Depuis que le gouvernement a imposé un mark-up de 24 % sur cinq catégories de grains secs, certains importateurs ont décidé de ne plus livrer dans les points de vente. Ces derniers demandent à ce que le « mark-up » soit appliqué en considérant les prix à l’usine et non pas ceux à l’importation.
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Depuis une semaine, Agiliss, l’un des principaux importateurs de grains secs à Maurice n’assure plus l’approvisionnement en lentilles noires, lentilles rouges, gros pois, dholl gram et dholl petits pois à travers l’île. C’est ce qu’affirme son directeur Rajesh Ramdenee. « Nous importons des grains en gros, soit en sachet de 25 kilos et de 50 kilos. L’emballage en sachet de 500 g pour les consommateurs est fait dans notre usine à Maurice », explique-t-il. Selon lui, le « mark-up » du gouvernement est calculé sur le prix à l’importation, soit le prix en gros. « Or les frais de triage, les frais d’emballage et les frais d’usine ne sont pas pris en considération. Ainsi, nous faisons un appel au ministère du Commerce pour appliquer le mark-up de 24 % sur le prix à l’usine et non pas sur le prix à l’importation », appuie Rajesh Ramdenee.
Il affirme que son entreprise et d’autres importateurs ont déjà fait cette demande auprès du ministère. « Cependant, jusqu’à présent, nous attendons toujours une réponse. En attendant, nous avons décidé que nous n’allons pas livrer les grains secs concernés par les prix contrôlés tant que notre demande n’est pas approuvée », affirme-t-il. Selon lui, les frais à l’usine sont assez conséquents et devraient impérativement être comptabilisés avant d’appliquer un contrôle des prix. D’ailleurs, c’est la raison pour laquelle les nouveaux prix des grains secs sont toujours attendus par de nombreux revendeurs.
Pritam Dabydoyal, directeur de P&P International, abonde dans le même sens. « Nous sommes dans l’attente », dit-il. Entre-temps, il dit mettre un frein à l’importation des grains secs, car il n’a aucune visibilité sur l’avenir. Il affirme qu’il faut certes considérer les prix à l’usine et non pas les prix à l’importation. Toutefois, il soutient que ce n’est pas la seule raison. « En effet, nous attendons la marche à suivre de la State Trading Corporation (STC). Si cet organisme peut importer des grains secs à des prix compétitifs pour soulager les consommateurs, nous ne pourrons pas opérer en concurrence », soutient-il.
STC : 90 tonnes de gros pois arrivent à Maurice ce mardi 12 juillet
Après la commercialisation du riz basmati sur le marché local, la STC met désormais les bouchées doubles pour pouvoir importer d’autres denrées de base. Les grains secs demeurent l’une des priorités. Comme annoncé le mois dernier, la STC importera 90 tonnes de gros pois de Madagascar. Le département commercial de cet organisme fait comprendre que le bateau a déjà quitté le port le vendredi 8 juillet. « L’arrivée de cette cargaison est attendue ce mardi 12 juillet, sauf s’il y a des imprévus au niveau des activités maritimes », affirme-t-on. Ce stock devrait être en vente sur le marché local d’ici la fin du mois de juillet. Quant à l’importation d’autres grains secs, on indique que les démarches sont toujours en cours.
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