Ce jeudi 15 septembre a été marqué par la manifestation des élèves dans les rues de Port-Louis. Accompagnés des parents, des syndicats et des travailleurs sociaux, ces jeunes ont exprimé leur mécontentement contre les nouvelles mesures pour la subvention des frais d’examens du SC/HSC. Une autre marche pacifique est prévue le 24 septembre à Rose-Hill.
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«Nou pa pou paye, zot inn koz manti ar nou…» scandaient les élèves du Regrouped Students Movement (RSM) devant l’hôtel du gouvernement vers 10 heures ce jeudi. Les collégiens avaient le soutien de l’Union of Private Secondary Education Employees (UPSEE) et du Groupement des travailleurs sociaux sous la houlette du Dr Rajah Mahadewoo. Munis de pancartes et de mégaphones, ils ont traversé la place d’armes sous escorte policière. Les agents les ont rappelés à l’ordre par rapport aux propos qu’ils scandaient. Ils réclamaient la « démission immédiate de la ministre de l’Éducation ». Près du Parlement, les élèves ont changé de ton sur les conseils de l’UPSEE et des travailleurs sociaux. De retour à la place d’armes, ils ont pris la parole à tour de rôle.
Irfan, en School Certificate au Sir Abdool Razack Mohamed SSS, affirme préférer rester à la maison pour réviser. « C’est tout à fait normal de sécher l’école au troisième trimestre. Mes profs ne faisaient rien en classe faute d’élèves. J’ignorais qu’on comptabiliserait le troisième trimestre. Mes parents sont furieux et inquiets. Ils n’ont pas les moyens financiers pour payer les frais d’examen. » Il veut avoir l’esprit tranquille à l’approche des examens. « Je ne sais si j’aurai mon certificat si mes parents ne règlent pas la note avant le 31 décembre. C’est un chantage sur notre avenir. Nous prendrons des actions légales si on nous refuse nos certificats», affirme-t-il.
Bhavna, collégienne du Sud, confie avoir sacrifié ses week-ends pour prendre un job dans un supermarché. « Je reçois Rs 1 000 de salaire. C’est insuffisant pour aider mes parents. »
Les parents inquiets
Quelques parents manifestaient, inquiets. La fille de Noorina Peerbocus est en HSC. « Je ne suis pas contre davantage de contrôle en classe, mais la façon de faire des autorités est déplorable. Elles auraient dû mettre plus de pression sur la direction du collège. Le recteur était incapable de nous renseigner et ce sont les élèves qui sont pénalisés», peste-t-elle. Rajen Panchoo estime qu’il est néfaste de stresser les jeunes en période d’examen. « Ma fille n’est pas concernée, car elle a un taux de présence supérieur à 90 %. Je soutiens les jeunes, ils ont été bernés par les politiciens. »
Soondress Sawmynaden, de l’Association des recteurs des collèges d’État: «Les élèves font fausse route»
« L’association des recteurs des collèges d’État estime raisonnable la décision du ministère de repousser le délai de paiement au 31 décembre. L’exigence d’un taux de présence est une bonne chose pour lutter contre l’absentéisme en classe. Son retrait signifierait autoriser ces jeunes à sécher les cours. Ils font fausse route. Ils auraient dû dénoncer la manière de faire des autorités et non la mesure elle-même. »
Vikash Ramdonee, président de la GSSTU : «Les élèves doivent être responsables»
« La Government Secondary School Teachers’ Union estime que la discipline et les règles doivent retrouver leur place à l'école. L’imposition de 90 % de présence fait des mécontents parmi ceux qui ont développé cette mauvaise habitude. Il y a eu un manque de communication, mais les élèves doivent être responsables. »
Amendements à la PSSA Act : L’UPSEE dans les rues ce vendredi
Les membres de l’UPSEE manifesteront ce vendredi devant la MITD House de 15 h 30 à 16 h 30. Ils dénoncent les amendements à la PSSA Act qui les évincent du comité décisionnel de la PSSA. Le syndicat a aussi inclus à son programme la revendication des frais d’examens du SC/HSC et invite le Regrouped Students Movement à le rejoindre le 24 septembre à 13 heures à Rose-Hill.
Soondress Sawmynaden, de l’Association des recteurs des collèges d’État : «Les élèves font fausse route»
« L’association des recteurs des collèges d’État estime raisonnable la décision du ministère de repousser le délai de paiement au 31 décembre. L’exigence d’un taux de présence est une bonne chose pour lutter contre l’absentéisme en classe. Son retrait signifierait autoriser ces jeunes à sécher les cours. Ils font fausse route. Ils auraient dû dénoncer la manière de faire des autorités et non la mesure elle-même. »
Vikash Ramdonee, président de la GSSTU : «Les élèves doivent être responsables»
« La Government Secondary School Teachers’ Union estime que la discipline et les règles doivent retrouver leur place à l'école. L’imposition de 90 % de présence fait des mécontents parmi ceux qui ont développé cette mauvaise habitude. Il y a eu un manque de communication, mais les élèves doivent être responsables. »
Leela Devi Dookun-Luchoomun : «Le chapitre est clos»
« Le chapitre est clos » a lancé Leela Devi Dookun-Luchoomun, au collège Universal de Rivière-du-Rempart. À une question de la presse sur les actions des élèves contre l’obligation d’avoir 90 % de présence, la ministre de l’Éducation est catégorique : « Il est temps de se ressaisir et de se concentrer sur les examens. Les élèves doivent se rendre compte qu’ils ont des responsabilités et doivent assumer la responsabilité de leurs actes. Ils peuvent s’exprimer, cela ne changera en rien la décision du ministère. Aux parents et élèves qui réclament sa démission, Leela Devi Dookun-Luchoomun réplique : j’ai un travail à accomplir, c’est ce que je fais. »
Shakeel Mohamed : «Le procédé du gouvernement n’est pas clair»
Le député rouge Shakeel Mohamed, conseil légal du Regrouped Students Movement, était aussi présent. « Il est inadmissible que le gouvernement ignore les requêtes des élèves. Il y a un manque de compréhension et de débats sur le taux de présence. La façon de procéder du gouvernement n’est pas claire, a-t-il affirmé. Les mêmes règlements doivent s’appliquer à tous. Les élèves sont des futurs électeurs. Ils n’excuseront pas le gouvernement de ce qu’il leur fait subir. »
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