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Faizal Ally Beegun : «La priorité du prochain Budget doit être la protection du pouvoir d’achat» 

Le président de la Textile Manufacturing & Allied Unions, Faizal Ally Beegun, estime que la protection du pouvoir d’achat des plus vulnérables de la société doit être la priorité du ministre des Finances, Renganaden Padayachy, pour son Budget qui sera présenté le 7 juin prochain. 

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Quelles devraient être les priorités du prochain Budget selon vous ?

En tant que syndicaliste, j’ai l’occasion de rencontrer des gens de toutes catégories sociales et je peux vous dire que la perte constante du pouvoir d’achat est leur principale préoccupation. Ce qui me fait dire que le rétablissement du pouvoir d’achat doit être la principale priorité du gouvernement. Je sais que la situation géopolitique, qui ne cesse de se dégrader dans certaines régions du monde, est la cause principale de la montée des prix. Ainsi, Maurice qui importe plus de 70 % de ses produits alimentaires ne peut y échapper. Toutefois, je pense que le gouvernement peut prendre des mesures pour atténuer le choc sur les consommateurs. Il peut le faire en imposant un contrôle des prix sur les denrées alimentaires et autres produits de consommation courante.  

Avec l’annonce d’une hausse importante du fret en juin prochain, l’inquiétude est de mise tant pour les consommateurs de la classe moyenne et les plus défavorisés de la société. J’estime qu’il est du devoir du gouvernement de les soutenir, comme il l’avait fait en 2021 lorsqu’il avait accordé des subventions de l’ordre de Rs 500 millions aux importateurs et distributeurs pour prévenir des hausses de prix sur 243 marques de produits. Cela dit, il faut qu’il contrôle aussi les prix des médicaments dans les pharmacies privées. Comme je l’ai toujours dit, il ne faut pas seulement accorder des augmentations de salaire ou de la pension de vieillesse, mais il faut également s’assurer que les prix ne grimpent pas dans le commerce.

Quelles sont vos craintes ?

Ma plus grande crainte a toujours été que les entreprises privées délocalisent leurs activités dans des pays à bas salaires sous prétexte qu’elles ne peuvent faire face à des hausses de salaire. D’où ma requête pour que le gouvernement prenne des mesures dans le prochain budget pour prévenir autant que possible la délocalisation pour protéger les emplois dans le secteur manufacturier. 

Vous abordez la question salariale. À combien estimez-vous un salaire décent ?

J’estime qu’un travailleur doit avoir au minimum un salaire de base de Rs 23 000 à Rs 24 000 pour pouvoir mener une vie décente. Cela dit, je profite de l’occasion pour demander au gouvernement de maintenir les allocations de Rs 2 000 accordées aux travailleurs à travers la Mauritius Revenue Authority (MRA) pour les aider à faire face aux coûts de la vie.

Les demandes pour l’importation des travailleurs étrangers affluent dans plusieurs secteurs. Qu’en pensez-vous ?

J’aimerais attirer l’attention sur le fait que dans son dernier rapport, le Fonds Monétaire International (FMI) recommande que Maurice ait recours aux travailleurs étrangers pour faire face à un manque accru de main-d’oeuvre dans certains secteurs, notamment en raison du vieillissement de la population. C’est pour vous dire l’importance grandissante des travailleurs étrangers pour faire rouler l’économie nationale. Cela dit, il est temps que les autorités prennent des mesures pour améliorer leurs conditions de vie, particulièrement au niveau du logement. Par exemple, il faut que le gouvernement légifère pour mettre fin à cette pratique des grands dortoirs où l’on trouve plus d’une cinquantaine de lits à étage, car non seulement ces travailleurs n’ont pas d’intimité, mais sont aussi exposés à de possibles infections virales. À la place, je propose de petits dortoirs avec, à la rigueur, trois lits, bien que l’idéal serait d’avoir une chambre individuelle pour chaque personne. Je trouve aussi que les autorités doivent veiller à ce que tous les travailleurs étrangers indistinctement touchent le salaire minimum. J’ai reçu des plaintes à l’effet que certains employeurs n’accordent pas le salaire minimum à des travailleurs étrangers sous prétexte qu’ils n’ont pas une année de service. Je trouve que pareille pratique porte atteinte à l’image du pays. 

 

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