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Harcèlement sexuel en Inde: des lutteuses accusent le patron de la Fédération et des entraîneurs

Des lutteurs indiens participent à une manifestation contre la Wrestling Federation of India (WFI), à New Delhi, le 19 janvier 2023, suite à des allégations de harcèlement sexuel à l'encontre d'athlètes par des membres de la WFI

Vinesh Phogat, l'une des lutteuses les plus médaillées de l'histoire de l'Inde, a accusé mercredi le patron de sa fédération et plusieurs entraîneurs d'avoir harcelé sexuellement des athlètes.

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"Des lutteuses ont été harcelées sexuellement lors de camps nationaux par des entraîneurs et aussi par le président de la WFI (Fédération indienne de lutte)", a assuré Vinesh Phogat, accompagnée de plusieurs lutteurs et lutteuses de haut niveau, lors d'une manifestation à New Delhi.

"Je connais au moins 10 à 20 filles du camp national qui sont venues me raconter leurs histoires", a-t-elle poursuivi.

Brij Bhushan Sharan Singh, président de la WFI et député du parti au pouvoir (BJP), et les entraîneurs sont coupables, a-t-elle affirmé aux journalistes.

Cette accusation intervient quelques mois après le licenciement de l'entraîneur de l'équipe nationale de cyclisme en raison d'accusations de harcèlement sexuel.

Selon Vinesh Phogat, de nombreuses lutteuses n'osent pas parler en raison de leurs origines modestes dans une société indienne extrêmement hiérarchisée.

"Elles ont peur en raison de leur milieu d'origine. Elles ne sont pas en mesure de se battre contre eux, ils sont puissants", a ajouté l'athlète de 28 ans.

"La lutte est notre seul moyen d'existence et ils ne nous laissent pas l'exercer. Notre seule option est de mourir. Alors autant faire ce qui est juste avant de mourir", a-t-elle fait valoir.

Elle n'a pas précisé si elle-même était au nombre des victimes.

Sakshi Malik, une autre lutteuse, médaillée de bronze olympique en 2016, participait également à la manifestation de mercredi.

"Les athlètes travaillent dur pour gagner des médailles pour le pays, mais la fédération n'a fait que nous laisser tomber", a affirmé sur Twitter celle qui a été la première lutteuse indienne à décrocher une médaille au JO.

Selon la presse locale, le président de la Fédération a nié cette accusation, se disant "prêt à être pendu" si une seule lutteuse était en mesure de prouver tout harcèlement sexuel.

Le ministère indien des Sports a demandé à la Fédération de répondre aux accusations dans les 72 heures, selon des informations de presse.

Médaillé de bronze des Jeux olympiques de Tokyo, le lutteur indien Bajrang Punia s'est également joint à la manifestation et s'est plaint des méthodes autoritaires de M. Singh pour diriger la WFI.

"Le travail de la fédération est de soutenir les sportifs, de veiller à leurs besoins. Et s'il y a un problème, de le résoudre", a-t-il déclaré sur Twitter, "mais que faire si la fédération elle-même crée le problème ? Maintenant, nous devons nous battre, nous ne reculerons pas."

Le mouvement #MeToo a pris de l'ampleur en Inde en 2018 à la suite des accusations de harcèlement sexuel portées par l'actrice de Bollywood Tanishree Dutta contre l'acteur Nana Patekar.

Peu après, des femmes de tous les milieux se sont manifestées à leur tour pour dénoncer leurs agresseurs présumés, dont un ancien ministre du gouvernement, mais selon les militantes féministes, aucun changement fondamental ne s'est produit depuis.

© Agence France-Presse

 

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