La Fête des Mères est célébrée ce dimanche 26 mai. Parmi les mamans à l'honneur, on retrouve celles qui travaillent à leur propre compte, dont Dorinne Pigeot, Sonia Leong Son, Soraya Currimjee et Davina Sawoky-Gowardun. Alliant créativité et détermination, ces entrepreneures ont surmonté de nombreux obstacles et fourni un travail acharné tout en conciliant famille et carrière. Rencontre.
Dorinne Pigeot, maman de trois enfants
- Mes enfants étaient au collège et je devais assumer mon rôle de mère, de commerciale, de comptable, de chauffeur, de livreur
Spécialisé dans l'objet publicitaire, Dando, qui existe depuis 20 ans, a fait son chemin. À la tête de cette compagnie, on retrouve Dorinne Pigeot, maman de trois enfants : Cédric, 30 ans, Carole, 34 ans, et Dorian, 16 ans. Elle a su surmonter les défis pour mener son entreprise vers le succès. « La peur ne se fuit pas, elle se surmonte. L'amour ne se crie pas, il se prouve ! », disait feu Simone Veil, figure emblématique de la vie politique française et des droits des femmes, survivante des camps de concentration, ancienne ministre et ex-présidente du Parlement européen. Ces leçons de vie, Dorinne Pigeot les a faites siennes. Et cela lui a plutôt bien réussi.
« Lancer Dando seule dans une petite pièce de ma maison a été un défi de taille. Les débuts n'étaient pas faciles, j'endossais plusieurs casquettes à la fois : commerciale, comptable, chauffeur... Aujourd'hui, Dando est situé à Pailles et compte une quinzaine d'employés au service de notre clientèle », confie Dorinne Pigeot. C’est en 2003 que son entreprise a été fondée, se spécialisant dans le conseil en communication par l'image et le cadeau d’affaires à Maurice et à l’étranger. La compagnie a su user de son charme pour séduire bon nombre de clients. Cependant, le parcours n'a pas été de tout repos. « Le plus difficile a été de faire les livraisons... fournir des cartons de t-shirts, entre autres. Ce n'était pas chose facile. Je me suis retrouvée à transporter de grosses boîtes en talons aiguilles. C'était assez rigolo », se souvient notre interlocutrice âgée de 57 ans.
Cependant, à l’époque où elle décide de changer de domaine, elle est maman de deux adolescents. L’avantage de travailler à son compte lui permettait de pouvoir les récupérer à l’école, les emmener à leurs activités extrascolaires et autres. « Ce n’était pas facile. Lorsqu’on lance sa propre entreprise, il faut mettre les bouchées doubles. Mes enfants étaient au collège et je devais assumer mon rôle de mère, de commerciale, de comptable, de chauffeur, de livreur… De plus, pendant deux ans, je n'ai pas pu me verser de salaire, car je devais attendre que mes clients règlent leurs factures. Cela a été un véritable défi », ajoute-t-elle.
De l’aide, Dorinne Pigeot en avait besoin, tout comme du temps avec ses enfants. C’est ainsi qu’elle a décidé de faire d’une pierre deux coups en les incluant dans quelques activités. « Les enfants m'apportaient leur aide, notamment pour plier les t-shirts. Cela nous permettait de passer du temps ensemble tout en accomplissant nos tâches. De plus, nous trouvions d'autres moments pour partager des instants précieux ».
Après deux ans à se débrouiller seule, Dorinne Pigeot a finalement pu recruter quelques employés pour lui filer un coup de main. Aujourd’hui, deux de ses enfants l’ont rejointe dans son entreprise. « Je suis comblée. C’est une satisfaction et une fierté à la fois d’avoir mes enfants avec moi dans mon entreprise », dit-elle.
Davina Sawoky-Gowardun
- Il est possible de bien équilibrer. Il s’agit de savoir où sont nos priorités
« make.africa.safer » est la passion qui anime Davina Sawoky-Gowardun, co-fondatrice de CONSULTPLUS Africa avec son époux. Elle est également maman de deux fils, Rayaan âgé de 11 ans et Shayne âgé de 12 ans.
Fondée par Pravin et Davina Gowardun en 2018, Consultplus Africa est une entreprise de conseil dédiée à l'amélioration de la sécurité, de l'efficacité opérationnelle et de la durabilité des entreprises à Maurice et en Afrique.
Depuis l’année dernière, Davina Sawoky-Gowardun a également lancé Rootz Africa, spécialisé dans le bien-être et le spa, pour offrir une expérience qui embrasse l'essence de l'héritage riche de l'Afrique mettant en avant l'hospitalité africaine. Malgré un emploi du temps chargé et des voyages fréquents sur le continent africain, Davina Sawoky-Gowardun s'efforce de trouver un équilibre entre son travail et ses moments passés avec sa famille.
« Ce n’est pas facile, c’est certain, mais nous avons la chance de bénéficier du soutien de mes parents, ce qui nous aide beaucoup. La beauté d'être à Maurice réside dans le bénéfice de ce système de soutien familial que l'on ne trouve nulle part ailleurs. C'est quelque chose que nous valorisons et respectons énormément. Bravo et merci à tous les grands-parents qui se reconnaîtront et que nous célébrons aussi », indique-t-elle.
Elle ajoute que pour ceux qui ne bénéficient pas d'un encadrement familial, il est essentiel de trouver un équilibre et de définir clairement les priorités. « Pour ma part, à un certain moment, j'ai choisi d’être très présente pour mes enfants afin de leur offrir une base solide. Ensuite, nous avons progressivement encouragé leur indépendance, les incitant à prendre leurs propres décisions. Cette étape est cruciale pour leur développement, car elle les prépare à devenir des adultes responsables. Aujourd'hui, nous continuons à établir des priorités, que ce soit pour nos enfants ou pour le travail, mettant parfois de côté nos propres besoins pour nous consacrer entièrement à nos enfants, et vice versa », explique Davina Sawoky-Gowardun
Elle encourage chaque maman à trouver des moments précieux avec leurs enfants, en fixant des limites et en prenant des décisions qui favorisent la création de souvenirs inoubliables. « Il est possible de bien équilibrer les choses. Il s'agit de savoir où sont nos priorités. En cette journée spéciale, je rends hommage à toutes les femmes qui incarnent la force, la résilience et l'amour inconditionnel. En tant que mères, nous sommes les piliers de nos familles et les artisans de nos vies. À toutes les mamans, que cette journée vous soit douce et remplie de reconnaissance, car vous méritez toute l'admiration du monde. Joyeuse Fête des Mères ! », conclut-elle.
Sonia Leong Son, mère de cinq enfants
- Même si cela n’a pas été facile, je suis contente que mes enfants soient devenus des adultes responsables
Sonia Leong Son, 55 ans et coach de fitness, s'est forgée une réputation dans le domaine. Elle est également maman de cinq enfants : Ludivine, 21 ans, Boris, 24 ans, Julien, 29 ans, Judith, 26 ans et Benoît, 16 ans. Cependant, jongler entre son travail indépendant pour se faire un nom et son rôle de mère n'a pas été une mince affaire.
En tant que coach personnel, elle offre aussi des cours de natation pour les bébés, les enfants et les adultes, ainsi que des cours d’aquacombat, d'aquagym et d'aquapilates. Sonia Leong Son est heureuse de pouvoir vivre de sa passion qui a vu le jour au collège. « À 18 ans, la providence divine a fait que j'ai pu suivre une formation en aérobic dispensée par une professionnelle étrangère. Après mes études secondaires, j'ai travaillé comme secrétaire pendant quelques mois, mais j'ai rapidement décidé de poursuivre ma passion pour le fitness. Je me suis rendue en Afrique du Sud et à Londres pour suivre des formations, et depuis, je n'ai jamais quitté ce domaine », raconte-t-elle.
Cependant, travailler à son compte n’est pas chose facile, surtout quand il faut s’occuper de cinq enfants en bas âge. Les circonstances de la vie l’ont souvent amenée à devoir gérer pratiquement seule l'éducation de ses enfants. Si elle commençait à donner des cours de fitness à 9 heures, elle finissait souvent dans la soirée. Toutefois, au cours de la journée, elle trouvait du temps pour récupérer ses enfants à l’école et les emmener au jardin ou à la bibliothèque. « Je n’avais pas le choix, je devais employer des baby-sitters, le matin et dans l’après-midi. Les cours avaient lieu pendant la première partie de la journée et en début de soirée. Après avoir remué ciel et terre pour trouver des personnes de confiance, Dieu a finalement mis deux personnes extraordinaires sur mon chemin. Elles m’aidaient avec les enfants, le ménage et autres tâches. Aujourd’hui, elles sont devenues des membres de la famille et sont toujours présentes pour les anniversaires et autres moments importants des enfants », confie-t-elle.
Si les jours de semaines étaient chargés, les week-ends, Sonia Leong Son, consacrait du temps à ses enfants. Été comme hiver, elle les emmenait à la plage. « À l’époque, il n’y avait pas beaucoup d’activités disponibles. Faute de pouvoir payer des cours pour des activités extrascolaires, je les emmenais passer une journée à la plage chaque semaine, sans faute. On passait de très bons moments ensemble. C'était bénéfique pour eux, car les enfants se dépensaient, nageaient… De plus, ils pratiquaient le vélo, le roller-blade, le skateboard ou encore sautaient à la corde dans notre jardin », relate-t-elle.
La quinquagénaire confie que, mis à part le benjamin qui est toujours à l’école, ses autres enfants travaillent, tandis que l’un d'entre eux poursuit ses études. « Même si cela n’a pas été facile, je suis contente que mes enfants soient devenus des adultes responsables. À toutes les mamans seules et aux prises avec des problèmes financiers, je dis de garder la foi en Dieu, car Il vous donnera force et courage pour surmonter les obstacles. Servez-vous de vos talents pour aider les autres, comme les personnes âgées ou ceux qui sont en situation d’injustice. Je rends grâce à Dieu de m'avoir donné Sa maman, la Vierge Marie, qui est pour moi un véritable modèle dont je m'inspire chaque jour, ainsi que ma maman terrestre, Marie-Ange, une femme magnifique dont je suis fière. Je profite de la Fête des Mères pour lui dire que je l'aime très fort », dit-elle.
Sonia Leong Son exprime également sa gratitude envers ses cinq enfants : « Je n'ai pas été et ne serai jamais une maman parfaite. Toutefois, ils m'ont obligée à me remettre en question plusieurs fois, à sortir de ma zone de confort, à reconnaître mes erreurs, à devenir beaucoup plus tolérante, humble, à toujours me surpasser et me battre pour eux. Je vous aime », conclut-elle.
Soraya Currimjee, maman d’un petit Zian
- Même si je suis passionnée par mon travail, j’essaie de concilier ma vie familiale avec mes responsabilités professionnelles
L'agence HSN Model Management, avec ses 34 années d'expérience, a joué un rôle central dans la formation et l'initiation de milliers de Mauriciens au monde du mannequinat, tout en se distinguant dans le domaine de l'événementiel. À sa tête, figure Soraya Currimjee, également mère d’un petit Zian.
Fondée en 1989 sous le nom de Haseena Co. Ltd, l'agence a opéré une refonte en 2014 pour devenir HSN Model Management. Depuis, elle a établi sa renommée dans l'industrie du mannequinat et de l'événementiel à Maurice. Actuellement, elle propose une gamme étendue de services et représente plus de 500 mannequins de diverses tranches d'âge et d'origines variées. « Récemment, nous avons choisi de diversifier nos activités pour faire rayonner la joie parmi les plus jeunes à Maurice. Depuis 2022, nous développons des activités et divertissements pensés spécialement pour eux à travers notre compagnie Fantazia », indique Soraya Currimjee.
Notre interlocutrice a tracé un parcours singulier dans le monde de l'événementiel et du mannequinat, inspirée par sa mère, Shameem. Elle partage : « Mon désir a toujours été de travailler dans ce domaine, malgré les réticences initiales de ma mère. J'ai entrepris des études en pharmacie, mais j'ai finalement réussi à la convaincre. En 1989, de retour d'Angleterre, j'ai fondé la première agence de mannequins et d'événementiel à Maurice. Je suis également ravie de voir mon fils suivre mes pas ; il s'est déjà illustré dans des campagnes et défilés. C'est devenu une entreprise familiale dont je suis fière ».
Travailler dans l'événementiel implique souvent des horaires imprévus et tardifs. Malgré cela, Soraya Currimjee parvient à concilier sa vie professionnelle et familiale avec organisation. Elle confie : « Ma journée commence vers 4h30 ou 5h avec des séances de méditation et de développement personnel. Ensuite, je m'occupe de mon fils avant de me rendre au bureau pour commencer ma journée de travail. Les réunions et le travail d'équipe débutent vers 9 heures. Je quitte le bureau vers 17 heures. Une fois à la maison, je passe du temps avec mon fils jusqu'à ce qu'il aille se coucher, moment où je reprends mon travail ».
Le plus grand défi pour Soraya Currimjee est le week-end. C'est pourquoi elle emmène fréquemment son fils avec elle lors des événements, de Fantazia. « Fantazia est un univers pour les enfants. Le week-end, nous passons souvent du temps dans les centres commerciaux avec des châteaux gonflables, des trampolines, et plus encore. J'emmène toujours mon fils avec moi, il apprécie ces moments et il participe activement, même en m'aidant. Ensuite, nous profitons de l'occasion pour partager un repas ensemble et aller au cinéma. Pendant les vacances, nous passons encore plus de temps ensemble », partage notre interlocutrice. Pour cette dernière, trouver un équilibre est essentiel. « Même si je suis passionnée par mon travail, j'essaie de concilier ma vie familiale avec mes responsabilités professionnelles », dit-elle.
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