L’indice des prix à la consommation s’est maintenu au dessus de la barre des 6 % depuis le début de l’année. Le pouvoir d’achat ne fait que diminuer depuis le début de l’année et les Mauriciens devraient adapter leur style de vie et de consommation en conséquence.
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Pluies et légumes ne font pas bon ménage. Au marché, nous constatons le fruit de cette tension. Les prix atteignent de nouveaux sommets, contraignant des Mauriciens à réduire leur consommation de légumes frais. À l’instar de Rajcoomaree Devi, âgée de 67 ans. Ce dimanche matin, au marché de Montagne Longue, elle a acheté 250 grammes de pomme d’amour, manquant d’allure et de couleurs, à Rs 60.
En mars, la moyenne des prix et services de base ont connu une hausse de 6,7 % par rapport au même mois en 2017. Entre février et mars, les prix ont enregistré une majoration de 0,6 %. Dans la catégorie des produits alimentaires et boissons non-alcoolisées, le prix a augmenté de 2,1 %. C’est ce qui ressort du rapport mensuel de Statistics Mauritius sur l’évolution des prix, document rendu public vendredi 6 avril.
« L’inflation devrait rester à un niveau élevé dans un proche avenir. Tenant compte du mauvais temps et son impact sur la culture vivrière locale, il est fort probable que l’indice des prix à la consommation soit proche des 6 %. Ce niveau n’est pas alarmant au vu des circonstances,» affirme Takesh Luckho, économiste et chercheur à KMDL Consults Limited. Il ajoute qu’avec l’approche de l’hiver et un temps moins pluvieux, on devrait assister à un réajustement des prix. « Puisqu’il n’y aucune intervention pour ramener les prix à de justes proportions, les Mauriciens sont appelés à adapter leur style de vie et de consommation en conséquence. La perte du pouvoir d’achat ne devrait intervenir qu’avec la compensation salariale à partir de janvier 2019 », fait-il ressortir.
Quand l’inflation prend de telles proportions, les regards se tournent vers la Banque de Maurice, garant de stabilité des prix. À sa réunion du 28 février, le taux directeur a été maintenu à 3,5% (son niveau le plus bas depuis l’introduction du mécanisme de politique monétaire).
« Ceux qui estiment que l’inflation n’est pas un problème doivent définitivement revoir leur copie. Le pouvoir d’achat des consommateurs ne fait que diminuer depuis le début de l’année. La hausse des prix couvre plusieurs catégories de produits et services de consommation. Le coût de production s’accélère. La tendance haussière devrait se maintenir », fait ressortir un observateur de l’économie mauricienne. « C’est clair que la politique monétaire et expansionniste est arrivée à son summum. La hausse des taux directeurs devrait intervenir dans les mois à venir pour freiner les effets de second tour de l’inflation. »
Évolution de l’inflation en glissement annuel
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