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Fête du Travail: Le 1er-Mai sonne-t-il le réveil des syndicats ?

Ces dernières années, les partis politiques ont peu à peu délaissé les estrades des meetings pour la fête du Travail. Cela peut être une occasion en or pour les syndicats de se rapprocher des travailleurs. Sauf si ces derniers ont été définitivement embrigadés par les partis politiques...

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Cela fait quatre ans que le pays n’a pas connu une fête du Travail rythmée par les meetings organisés par les principaux partis politiques et la traditionnelle guerre des foules en découlant. Cette année, ni le Parti travailliste (PTr) ni le Mouvement militant mauricien (MMM) n’organiseront de rassemblement. Seuls les dirigeants de l’Alliance Lepep seront sur une estrade face à leurs partisans. Pour une raison ou pour une autre, les politiques délaissent les grands rassemblements pour la fête du Travail. Dans ce contexte, les syndicats peuvent-ils se réapproprier cette date ? « La tradition des meetings purement politiques pour la fête du Travail a été ancrée pendant des années à Maurice », constate Ram Seegobin, observateur politique. Il ne faudra donc pas s’attendre à ce que « ces travailleurs retournent, tout d’un coup, vers les syndicats ». Pour le syndicaliste Jack Bizlall, « il convient de rappeler que la lutte des syndicats a apporté de nombreuses avancées dans les conditions de travail des Mauriciens : congé maladie, droit de grève, etc. » Il admet que les travailleurs se dissocient peu à peu des syndicats et fait valoir que ce faisant, Maurice suit une tendance très occidentale. Un désengagement qui, précise-t-il, est aussi de mise au niveau des partis politiques.

Nouvelle dynamique

Comment changer la donne ? « C’est vrai, il y a un certain éloignement des partis politiques pour le 1er-Mai, du moins pour les traditionnels meetings. Et c’est aux syndicats de réfléchir sur la manière dont ils peuvent faire les travailleurs revenir vers eux pour la fête du Travail », explique Ajay Gunness, secrétaire général du MMM. Une plus grande réflexion et aussi une plus grande unité : ce sont les deux éléments qui permettront aux syndicats de rallier les travailleurs à l’occasion du 1er-Mai, fait ressortir Patrick Assirvaden, président du PTr. « Nous voyons aujourd’hui qu’il y a une nouvelle dynamique dans le cadre de la fête du Travail », souligne Bobby Hurreeram, élu de la majorité. Alan Ganoo, président du Mouvement Patriotique (MP), souligne quant à lui que les travailleurs ont aujourd’hui de nouvelles aspirations, tout en affirmant la nécessité d’une « nouvelle unité des travailleurs ».

Rassemblement des marchands ambulants

Le Front commun des marchands ambulants organisera un rassemblement à Plaine-Verte, le dimanche 1er mai. À partir de 10 heures, des orateurs prendront la parole à tour de rôle, notamment Hydar Ryman, président de la Street Vendors Association et d’autres membres de l’association, ainsi que les avocats Rama Valayden et Assad Peeroo, la députée indépendante Danielle Selvon et des religieux issus de toutes les communautés. « Mon intervention sera axée sur la situation actuelle, les problèmes auxquels font face les colporteurs de la capitale et les agissements du gouvernement contre les marchands à la sauvette », indique Hydar Ryman.

[row custom_class=""][/row] « La notion n’est plus celle qu’elle était dans le passé », reconnaît pour sa part Sada Reddy, historien. D’où un affaiblissement des syndicats au fil des années, constate-t-il. Et de faire ressortir qu’il existe aujourd’hui une autre forme de pouvoir sur laquelle les travailleurs s’appuient pour faire avancer leurs droits et leurs revendications : les politiciens.


 

 

 

La guerre des foules n’aura pas lieu

Hormis le gouvernement, pas de rassemblement significatif au niveau des partis politiques pour la fête du Travail version 2016. Donc, pas de traditionnelle guerre des foules, comme c’est d’ailleurs le cas depuis ces quatre dernières années. Seule, l’Alliance Lepep sera à Vacoas pour un rassemblement dans la plus pure tradition. Au menu : les discours des dirigeants de l’équipe gouvernementale, celui de sir Anerood Jugnauth étant le plus attendu. Par contre, pas de meeting pour le MMM. Il va plutôt rassembler une partie de ses membres en petit comité pour une journée de réflexion sur des changements à apporter à la constitution du parti. Pour sa part, le PTr n’organisera rien de spécifique le jour de la fête du Travail, préférant « laisser le champ libre aux travailleurs ». Néanmoins, les rouges organiseront un dépôt de gerbes au Square Guy Rozemont. Le MP ne tiendra pas de rassemblement le 1er mai, mais la veille. Ce samedi, le parti réunira donc divers syndicats et organisations. À l’évidence, les syndicats ne seront pas en reste. La General Workers Federation (GWF) tiendra un rassemblement dans l’amphithéâtre de Pointe-Canon, à Mahébourg. Les dirigeants syndicaux réclameront, entre autres, la réintégration d’Alain Édouard à la Cargo Handling Corporation Ltd (CHCL). Le Collectif 1er-Mai de Jack Bizlall sera, quant à lui, à la place Taxi de Beau-Bassin. Les dirigeants du Mauritius Labour Congress (MLC) et du Mauritius Trade Union Congress (MTUC) seront à l’école Soopaya Soobiah, à Réduit, pour une demi-journée de réflexion. La Fédération des syndicats du secteur public (FSSP) de Rashid Imrith organisera un séminaire, le lundi 2 mai, à l’hôtel Goldcrest, à Quatre-Bornes. La Federation of Civil Services & Other Unions (FCSOU) de Narendranath Gopee organisera un dépôt de gerbes sur la stèle d’Anjalay Coopen.


 

Les clients de l’ex-BAI manifesteront à Port-Louis

Les souscripteurs aux polices d’assurance Super Cash Back Gold (SCBG) et ceux de Bramer Asset Management (BAM) tiendront une marche pacifique à Port-Louis dimanche, avec à leurs côtés le travailleur social Salim Muthy. La marche débutera à 10 h 30 au Champ-de-Mars, passera par les rues Pope Hennessy et Jules Koenig, pour prendre fin au jardin de la Compagnie avec un meeting. Des associations telles que SOS Papa, le Front commun des travailleurs sociaux, le Mouvement civique de Plaine-Lauzun, le mouvement des diplômés chômeurs et d’autres encore rejoindront les participants au jardin. « Je profiterai de mon intervention pour évoquer le non-respect des engagements pris en faveur des souscripteurs du SCBG et de BAM, et pour souligner la crise sociale à laquelle fait face la population. Je dénoncerai les cas de fraude et de corruption, la pauvreté, l’exclusion sociale, etc. » affirme Salim Muthy.

 

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