La nomination de Martine Gontier en tant que présidente à temps partiel de la Mauritius Renewable Energy Agency (MARENA) suscite actuellement de nombreuses interrogations. De nombreux observateurs, particulièrement intéressés par le secteur de l’énergie et plus spécifiquement par les énergies renouvelables, remettent en question la pertinence de cette nomination à un moment où la situation des énergies vertes à Maurice devient de plus en plus préoccupante.
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En effet, les données les plus récentes de Statistics Mauritius indiquent une réduction de la part des énergies renouvelables à Maurice, passant de 21,5% en 2021 à 19,2%. Cette évolution suscite des inquiétudes, d’autant plus que le gouvernement s’est engagé à produire 35% d’énergie verte d’ici 2025 et 60% d’ici 2030.
De plus, les informations contenues dans le dernier rapport du Central Electricity Board (CEB) ne laissent rien présager de positif. Les investissements massifs de l’organisme, s’élevant à 7 milliards de roupies pour l’importation de charbon au cours de l’exercice financier 2021-2022, envoient un signal négatif quant à la mise en œuvre de la stratégie des énergies renouvelables à Maurice.
La Commission Développement Durable du Mouvement Militant Mauricien (MMM) a également soulevé des interrogations concernant la nomination de Martine Gontier par le Conseil des Ministres lors de sa réunion de vendredi dernier. Dans un communiqué publié sur sa page Facebook, la Commission a déclaré : « Nous avons pris connaissance de la nomination de Mlle Gontier, actuellement «legal officer» à l’URA, en tant que présidente à temps partiel du conseil d’administration de la MARENA pour une durée de 2 ans. Étant donné le passage significatif de la fonction d’officier à celle de président, nous aimerions obtenir des détails sur le parcours académique et professionnel de Mlle Gontier jusqu’à présent, d’autant plus qu’elle sera rémunérée avec des fonds publics. »
Les tentatives du Défi Quotidien pour obtenir des informations sur le profil, le parcours professionnel, ainsi que le bagage académique de Martine Gontier auprès du ministère des Services publics et de l’Énergie, ainsi qu’auprès de la MARENA, ont été infructueuses. Néanmoins, des informations disponibles en ligne nous ont permis d’obtenir une meilleure compréhension du profil de Martine Gontier.
En examinant les différents rapports annuels de l’Utility Regulatory Authority (URA), nous découvrons que Martine Gontier occupait bien plus qu’un simple poste de legal officer, car elle était en fait Acting Manager Legal Affairs à l’URA. Selon des sources internes à l’URA, Martine Gontier a joué un rôle prépondérant dans l’élaboration du cadre juridique de cette autorité. « Elle a consacré d’énormes efforts à la préparation des outils de régulation en prévision de la pleine opérationnalisation de l’URA ». Ceux qui ont eu l’occasion de travailler avec elle, que ce soit au sein du CEB ou de l’URA, mettent en avant son expertise dans les domaines des affaires réglementaires, de la conformité, de la gestion des contrats, du développement et de la mise en œuvre des politiques, de la revue et de la rédaction juridique, de la résolution des litiges, de la gestion des risques et de la gouvernance d’entreprise.
En outre, Martine Gontier enseigne également à l’Université de Central Lancashire à Maurice, où elle est actuellement responsable du programme de diplôme d’études supérieures en droit.
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