Fièvre aphteuse: 2547 bêtes abattues

Si les analyses du Botswana confirment les résultats des tests français, les vaccins commandés arriveront au pays dimanche. L’abattage des bêtes malades se poursuit alors que Mahen Seeruttun a annoncé que les éleveurs et importateurs recevront bientôt une compensation.

Serait-ce la bonne cette fois ? C’est ce dimanche 21 août que les 30 000 vaccins contre la fièvre aphteuse commandés auprès du Botswana Vaccine Institute (BVI) devraient arriver au pays. Mais avant cela, il faut encore recevoir les résultats des analyses du BVI pour confirmer s’il s’agit bien de la souche O de la maladie. Ces résultats devraient être reçus vendredi.

La campagne de vaccination devait commencer le 13 août. Mais elle a dû être repoussée car les analyses de l’Ondersterpoort Veterinary Institute d’Afrique du Sud et de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES) de France ont donné des résultats différents. Une réunion a eu lieu le dimanche 14 août avec le Dr Harena, Veterinary Epidemiologist de la Commission de l’océan Indien, et le Dr Mokganedi, épidémiologiste du BVI. « Les résultats du BVI sont attendus ce vendredi. S’ils confirment la souche O détectée par la France, alors les 30 000 vaccins vont arriver au pays ce dimanche. 15 000 doses seront envoyées à Rodrigues », a affirmé Mahen Seeruttun à l’Assemblée nationale le mercredi 17 août.

Le ministre de l’Agro-industrie a affirmé que les éleveurs et les importateurs dont les bêtes ont été abattues seront bientôt dédommagés. Il a précisé qu’au 14 août, 644 animaux avaient été abattus à Maurice et 1 903 à Rodrigues. « 156 animaux à Vallée-des-Prêtres et à Cité La Cure ont été abattus. 102 autres animaux ont été détectés dans les même régions et l’exercice d’abattage se poursuit. Des cas suspects ont été relevés à Highlands et Notre-Dame. Après analyse, on a vu que trois animaux avaient contracté ce virus et la décision a été prise de les abattre, ainsi que les 39 autres qui sont restés en contact avec eux », a déclaré Mahen Seeruttun.

Rodrigues en quarantaine

Quant à Rodrigues, toute l’île est placée en quarantaine, à l’exception des régions de Delo Vert, St. Gabriel, Baie Topaze et Ile-aux-Crabes, a ajouté le ministre de l’Agro-industrie. « La Rodrigues Regional Assembly a pris plusieurs mesures. Le Dr Mokganedi a également visité Rodrigues et des échantillons ont été envoyés au BVI », a-t-il souligné.

Sanjay Soomaroo, un éleveur de Notre-Dame, explique que ses animaux étaient sa seule source de revenu. « On croyait que les vétérinaires allaient abattre uniquement l’animal infecté mais ils ont abattu les 26 animaux. On les avait déjà tous vendus. On ne sait pas comment on va rembourser nos dettes », souligne-t-il. L’avenir s’annonce incertain pour lui : «  On ne sait pas ce qu’on va faire maintenant car pendant les trois prochaines années, on ne peut pas élever des animaux dans notre ferme... » Iqbal Mohaboob, le président du village de Notre-Dame, fait ressortir que les officiers n’ont pas désinfecté les véhicules dans lesquels ils sont venus. « On se demande si cette maladie ne va pas se propager dans d’autres régions. »