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Immobilier : le Big Business des habitations de luxe

Les habitations luxueuses attirent les étrangers ainsi que les Mauriciens. et expatriés.

Les réseaux sociaux sont inondés d’annonces pour la location et la vente de logements de luxe. Selon les agences immobilières, ces propriétés suscitent une forte demande et trouvent preneurs aussi bien parmi les Mauriciens (qu’ils soient locaux ou expatriés) que parmi les étrangers. Cette tendance est devenue une activité extrêmement lucrative en raison des prix pratiqués.

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Des logements de luxe, qu’il s’agisse de maisons, villas, penthouses ou appartements, souvent situés en bord de mer, sont vendus à des prix allant de Rs 50 000 000 à plus de Rs 476 000 000. C’est ce que révèlent les annonces diffusées dans les publications spécialisées et sur les réseaux sociaux. Ces offres ciblent à la fois les Mauriciens, qu’ils soient locaux ou expatriés cherchant à passer leur retraite à Maurice, ainsi que les étrangers désireux de s’établir en famille ou de profiter de leur retraite sous le soleil des tropiques.

Selon les diverses agences immobilières que nous avons consultées, ce type de logement connaît actuellement une forte demande, malgré une augmentation significative des prix depuis la COVID-19. « Nous constatons également une demande croissante de la part de la diaspora, désireuse d’investir dans un pied-à-terre au pays. Depuis le lancement de ce Home Ownership Scheme, nous avons enregistré de nombreuses transactions, que ce soit auprès des Mauriciens aisés ou de la diaspora », affirme Noémie Dauhoo d’Ofim Immobilier (Maurice).

Engouement 

« De nos jours, toutes les locations sont proposées meublées pour les expatriés. Quant aux étrangers souhaitant revendre leur maison, ils ont la possibilité d’inclure les meubles dans la transaction », ajoute-t-elle. Noémie Dauhoo souligne également une tendance émergente : « Depuis l’année dernière, nous observons que les Mauriciens s’intéressent de plus en plus à l’achat de projets sur plan. Ces propriétés sont généralement vendues sans mobilier, mais avec l’essentiel : meubles de cuisine, meubles de salle de bains et parfois quelques électroménagers encastrés. De plus, même si ces logements ne sont pas directement en bord de mer, ils se trouvent souvent à quelques pas de la plage ou offrent une vue imprenable sur la mer », précise-t-elle.

L’engouement pour l’achat ou la location de résidences en bord de mer ou de logements de luxe est également observé chez les agences Pro Foncier et Pam Golding.  Selon un représentant de Pro Foncier, ce sont surtout les résidences situées dans la région du nord qui connaissent une demande accrue. Cette agence, spécialisée dans la location à moyen et long termes, indique que les demandes proviennent à la fois des étrangers et des expatriés mauriciens. 

En ce qui concerne Pam Golding, l’intérêt s’étend aussi bien aux logements familiaux individuels qu’aux appartements, en particulier pour ceux qui souhaitent avoir un animal de compagnie. « L’intérêt pour nos services provient tant des Mauriciens que des étrangers », a confié l’intervenant.

Entreprise lucrative

L’attrait pour ces logements de luxe est devenu une opportunité si lucrative qu’il a éveillé l’intérêt d’entrepreneurs astucieux. Ces derniers ont identifié, notamment dans la vente de grands projets immobiliers, une véritable mine d’or pour réaliser d’importants bénéfices. Une stratégie couramment adoptée consiste à acquérir des terrains en bord de mer, où des campements existants sont ensuite démolis pour laisser place à des résidences comprenant moins de 50 unités. Cette démarche vise à contourner l’obligation de soumettre leur projet à un Environnemental Impact Assessment (EIA), selon les informations circulant dans le secteur. Une situation que déplore Joanna Bérenger.

Lacune 

La députée du Mouvement militant mauricien (MMM) souligne que depuis un certain temps, le ministre de l’Environnement, Kavi Ramano, a promis une révision de l’Environmental Protection Act (EPA), considérant qu’il ne remplit plus efficacement son objectif principal : la protection de l’environnement. Elle critique les lacunes significatives de l’EPA, notamment le seuil fixé pour les EIA. Actuellement, seuls les projets dépassant 50 unités de logement nécessitent une EIA, ce qui, selon elle, « est insuffisant pour assurer une protection environnementale adéquate ».
Ainsi, de nombreux promoteurs exploitent cette lacune en élaborant des projets composés de 48 à 49 unités afin d’éviter l’obligation d’une EIA. La députée Bérenger va plus loin en déclarant que même les EIA actuellement réalisés sont devenus « superficiels ». Elle suggère la création d’une agence indépendante dotée de professionnels qualifiés. Cette entité aurait pour mission d’examiner rigoureusement les dossiers et serait habilitée à mener ses propres études environnementales.

Impact

En exploitant cette faille légale, certains promoteurs lancent des projets qui ont un impact significatif sur l’environnement, tout en évitant l’obligation d’une EIA, selon la députée mauve. Elle pointe du doigt des projets en bord de mer à un moment où Maurice est confrontée à d’importants problèmes d’érosion des plages et où les zones côtières sont fortement sollicitées par de vastes projets immobiliers. « Cela n’est pas acceptable », affirme-t-elle. Joanna Bérenger estime qu’il aurait été nécessaire d’établir un cadre réglementaire clair pour guider le développement durable à Maurice.

Pressions 

Johanna Bérenger souligne qu’avec la vente à grande échelle des terres des régions côtières pour des projets immobiliers d’envergure, les Mauriciens rencontrent de plus en plus de difficultés à acquérir des terrains. Cette situation exerce une pression à la hausse sur les prix, car de nombreux logements sont vendus à des étrangers à des tarifs exorbitants. 

Selon elle, l’accès à la propriété foncière pour la jeune génération devient de plus en plus restreint. « De nombreuses initiatives visent à libéraliser le secteur immobilier, ce qui pénalise considérablement les Mauriciens », déclare la députée. Elle remet également en question l’argument selon lequel la vente de propriétés à des étrangers pour générer des devises bénéficie à l’économie nationale, estimant que ces fonds ne contribuent pas réellement à l’économie locale.

 

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