique de libéralisme économique à outrance. La plupart des prix ne sont pas contrôlés, sous prétexte que la compétition risquerait de provoquer une baisse.
Mais ce qui a fonctionné dans d’autres pays ne fonctionnera pas nécessairement à Maurice, qui est doté d’un petit marché dominé par de grands opérateurs en situation de quasi-monopole. Ce sont eux qui déterminent les prix en général. Vu l’étroitesse de notre marché, il est du devoir du gouvernement de contrôler les prix pour protéger les consommateurs des hausses abusives.
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