De retour au pays depuis une dizaine de mois, de nombreux aspirants médecins ne savent toujours pas quand ils vont commencer leur internat afin de pouvoir exercer à Maurice. Les autorités, elles, se renvoient la balle.
« Je suis découragé », confie Javed*. Cela fait une dizaine de mois qu’il est rentré au pays après avoir achevé ses études de médecine. Pourtant, il ne sait toujours pas quand il va pouvoir faire son internat, passage obligé dans les hôpitaux de l’île, pour être reconnu comme médecin et exercer sur le sol mauricien. Plusieurs dizaines de personnes seraient dans la même situation que lui, dit-t-il.
Javed affirme avoir approché le ministère de la Santé à cet effet mais il n’aurait obtenu aucune réponse. « Nous sommes dans le flou. Nous avons eu notre Pre-registration certificate number du Medical Council, mais nous ne savons pas quand le ministère va nous appeler pour continuer notre formation. » Les procédures pour l’internat ont lieu en général deux fois par an, vers avril et octobre. L’internat lui-même dure 18 mois et il est suivi d’un Top-Up Course et d’un examen.
Certains de ces aspirants médecins veulent aujourd’hui changer de métier, regrettant d’avoir sacrifié plusieurs années de leur vie pour se retrouver dans une situation incertaine, selon Javed. Lui-même a dû commencer à travailler dans un centre d’appels pour subvenir à ses besoins. Notre interlocuteur est d’autant plus angoissé que les différentes instances qu’il a approchées – ministère de la Santé, Public Service Commission et Medical Council – se renvoient la balle. Il déplore l’absence de communication : « Si au moins il y avait une annonce à ce sujet, on aurait su à quoi s’en tenir. »
Le Dr Kailesh Kumar Jagutpal, président du Medical Council, explique que tout est entre les mains de l’employeur, c’est-à-dire le ministère de la Santé. Il affirme que le Medical Council n’a rien à voir avec ce retard dans l’embauche des internes. Au ministère de la Santé, une source nous a informés que des recrutements ont été effectués récemment. Elle a ajouté qu’il y a un pool de médecins déjà enregistrés qui sont toujours au chômage et qui attendent d’être embauchés, en marge de l’extension du shift system à tous les départements des hôpitaux.
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*prénom fictif
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