Interdiction de porter le tika et le sindoor - Soodesh Callichurn : «The Residence fait un affront aux autorités»

Le ministère du Travail ne lâche pas prise et s’en-va-en guerre contre la direction de l’établissement hôtelier The Residence. Soodesh Callichurn prévoit une bataille juridique.

Le ministre Soodesh Callichurn déplore la mauvaise attitude de la direction de l’hôtel The Residence. « L’hôtel The Residence fait un affront aux autorités mauriciennes. Nous avons tenté de les ramener à la raison. Nous irons de l’avant pour poursuivre l’établissement au criminel », a affirmé le ministre du Travail lors d’une conférence de presse conjointe avec le ministre du Tourisme, Anil Gayan mercredi.

Selon le ministre Callichurn, il dit comprendre qu’il y a des règles établies sur les lieux de travail, principalement dans le secteur de l’hôtellerie. « Je comprends qu’il faut respecter l’hygiène, surtout dans la cuisine et dans les salles de service. Mais la direction ne peut étendre cette décision en interdisant à tous les employés de porter leur tika », a-t-il. « Je peux vous dire que nous irons devant l’Employment Relations Tribunal (ERT). Et, si besoin est, c’est la Cour Suprême qui sera appelée à trancher dans ce cas. »

De son côté, le ministre du Tourisme affirme qu’il existe un degré de tolérance, car les autorités misent sur la diversité de la culture mauricienne pour inviter les touristes à Maurice. « Nous invitons la direction de l’établissement à revoir sa copie et nous souhaitons qu’elle revienne à de meilleurs sentiments », affirme le ministre Anil Gayan.

L’hôtel Residence ne cédera pas

La direction de l’hôtel The Residence ne compte nullement céder face aux warnings émis par le gouvernement concernant la polémique entourant le port du tika. Dans une lettre d’explication qui s’étend sur cinq pages qui a été remise au ministère du Travail metrcredi, la direction de l’établissement est revenue en long et en large sur sa politique vestimentaire.

« La direction de l’hôtel ne considère pas l’interdiction du port du tika comme un acte discriminatoire. Chaque employé doit être traité d’une manière juste». C’est ce que fait ressortir la lettre d’explication fournie par le représentant légal de l’hôtel, Kanen Collundau, au bureau du ministère du Travail. On apprend également que le port du tika était, jusqu’en 2013, uniquement interdit aux employés de cuisine. Ce n’est que lorsque les employés de cuisine ont décrié que cette politique était à deux vitesses que la direction de l’hôtel The Residence a, pour couper court, pris la décision d’interdire le port du tika à tous les employés de l’établissement hôtelier. Revenant au cas de l’employée qui a décidé de s’en remettre à ses syndicats, la lettre souligne qu’elle a eu droit à plusieurs avertissements depuis le début de l’année. Le premier avertissement remonte au 24 mars, puis un deuxième au 29 mars et un final warning au 10 avril dernier.  « S’il faut régler cette affaire devant l’Employment Relations Tribunal ou une autre instance judiciaire nous n’avons aucun problème », explique pour sa part un membre de la direction.