« Non à l’indiscipline dans nos écoles », était le thème d’un symposium qui a réuni les acteurs de l’éducation mardi après-midi à Ébène. Organisé par la Federation of Education Unions (FEU), en collaboration avec l’University of Mauritius Staff Union, les divers intervenants ont tour à tour émis des propositions pour contrer l’indiscipline dans les établissements scolaires.
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Présente à cette occasion, la vice-première ministre et ministre de l’Éducation, Leela Devi Dookun-Luchoomun a salué cette initiative. Elle est d’avis que l’indiscipline dans les écoles demande une discussion profonde. « On ne va pas venir qu’avec des sanctions. Il faut comprendre pourquoi l’élève agit mal et venir avec des possibilités. Il y a la discipline positive. Ainsi, il faut être créatif dans la façon de traiter les élèves qui sont dans une situation de comportement problématique. Il y a des raisons pour le mauvais comportement des élèves et nous devons aller à la racine et trouver des solutions », fait-elle ressortir.
La ministre a ajouté qu’il est aussi important d’avoir l’opinion des élèves parce qu’ils peuvent venir avec des solutions. Leela Devi Dookun-Luchoomun a affirmé que son ministère est prêt à les recevoir et à explorer les recommandations et voir comment les améliorer par la suite. Lors de son intervention, elle a également mis l’accent sur l’autonomie du recteur / de la rectrice à diriger son établissement, car tous les cas d’indiscipline ne sont pas les mêmes. Parlant des enseignants, elle a précisé que ces derniers ont tout le soutien qu’il faut, puisqu’ils sont les acteurs les plus importants du système éducatif. Elle a ensuite rappelé qu’il va falloir que ces derniers développent une attitude plus ouverte envers les élèves. Selon elle, il ne faut pas tout le temps blâmer qu’une catégorie d’élèves.
Pour Yugeshwur Kisto, le président de la FEU, suivant les derniers chiffres disponibles au Parlement sur l’indiscipline, l’organisation d’un tel symposium était nécessaire. « Nous essayons d’avoir le maximum d’idées et d’informations pour régler le problème de l’indiscipline auquel nous faisons face », dit-il. Plusieurs propositions ont été mises en avant par les professionnels présents. Pour la plupart d’entre eux, il est important qu’il y ait une unité de psychologues au sein de chaque établissement qui soit à la disposition des élèves comme des enseignants. De plus, il estime qu’il faudrait revoir le ratio enseignants / élèves afin de donner aux éducateurs la possibilité d’établir des mesures disciplinaires sans contrainte. En outre, la collaboration des parents, de la communauté et des partenaires de l’éducation est importante. Yugeshwur Kisto a aussi indiqué que la technologie et des réseaux sociaux ont une mauvaise influence sur le comportement des élèves.
Le recteur du collège Bhujoharry de la Tour Koenig, Didier Moutou a mis l’accent sur l’encadrement familial. « Nous avons des enfants qui n’ont personne à la maison pour les motiver. Essayons de faire qu’à l’école, nous puissions les encadrer pour qu’ils soient de bons citoyens, solidaires et qui puissent comprendre les autres », indique-t-il.
L’Ombudsperson for Children, Aneeta Ghoorah a soutenu, pour sa part, que tous les partenaires doivent s’impliquer dans l’intérêt des enfants. Pour Iqbal Sheik Abbass, président de la United Bus Services Employees Union, il est important de réintroduire les services de la police du transport. Selon lui, la situation est difficile à la gare du Nord. Avec le transport gratuit, certains élèves changent constamment d’autobus pour arriver à leur collège, ce qui a pour conséquence qu’ils sont en retard en classe.
Role Models
De son côté, le président de l’UPSEE, Arvind Bhojun fait remarquer que de nos jours, les éducateurs n’enseignent pas. Ils recherchent plutôt des solutions aux divers problèmes d’indiscipline. Il a soutenu qu’il est important de faire des efforts au niveau de la formation des enseignants. L’ancien recteur Soondress Sawmynaden, quant à lui, a donné des conseils pratiques aux éducateurs. Selon lui, il serait important que ces derniers soient des « role models » au sein des écoles vis-à-vis des élèves. Ces derniers doivent aimer ce qu’ils font à l’école.
Le député Mahend Gungapersad n’a pas manqué de critiquer l’Extended Programme. Selon lui, il est illogique que des enfants sans base en littératie et en numératie suivent le même programme pédagogique que les autres et passent les examens similaires au niveau du National Certificate of Education (NCE).
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