Live News

Forum d’affaires France-Maurice - Arnaud Lagesse : «Une opportunité unique pour développer l’économie bleue»

Arnaud Lagesse, Cédric de Spéville, Vassen Kauppaymuthoo, entre autres, ont participé à une table ronde sur l’économie bleue.

Maurice et la France veulent renforcer leurs liens économiques en misant sur des secteurs d’avenir comme l’économie bleue. Lors du Forum d’affaires France-Maurice, organisé à Ébène, les participants ont discuté des défis à relever pour préserver les ressources de l’océan Indien tout en créant davantage de valeur ajoutée localement.

Publicité

L’Economic Development Board (EDB), en collaboration avec le Mouvement des Entreprises de France (MEDEF) International, Business France et Business Mauritius, a accueilli le Forum d’affaires France-Maurice sur le thème « Un héritage partagé, un avenir prospère ». L’événement s’est tenu le 25 avril au Hennessy Park Hôtel, à Ébène.

Quelque 70 entreprises de France et de La Réunion étaient représentées. Le but du forum était de renforcer le partenariat entre Maurice et la communauté d’affaires française. L’une des tables rondes était axée sur l’économie bleue et les opportunités qu’elle présente pour l’océan Indien.

Arnaud Lagesse, CEO du groupe IBL, a expliqué, lors de son intervention, qu’il existe « une opportunité unique, de par la situation des îles de l’océan Indien, de développer l’économie bleue ». C’est, selon lui, « une économie avec un potentiel important et qui permet de s’intégrer verticalement ». Le développement de ce créneau ne se fera pas sans l’aide des partenaires, dont la France.

Toutefois, l’économie bleue fait face à des défis à plusieurs niveaux. Les pays européens ont ouvert les quotas d’importation pour les exportations de thon vers leur territoire. Auparavant, il s’agissait de 15 000 tonnes de thon à un tarif de 6 %. Aujourd’hui, ce sont plus de 35 000 tonnes à zéro tarif. La Commission de thon de l’océan Indien, avec l’aide de l’Union européenne, est chargée de la gestion des quotas.

Arnaud Lagesse admet que les pays de l’océan Indien se battent pour une gestion de la ressource. Toutefois, l’Union européenne laisse entrer ces volumes importants de thon avec très peu de contrôle sur l’état de la ressource. « C’est problématique. Nous travaillons en étroite collaboration avec l’Union européenne pour nous assurer qu’au renouvellement des quotas, une décision plus juste soit prise. » Il a rappelé que « l’intégration d’IBL dans l’économie bleue a démarré en 1972 avec la création d’une usine de thon, où plus de 6 000 emplois ont été créés ».

Ce forum d’affaires a également été l’occasion de promouvoir la coopération régionale, afin de garantir la pérennité de la ressource et de maximiser la création de valeur ajoutée localement.

Par ailleurs, le port de Port-Louis joue un rôle important dans le dispositif régional. Cependant, le CEO du groupe IBL concède qu’il n’est pas reconnu comme un port capable d’accueillir des flottes d’armateurs européens. De plus, lorsque ces flottes viennent à Maurice, elles ne bénéficient pas du droit des 10 % de variation, soit la possibilité de débarquer 10 % de leur production hors quotas. « C’est extrêmement restrictif. L’UE ouvre ses destinations à la Turquie, au Ghana, à la Thaïlande et à l’Équateur, qui deviennent des concurrents. Cela n’est pas favorable à la gestion globale des ressources dans l’océan Indien ni au développement de l’économie bleue. Il faut pouvoir s’installer avec les partenaires dans une relation de confiance », a argué Arnaud Lagesse.

Pour sa part, Vassen Kauppaymuthoo, ingénieur en environnement et océanographe, reconnaît que la connectivité reste un problème, d’où sa proposition de la renforcer. « Il y a une question de complémentarité entre les pays. Le dialogue entre les États est important. Il n’y a pas de commerce entre les pays de l’océan Indien », a-t-il soutenu.
 

 

Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !