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Guerre en Ukraine: la situation au 49e jour

Les forces russes maintiennent mercredi la pression et dans l'est de l'Ukraine et sur la ville portuaire stratégique de Marioupol (sud-est du pays), où plus d'un millier de soldats ukrainiens se sont rendus, selon Moscou.

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"Au terme de la bascule d'effort de l'armée russe (du nord vers l'est du pays, ndr), d'ici quelques jours la Russie pourrait lancer une offensive d'ampleur pour conquérir les régions de Donetsk et Lougansk, voire pousser jusqu'au Dniepr si ses capacités le lui permettent, et achever la réduction des dernières résistances à Marioupol pour s'assurer une parfaite continuité territoriale" entre l'est ukrainien et la Crimée, juge l'état-major français. 

L'Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe (OSCE) a de son côté dénoncé mercredi des violations flagrantes des droits humains de la part des troupes russes depuis l'invasion de l'Ukraine, et s'est dite "consternée" par les milliers de blessés et morts causés par le conflit.

Voici un point de la situation, à partir d'éléments des journalistes de l'AFP sur place et de déclarations officielles ukrainiennes et russes, de sources occidentales, d'analystes et d'organisations internationales.

- L'Est -
Les bombardements se poursuivent dans l'est du pays, où Kiev a appelé les civils a fuir au plus vite dans la crainte d'une grande offensive russe imminente pour le contrôle total du Donbass, objectif prioritaire de Moscou.

Mais l'Ukraine n'ouvrira aucun couloir humanitaire mercredi car les Russes "ont bloqué des bus dans la région de Zaporijjia (sud)" et "violent le cessez-le-feu" dans la région de Lougansk, ce qui rend la situation "dangereuse", selon une responsable du gouvernement.

D'après le gouverneur ukrainien de Lougansk, une des deux régions du Donbass avec Donetsk, environ 400 civils ont été enterrés dans la seule ville de Severodonetsk depuis le début de la guerre le 24 février.

- Le Sud -
Les forces russes maintenaient mercredi la pression sur la ville portuaire de Marioupol, où plus d'un millier de soldats ukrainiens se sont rendus aux forces russes, a affirmé mercredi le ministère de la Défense russe.

Les Etats-Unis ont fait état d'"informations crédibles" sur la possibilité que Moscou fasse usage d'"agents chimiques" dans son offensive pour prendre Marioupol.

Mercredi, l'armée de terre ukrainienne affirmait que les bombardements aériens russes sur la ville se poursuivaient, visant notamment le port et le vaste complexe métallurgique Azovstal.

Ce labyrinthe transformé en bastion par les forces ukrainiennes de Marioupol, qui se retranchent dans ses kilomètres de souterrains, promet une bataille acharnée pour le contrôle total de la ville.

Les autorités régionales du sud-est de l'Ukraine évaluent à au moins 20.000 morts le nombre de victimes à Marioupol.

La prise de port stratégique de la mer d'Azov, assiégé depuis des semaines, permettrait aux forces russes de consolider leurs gains territoriaux sur la bande côtière le long de la mer d'Azov en reliant les régions du Donbass à la péninsule de Crimée, annexée par Moscou en 2014.

Dans la région de Kherson, plus au sud, sept personnes ont été fusillées mardi dans une maison d'un village par des militaires russes, a annoncé mercredi le parquet général ukrainien. 

- Kiev et le Nord -
Dans cette région, d'où l'armée russe s'est retirée fin mars, la situation militaire n'a pas évolué. 

Toutefois, les bombardements se poursuivaient dans la région de Kharkiv (nord-est), où sept personnes ont été tuées et 22 autres blessées dans des frappes russes au cours des dernières 24 heures, a indiqué mercredi le gouverneur régional. 

- Bilan humain -
Aucun bilan récent des victimes civiles n'est disponible mais il dépasse probablement la dizaine de milliers de morts. 

"L'Ukraine est une scène de crime", a dénoncé mercredi le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), en déplacement à Boutcha, près de Kiev, où les centaines de cadavres de civils retrouvés après le départ des troupes russes ont provoqué une indignation internationale.

Sur le plan militaire, le Kremlin a récemment admis des "pertes importantes", sans les quantifier. Fin mars, Moscou avait reconnu la mort de 1.351 soldats pour 3.825 blessés. Aucun nouveau bilan n'a été donné depuis.

Les sources occidentales parlent à l'unisson de plusieurs milliers de morts côté russe, Kiev allant même jusqu'à 12.000.

Les corps de plus de 1.500 soldats russes reposent dans les morgues de Dnipro, grande ville industrielle de l'est de l'Ukraine, a assuré mercredi le maire-adjoint de la ville.

Côté ukrainien, le dernier chiffre officiel date du 12 mars, avec "environ 1.300" militaires tués. Un bilan qui n'a plus aucun sens.

- Réfugiés et déplacés -
Plus de 4,65 millions de réfugiés ukrainiens ont fui leur pays depuis l'invasion ordonnée par le président russe Vladimir Poutine le 24 février, selon les derniers chiffres du Haut commissariat aux réfugiés (HCR).

L'Europe n'a pas connu un tel flot de réfugiés depuis la Deuxième guerre mondiale.

L'ONU estime aussi à 7,1 millions le nombre de déplacés à l'intérieur du pays.

Au total, ce sont donc presque 12 millions de personnes, soit plus d'un quart de la population, qui ont dû quitter leur foyer soit en traversant la frontière pour gagner les pays limitrophes, soit en trouvant refuge ailleurs en Ukraine.

© Agence France-Presse

 

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