Jean Yew Hin a 75 ans. Cet habitant de la capitale, ancien marchand de pains, a su se faire une place au soleil à la sueur de son front. Toutefois, il nage aujourd’hui en pleine tourmente avec une perte sèche qu’il juge « conséquente ».
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Jean dit avoir investi Rs 3 millions dans le Super Cash Back Gold (SCBG), soit Rs 2 M en 2012 et Rs 1 M l’année suivante, sous un plan qui lui aurait permis d’avoir un joli pactole à maturité. Mais après le crash de la BAI, les choses ont changé. Le gouvernement a proposé deux options (A & B) pour le remboursement des souscripteurs au SCBG ayant investi plus de Rs 1 M.
Sous le plan A, on propose le remboursement du capital uniquement, étalé sur 5 ans à raison de 20 % par année. Pour ce qui est du plan B, ce sont 75 % de l’investissement qui seront remboursés, en sus des bonus avec 50 % payables immédiatement et le reste en juin 2019 sous forme de ‘shares’ au sein de la National Property Fund Ltd (NPFL).
Cependant, la NPFL aurait regroupé les deux sommes de Jean Yew Hin sous un seul item pour un montant de Rs 3 M. Selon lui, il aurait signé pour le plan B à son insu. Et sous cette option, Rs 750 000 seront déduites de son capital lors du remboursement.
Jean Yew Hin affirme que les explications qu’on lui a données n’étaient pas claires. Il clame avoir gagné son argent honnêtement. « Mo larzan prop kouma lanez. Monn travay dir pou ekonmiz sa kas-la », lance-t-il.
Sacrifices
Jean est issu d’une fratrie de neuf enfants. Sa famille, de la classe ouvrière, vient de Chine. Il est parmi les premiers commerçants à ouvrir une boutique à la rue Labourdonnais, dans le Ward IV, à Port-Louis. Il connaîtra un franc succès malgré le fait qu’il n’ait pas fait de grandes études. « Je suis un battant et j’ai fait beaucoup de sacrifices pour en arriver là. En 1955, à l’âge de 13 ans, j’ai commencé à vendre du pain et des glaces. Mo ti pe van enn dipin 5 sou sa lepok-la. Mo ti met sorbe kare dan termos, mo al partou pou van zot », raconte Jean.
Déterminé à se frayer un chemin dans la vie, il économisera sou par sou pour s’acheter un camion pour le ramassage et la revente de pierres. La chance lui sourira et, en 1975, il se paiera son premier camion-grue. Par la suite, grâce à un travail acharné, il devient propriétaire d’une flotte de six camions et emploie 15 salariés.
Entre 1987 à 1998, Jean Yew Hin fait l’acquisition de la station-service Esso à la rue Labourdonnais. Après des années de sacrifices et après avoir réalisé ses rêves et ceux de sa famille, il décide d’abandonner toutes ses activités et vend tous ses biens commerciaux. L’argent récolté à la suite de la vente de ses commerces et ses épargnes seront investis dans le Super Cash Back Gold.
Notre interlocuteur crie à « l’injustice ». Il est contre la déduction de 25 % de son capital. « Mo lans enn lapel gouvernman pou akord ban retrete Super Cash Back Gold enn latansyon partikilie . Sak sou konte pou nou. Pa koup nou kas parski nou nepli ena kouraz pou travay », plaide Jean.
Marche pacifique
Salim Muthy explique qu’il tiendra une conférence de presse dans les jours à venir pour les souscripteurs au SCBG. Une marche pacifique est aussi prévue. « Kan ler paye inn vini, inn propoz enn deziem formil (option B) ki dir koup 25 % kapital e diviz 75 % reste an de. Si enn dimoun pa aksepte option A ou B, gouvernman aplik option B avek ou san lakor dimoun-la. Kouma dire pe met enn kouto enba so lagorz », dit-il.
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