Interpellé après l’arrestation d’Angelo Thomas - Le chauffeur : «Mo ti pe zis fer kours pou al le nor»

« Mo ti pe zis fer kours pou al le nor ». Propos du chauffeur du minibus, à bord duquel Angelo Thomas et Ophélie Badroodeenkhan ont été interpellés dans la soirée du lundi 1er août. La police avait des renseignements que l’ex-kick boxeur et sa compagne prévoyaient de quitter le pays en douce. La raison : éviter le procès pour trafic de drogue, prévu le 16 août prochain devant la cour d’assises. 

Le chauffeur du minibus de la marque Mitsubishi a été interrogé lundi aux Casernes centrales. Face aux policiers, il a expliqué ignorer un quelconque plan de ses passagers pour quitter l’île. Il a affirmé avoir simplement récupéré le couple qui avait plusieurs sacs, pour se rendre dans le Nord. Il a aussi soutenu ne pas connaître le contenu des sacs de ses passagers. À ce stade, il a été autorisé à partir, mais il devrait demeurer à la disposition de la police. 

Depuis leurs arrestations lundi, les deux présumés fuyards ont été placés en détention en des lieux différents. Le dossier a été confié au Central Criminal Investigation Department (CCID). Cette enquête a pour toile de fond un délit de blanchiment d’argent. 

Après la saisie de 9 950 euros sur le présumé caïd Angelo Thomas, cet habitant de Roche-Bois, devrait être appelé à s’expliquer sur la provenance de cet argent. Et aussi la raison pour laquelle ces billets en euros étaient placés dans l’un des six pièces de bagages retrouvées dans le minibus, intercepté à Mon-Choisy. 

Dans la journée du mercredi 3 août, Angelo Thomas et Ophélie Badroodeenkhan ont été présentés devant le tribunal de Mapou. Ils font l’objet d’une accusation provisoire de « conspiracy to commit money laundering ». La police leur reproche d’être impliqués dans du blanchiment d’argent. Ils ont été reconduits en cellule policière. Leurs prochaines comparutions sont prévues le 8 août prochain. 

Dans les jours qui viennent, Angelo Thomas, âgé de 32 ans, sera auditionné et confronté aux soupçons de la police. La Special Support Unit avait eu vent de la tentative du trentenaire et de sa compagne de quitter le pays de manière clandestine. Cela, pour éviter de faire face à la justice mauricienne. Dans deux semaines, Angelo Thomas sera présenté devant la justice pour son procès dans le cadre d’une affaire de trafic de drogue. 

L’enquête du CCID sur ce dossier devrait voir l’audition de plusieurs personnes. Les proches du clan Angelo Thomas, domicilié à Roche-Bois, et ceux d’Ophélie Badroodeenkhan, dans le quartier de Roches-Brunes, pourront être appelés à fournir des précisions aux enquêteurs. Ces derniers sont sur la piste de potentiels complices qui auraient aidé le duo à préparer son coup pour quitter l’île lundi soir.