Malgré un retour à la profitabilité, les Casinos de Maurice ne sont toujours pas solvables.
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La faute à un fonds de pension, créé en 2002, qui affiche un déficit important. La State Investment Company tentera de le combler en faisant appel à la collaboration des employés.
Même si les opérations des Casinos de Maurice sont profitables, la compagnie demeure insolvable. Pourquoi ? Les passifs de la compagnie excèdent de loin les actifs. Si la direction de la State Investment Company (SIC) a pris plusieurs mesures pour réduire les dépenses et éliminer certaines dettes, le Casino Pension Fund, créé en 2002, demeure une épine difficile à déloger. Ce plan de pension pour les employés des casinos affiche un déficit de Rs 240 millions.
« Nous avons un déficit actuariel pour le Casino Pension Fund, explique une source à la direction de la SIC. C’est actuellement notre plus important passif. » Les racines du problème remontent à 2002, au moment de la création du fonds de pension. Les dirigeants d’alors décident que toutes les années de service seront comptabilisées. Or, certains employés sont en service depuis 1976. Ce qui représente de nombreuses années sans contribution et donc, un déficit dans le fonds dès le départ.
« Non seulement ces employés pouvaient bénéficier d’une pension à laquelle ils n’avaient pas contribué, mais en plus, ceux qui étaient là avant 2002 pouvaient jouir d’une prestation déterminée », explique notre source. À savoir qu’ils touchent leur pension non pas en fonction de leur contribution cumulée, mais par rapport à leur dernier salaire. Une décision qui touche 500 employés et qui a progressivement tiré les caisses des casinos vers le bas.
Actuellement, le fonds de pension est de Rs 600 millions, mais il y manque Rs 240 millions pour couvrir les départs à la retraite de tous les employés concernés. « Si on enlève ces Rs 240 millions, tous les casinos seront dans le vert », assure notre source. Plus facile à dire qu’à faire, cependant. Si la direction de la SIC travaille encore sur une solution, notre source assure que cela passera forcément par la collaboration des employés. Une augmentation de la contribution est notamment une option envisagée.
L’autre grosse dette des casinos a, toutefois, été remboursée : il s’agit des découverts bancaires, dont les intérêts représentaient un fardeau pour la SIC. Toutefois, à cause de l’insolvabilité des casinos, la SIC n’a pas soumis les comptes des casinos au Registrar pour les années 2014 et 2015. « On ne peut continuer à rouler quand on est insolvent, explique notre source. On attend de remonter à la surface pour soumettre les comptes. » Notre source explique que durant plusieurs années, la SIC émettait des Letters of Guarantee, prenant ainsi l’engagement de combler le déficit si nécessaire, pour que les comptes des casinos soient acceptés. C’est une pratique qui n’a plus cours désormais.
Kurt Peter devait donner trois mois de préavis
Kurt Peter pourrait être inquiété après avoir démissionné du poste de directeur des Casinos de Maurice. La direction de la SIC a répondu à sa lettre de démission pour l’informer que son départ était accepté, mais elle souligne également que selon les termes de son contrat, il devait donner un préavis de trois mois avant de plier bagage. Ce qui n’a pas été fait. La piqûre de rappel n’est pas innocente. D’après la direction de la SIC, la question devrait être soulevée au niveau du conseil d’administration. Cette instance devra décider s’il faut donner suite à l’affaire sous forme de procédures légales.
À la direction de la SIC, on affirme que le rôle du directeur des Casinos de Maurice n’a pas changé depuis décembre 2014. « Il y a un monitoring rigoureux des finances, mais le directeur contrôlait tout au niveau des opérations », assure notre source. Or, Kurt Peter explique justement sa démission par la réduction de ses responsabilités au fil des mois.
Quant au bonus de productivité qui devait lui être payé contractuellement si les casinos affichaient un chiffre d’affaires de Rs 500 millions à Rs 700 millions, la direction de la SIC avait d’abord décidé de payer les arriérés dus aux employés, notamment pour le quatorzième mois. Aucune décision n’a encore été prise sur l’éventuelle paiement de ce bonus.
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