En proie à des troubles mentaux, Kurvin Jhugroo a menacé de tuer ses enfants ainsi que sa sœur aînée dimanche soir. Ses proches reviennent sur cette nuit qui a failli se terminer dans un bain de sang.
Nuit d’horreur à Riverside, à Phoenix, dimanche 1er septembre. Éméché, Kurvin Jhugroo, 35 ans, s’est acharné sur sa fille de 9 ans, son fils de 12 et sa sœur de 42 ans avec un sabre. A la limite de la folie, il était tout prêt de commettre un massacre. Deux policiers ont dû intervenir pour désarmer le forcené, se blessant par la même occasion.
Son fils, sa fille et sa sœur aînée sont encore sous le choc. Les évènements de cette nuit ne cessent de les hanter à chaque fois qu’ils ferment les yeux. « Sa senn-la enkor dan mo latet », lâche sa sœur, qui a reçu un coup de sabre à la tête. « Mo pann kav les sa bann zenfan-la mor ! », lâche-t-elle.
Indignation
L’épouse du suspect ne cache pas son indignation face à ce qui aurait pu finir en bain de sang. Elle s’est séparée de Kurvin Jhugroo il y a un mois. Elle est retournée vivre chez ses proches à Curepipe. Le récit que lui ont fait son fils et sa fille de cette nuit cauchemardesque lui glace le sang.
« Monn al kit bann zenfant vandredi. Mo tifi dir mwa li ti korek. Zot ti al zwe boul zardin », explique-t-elle. Dimanche vers 20 h, elle a appelé ses enfants via Whatsapp. « Il y avait une femme sur place, se souvient-elle. Mon époux buvait. Il était ivre. Nous avons eu une prise de bec. J’ai dit à ma fille que lundi j’allais venir les récupérer puis j’ai raccroché ».
« Mon fils m’a expliqué ce qui s’est passé », poursuit-elle. Après le départ de son invitée, les enfants sont partis dans leur chambre. « Zot pe get enn video lor YouTube. Zot papa inn vini. Li ti dan soulezon. Li pe get zot enn drol fason. Mo garson inn demann li ki li pe gete. Linn dir : ‘Mo envi get zot’ », relate la jeune femme. « Enn sel kou li dir mo garson : To kone mo kav touy twa. Mo garson dir li ‘wi’. Linn mont lor mo garson, linn koumans trangle li. Li dir : ‘Ki tonn fer mo tifi.’ Linn koumans divague. Mo garson dir mwa : ‘Mama, koma dir mo nam pe sorti.’ Mo tifi komans kryer : ‘Pa touf bhai’ », poursuit la mère éplorée.
Les cris
La sœur aînée de Kurvin Jhugroo, elle, venait de rentrer du travail lorsque celui-ci a perdu la tête. « J’habite à l’étage alors que mon frère et ses enfants occupent le rez-de-chaussée », dit-elle. Éreintée par une journée au travail, elle a pris une douche et s’est mise au lit. Mais, à peine avait-elle fermé les yeux qu’elle a entendu les cris de sa nièce et de son neveu.
« Monn tann kryer. Pa enn kryer normal sa. Mo tann mo nies pe dir ‘pa bate’ extra for », dit-elle. Ce n’était pas dans leur habitude de crier ainsi. Sans perdre un instant, elle saute du lit et dévale les escaliers. Arrivée chez son frère, elle constate que la porte est verrouillée.
« J’ai frappé de toute mes forces. J’ai dit à mon frère d’ouvrir. Il a refusé. Ma nièce a alors crié qu’il voulait les tuer. Je lui ai dit que j’allais appeler la police. Il a alors ouvert la porte », déclare-t-elle. Elle s’est hâtée de tirer son neveu et sa nièce des mains de leur père. « Mo neve dir mwa-ma amen nou laho », enchaîne-t-elle.
Incontrôlable
Devenu incontrôlable, son frère l’a agrippée par les cheveux et l’a tirée vers lui. « Il m’a rouée de coups de poings. Il tenait des propos incohérents. ‘Li dir depi linn ne, monn blok so lespri’ », se lamente-t-elle. Il est ensuite parti dans sa chambre. Sans demander son reste, elle en profite pour emmener les enfants chez elle.
Mais son frère est loin d’en avoir fini avec eux. Il s’est emparé d’un sabre. La peur au ventre, les enfants ne lâchent pas leur tante et sont encore sur les escaliers lorsqu’il les rattrape. « Linn tap mwa kout sab. Linn plak sab-la ar mwa. Mo nies dir li arete. Li pous so tifi, lerla linn al gagn koupe dans so ledwa. Li dir mwa : ‘Mo pou touy twa zordi la », déplore sa soeur.
« So garson pous li, li dir li ‘papa pa fer sa.’ Li dir garson ‘la-twasi to envi gegnie ? Lerla mêm li tap no neve enn kou lor so latet », raconte sa sœur, qui n’arrive pas à oublier cette expérience traumatisante. Elle en sera quitte, elle, avec un coup de sabre au sommet du crâne.
Policiers du poste de Phoenix
« Nou finn resi rant dan lasam ek met lakle. Nou finn apel lapolis », dit-elle. Kurvin Jhugro est cependant parvenu à faire irruption dans la pièce. « Li dir nu demann exkiz sinon li touy nou », se rappelle-t-elle. Deux policiers du poste de Phoenix ont alors débarqué.
Le forcené a alors menacé ses enfants et sa sœur avec son sabre et a poussé les policiers dans les escaliers. Blessés, ces derniers sont revenus à la charge et ont pu le maitriser, non sans peine. Dans la maison, le sang maculait le sol.
« Vers 1 heure du matin j’ai eu un appel m’informant que mes enfants ont été blessés. J’ai cru qu’ils avaient été victimes d’un accident. Puis on m’a annoncé qu’ils ont été agressés au sabre par leur père. Je me suis tout de suite rendu à l’hôpital Victoria. Mes enfants recevaient des soins », soupire la mère des enfants.
Les proches de Kurvin Jhugroo n’arrivent pas à comprendre ce qui s’est passé. « Mon frère a toujours été une personne calme. Je ne sais pas pourquoi il a agi de la sorte avec ses enfants. Je n’ai jamais eu de souci avec lui », confie sa sœur. L’épouse, elle, explique qu’elle l’a quitté après 14 ans de mariage en raison de son état mental.
« Communiquer avec Dieu »
« J’ai tout supporté avec lui. Il est devenu violent et il y a quelque temps, il a commencé à divaguer. Il dit qu’il peut communiquer avec Dieu, qu’il lui parle directement. Il disait que je lui étais infidèle, alors que c’est faux. Je n’en pouvais plus de cette situation », lâche la jeune femme.
« Je lui avais déjà dit que je voulais l’aider mais, il a refusé. Ce qu’il a fait est regrettable, mais il est mon frère. Je ne peux que lui pardonner. J’ai sauvé ma nièce et mon neveu, c’est l’essentiel… Je veux également l’aider pour qu’il s’en sorte. Je souhaite vivement le faire suivre par un spécialiste pour ses troubles », indique sa sœur aînée.
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