La chasse au gaspillage des fonds publics est lancée. Un comité au ministère de la Bonne gouvernance et des Services financiers s’attelle à la tâche avec pour objectif de le réduire de Rs 75 millions dans un premier temps. Les services tombant sous l’État providence sont les premiers visés.
« Agissez vite, sinon mon ministère imposera des mesures correctives. » C’est la mise en garde lancée par Roshi Bhadain, ministre de la Bonne gouvernance et des Services financiers, à des hauts fonctionnaires lors d’une réunion sur la réduction du gaspillage dans la Fonction publique.
Chaque ministère a dû soumettre un plan d’action en quatre colonnes. Dans la première, il fallait lister les gaspillages relevés par le Bureau du directeur de l’Audit et le Public Accounts Committee, dans la deuxième les mesures correctives, dans la troisième le délai d’application des mesures. Enfin, dans la dernière colonne, la somme que l’État économisera.
L’État providence est considéré comme la principale source de gaspillage des fonds publics. Le ministère de la Santé est connu pour être un très mauvais élève pour ce qui est de la bonne gestion. Pour inverser cette tendance, depuis l’année dernière, le ministre Anil Gayan s’est attaqué aux points noirs relevés par le Bureau du directeur de l’Audit et par le Public Accounts Committee. Ainsi, un contrôle très strict est exercé, surtout sur l’acquisition des équipements et des produits médicaux et pharmaceutiques.
De plus, le ministre vient de déclarer la guerre aux fournisseurs de médicaments qu’il accuse de pratiquer des prix exorbitants. En 2014, le prix de certains médicaments achetés par l’État pour les hôpitaux a augmenté de 2 500 %. Certains hôpitaux ont ainsi évité de procéder à des appels d’offres en procédant à des split purchases : l’achat de certains médicaments a été effectué au compte-gouttes auprès de divers fournisseurs à des prix variés.
À la Sécu
Médicaments périmés
Dans d’autres cas, plusieurs appels d’offres ont été lancés pour un même produit. Du coup, c’est un gaspillage de ressources, car à chaque fois, un comité d’évaluation doit être mis sur pied. Et, à coup sûr, les prix varient. À titre d’exemple, des appareils d’anesthésie et des couveuses ont été achetés à des prix allant de Rs 695 000 à Rs 847 000, et de Rs 325 000 à Rs 439 000 respectivement. Dans certains cas, des fournisseurs ont été surpayés. L’expiration des médicaments et d’équipements médicaux est le deuxième gros problème au ministère de la Santé. Jeudi, Le Défi Quotidien a révélé que 350 tonnes de médicaments périmés vont être détruites. En 2014, Rs 17,1 millions de médicaments périmés ont été enregistrées. Sans compter que Rs 1,8 millions de médicaments étaient impropres à la consommation bien avant leur date d’expiration. De novembre 2014 à février 2015, des médicaments d’un montant d’environ Rs 215 000 avaient été reçus endommagés. Bien que la compagnie d’assurances en ait été informée, il n’a pas été possible de recouvrer cette somme en raison de l’absence d’un Claim Register.Vol d’équipements
Il est estimé que le vol d’équipements hospitaliers coûte plusieurs milliards de roupies à l’État. Cependant, il est impossible de détecter ces cas en l’absence d’un Master Register, d’un Distribution Register et d’inventaires.Overtime/Allowances
L’État a déboursé quelque Rs 5,7 milliards en termes de salaires pour le personnel hospitalier. Ce qui représente environ 62,2 % du budget total alloué au ministère de la Santé. Le montant des heures supplémentaires et autres allowances s’élève à Rs 1 milliard. Une répartition inégale des effectifs dans les différents centres de santé pourrait avoir une incidence sur les heures supplémentaires et autres allocations. Sans compter un contrôle insuffisant des heures supplémentaires et des allocations. Car des employés malhonnêtes peuvent tirer profit du manque de contrôle des présences en termes d’heures supplémentaires et de paiement de sick leaves excédentaire.À la Sécu
Paiement excédentaire de prestations sociales
Chaque année, le ministère de la Sécurité sociale débourse Rs 12 milliards pour les prestations sociales. Cependant, le système d’allocations comporte des lacunes qui coûtent à l’État des dizaines de millions de roupies par an. Depuis l’année dernière, tout a été mis en œuvre pour mettre un terme au manque de contrôle rigoureux. Les vis ont été resserrées car, à décembre 2014, des paiements excédentaires cumulés de Rs 72,9 millions ont été effectués pour la pension de vieillesse, la pension de veuve et la pension d’invalidité. Cela est dû principalement au paiement après le décès des bénéficiaires (Rs 13,6 millions), l’absence prolongée du pays de certains bénéficiaires (Rs 32,63 millions) et des veuves qui se sont remariées ou encore des erreurs commises par des officiers du ministère. Il s’avère toutefois qu’aucune enquête n’a été menée au préalable, que ce soit pour savoir si les bénéficiaires disposent d’autres sources de revenus ou s’ils disposent de certains biens.Subventions aux institutions charitables
Des zones d’ombre entourent les subventions de l’État aux institutions charitables qui sont calculées en fonction du nombre de pensionnaires. Chaque année, l’État débourse quelque Rs 77 millions à cet effet. Plusieurs cas d’irrégularités ont été recensés, dont un paiement excédentaire de Rs 308 398 à une institution. Plusieurs manquements relevés concernent l’absence de formulaire de contrôle et de registre de visites par les officiers du ministère, ainsi que l’absence d’accusés de réception d’argent par les résidents.Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !