Examens du 3e trimestre : quand les révisions passent au numérique

À l'approche des examens, la technologie transforme les révisions, remplaçant cahiers et manuels par des outils numériques. Les élèves utilisent des applications interactives et accèdent à des ressources en ligne pour des révisions plus engageantes. Voici un aperçu de quelques plateformes qui redéfinissent l'apprentissage.

Ces jours-ci sont qualifiés comme la dernière ligne droite au sein des écoles. Pour cause, enseignants, élèves et parents évoquent la période de révision avec les examens de ce troisième trimestre. Les premières épreuves débutent le 19 septembre prochain pour les candidats du School Certificate (SC) et du Higher School Certificate (HSC). Puis, ce sera autour des écoliers de la Grade 5 de participer aux épreuves en Science et en Histoire-Géographie. 

Les collégiens seront en vacances à partir du 30 octobre, sauf ceux qui passeront les examens du SC. Ces derniers devront attendre le 15 novembre. Les écoliers, quant à eux, commenceront leurs vacances le 6 novembre. Quant aux résultats du Primary School Achievement Certificate (PSAC), ils sont prévus pour le 12 décembre. En attendant, les élèves sont actuellement en période de révision. Depuis la période de la pandémie de Covid-19, plusieurs se fient à la technologie pour finaliser cette étape. Divers portails s’offrent à eux sur l’internet, les uns plus alléchants que les autres, mais l’objectif final est la réussite aux examens. 

Google Classroom

Les recteurs s’affairent actuellement à déployer Google Classroom en tant que système de gestion de l’apprentissage dans leurs établissements. Cette plateforme enrichie permet une meilleure communication et un échange plus fluide de supports pédagogiques entre enseignants et élèves. Le ministère de l’Éducation prône ainsi une stratégie d'intégration de la technologie dans l'apprentissage, qui va bien au-delà de l’utilisation de la visioconférence comme seul outil pour l’enseignement à distance. Depuis le 6 mai dernier, date à laquelle Google Classroom a été lancé officiellement, les recteurs ont été encouragés dans ce processus, et la mobilisation au niveau de chaque établissement a été soigneusement préparée.  Yugesh Panday est Acting director e-Education au ministère de l’Éducation. Il précise que les recteurs et les enseignants ont été sensibilisés aux attentes du ministère, qui recommande de tirer profit du troisième trimestre pour consolider les travaux de révision grâce à Google Classroom. « Il est important de noter que Google Classroom est une plateforme gratuite, offrant un soutien complémentaire parmi l'éventail d'outils que les enseignants peuvent utiliser », dit-il.

Processus de suivi

Il y a actuellement un processus de suivi qui est en place avec une évaluation régulière sur l’utilisation de Google Classroom par les écoles. Yugesh Panday ajoute : « Cette démarche permet de mieux comprendre les pratiques adoptées et de garantir une mise en œuvre efficace de cette plateforme dans l’ensemble des établissements. Cet exercice prépare les élèves à une approche plus ambitieuse de l’éducation assistée par la technologie, les familiarisant progressivement avec les outils numériques et les méthodes d’apprentissage interactives qui façonneront l’avenir de l’enseignement. L’objectif est d’accompagner les élèves dans l’acquisition des compétences nécessaires pour évoluer dans un environnement éducatif de plus en plus digitalisé ».

Inquiétudes soulevées par la Fédération des Managers des collèges privés

Toutefois, la Fédération des Managers des collèges privés soulève des points concernant les implications légales, la confidentialité et les aspects pratiques du déploiement de Google Classroom. Elle demande de suspendre sa mise en œuvre. Son président, Ramdass Ellayah, revient sur les raisons pour justifier cette crainte. Tout d’abord, la fédération soulève des questions relatives à la Data Protection Act (DPA), notamment en ce qui concerne le transfert de données personnelles hors de Maurice et le consentement pour le traitement des données des mineurs. 

Elle évoque également la nécessité de mesures de protection appropriées selon la DPA. Le document fait état du « Service-Level Agreement » (SLA), en particulier l'absence de garanties de disponibilité, de stockage des données et d'outils gratuits insuffisants. La fédération exprime aussi des inquiétudes concernant la sécurité des données et le partage de la propriété intellectuelle, comme les identifiants de classe divulgués en dehors de l'établissement scolaire. Elle soulève également des préoccupations concernant la dépendance à Internet, surtout pour les élèves des zones rurales ou mal desservies, qui pourraient ne pas y avoir accès facilement. En outre, la fédération soutient que c’est une charge de travail additionnelle pour les enseignants en plus de leurs responsabilités pédagogiques et des tâches administratives.

Au ministère de l’Éducation, un préposé soutient que les membres de la Fédération des Managers des collèges privés ne devraient pas prendre la responsabilité de déployer Google Classroom comme un fardeau. « L'appel à mettre en place cette plateforme n'est pas arbitraire. Il s'agit d'une stratégie mûrement réfléchie, visant à placer les élèves au cœur de l'enseignement moderne, dans l'intérêt du bien commun. L'objectif véritable est de s'assurer que chaque élève bénéficie des outils technologiques nécessaires à une éducation contemporaine. Il incombe aux recteurs de relever ce défi et de jouer leur rôle dans l'avancement de l'éducation », fait-il ressortir.

Pour rappel, l'Education Act a été amendé en 2020, à la section 36, pour définir le rôle supplémentaire des éducateurs en cas de fermeture temporaire des écoles. Il est précisé qu'il peut être exigé des institutions éducatives qu'elles assurent des cours à distance et en ligne pour garantir la continuité de l'éducation, même en cas de fermeture prolongée. 

L'enseignement en ligne dans le cadre du PRB Report 2021

Les enseignants ont également reçu pour mission de dispenser des cours en ligne, conformément au Rapport du PRB 2021. Ce dernier stipule que « dans le contexte de la pandémie de Covid-19, le personnel enseignant des écoles secondaires privées (PSS) est appelé à utiliser une variété d'outils technologiques comme alternatives à la salle de classe traditionnelle, et à dispenser des cours via des plateformes de vidéoconférence et d'apprentissage en ligne ». De plus, il est stipulé que : « With the COVID-19 Pandemic, teaching personnel of the PSS are called upon to make use of a variety of technology-based software/IT tools as alternatives to the traditional classroom, provide lessons through video conferencing and online learning platforms… ».

7 millions de visiteurs en 7 ans au SSP

Au niveau du ministère de l’Éducation, il existe un autre site disponible gratuitement. Il s’agit du Student Support Portal (SSP) qui donne accès à une vaste bibliothèque de vidéos éducatives mises en ligne sur ce portail de soutien aux étudiants. Ces vidéos permettent aux élèves de se connecter à tout moment et de consacrer du temps à l'apprentissage personnel à leur propre rythme. Chaque élève a un contrôle total sur son apprentissage, avec la possibilité d’écouter les fichiers audio et vidéo autant de fois qu’il le souhaite, de réviser à tout instant de l’année, y compris pendant les périodes de révision, de tester ses connaissances en pratiquant des questions, et d’accéder à des notes, vidéos et e-books supplémentaires. 

Le responsable, le Dr Kaviraj Sharma Sukon, explique : « Dans l'environnement académique compétitif d'aujourd'hui, une révision approfondie est indispensable pour les élèves de niveau secondaire désireux d'exceller dans leurs études et examens. L'utilisation de ressources numériques telles que le portail du SSP peut grandement améliorer l'efficacité de leurs sessions d'étude. Ce portail développé par le ministère de l'Éducation offre un ensemble complet de ressources adaptées aux besoins des élèves dans diverses matières ».

Notons que le SSP n'est pas seulement une réserve de contenu. C'est aussi un environnement d'apprentissage interactif conçu pour rendre le processus de révision engageant et efficace. Le portail fournit un accès à une vaste gamme de leçons vidéo qui couvrent les sujets clés en détail, des documents et des ressources supplémentaires pour renforcer les concepts appris en classe. Les outils d'évaluation disponibles permettent aux étudiants de tester leurs connaissances et de suivre leurs progrès, offrant des retours immédiats pour mieux cibler leurs efforts de révision.

Le Dr Kaviraj Sharma Sukon insiste qu’encourager les élèves à utiliser régulièrement le SSP peut transformer leur expérience de révision en un processus interactif et captivant, les armant mieux pour affronter leurs examens avec confiance. « Le SSP est une ressource fondamentale qui améliore l'apprentissage et équipe les élèves avec les compétences nécessaires pour réussir. En tant qu'éducateurs et parents, guider les étudiants à tirer le meilleur parti de telles plateformes contribuera significativement à leur succès académique et à leur préparation pour les défis futurs », ajoute-t-il.