Interview

Éric Leal: « Le bas de gamme automobile se porte très mal »

Éric Leal, Chief Executive Officer (CEO) du groupe Leal, revient sur le marché automobile à Maurice. Il indique que le segment bas de gamme connaît des difficultés. Leal travaille toujours sur un projet de circuit automobile. L’année 2015 n’a pas été excellente pour le marché de l’automobile neuve. Comment Leal s’en sort-elle ? En 2015, Leal a fait presque autant que l’année précédente, en comptant l’apport de la marque Mitsubishi. À La Réunion, nous avons connu une forte progression. Au total pour le groupe, nous avons livré près de 2 500 véhicules à Maurice et à La Réunion. Cette année, nous tablons sur 2 900 véhicules, avec toujours une progression plus forte à La Réunion qu’à Maurice, mais avec une grande progression de Mitsubishi. Car ce sera la première année que nous vendrons cette marque sur douze mois. Leal représente des marques généralistes, mais aussi haut de gamme. Quelles sont les gammes qui marchent le mieux à Maurice ? Le premium se porte bien. Je pense que c’est une tendance mondiale. Le premium est en croissance dans quasiment tous les pays. Dans les marques généralistes, le milieu de gamme se porte correctement à Maurice, notamment grâce au duty free. Le bas de gamme, lui, se porte très mal, c’est là où nous peinons le plus. À l’approche de la présentation du Budget 2016/2017 par le ministère des Finances, que préconisez-vous pour rééquilibrer le marché entre voitures neuves et d’occasion remises à neuf, notamment sur le plan fiscal ? Nous savons que l’État a besoin d’argent. Nous savons qu’au niveau des automobiles neuves, nous allons rapporter entre Rs 2 milliards et Rs 3 milliards de taxes. Nous ne nous attendons pas à ramener moins, mais il y a d’autres façons de redistribuer la taxe de manière plus « équitable » pour le public. L’État et le public pourraient ainsi en être gagnants. Évidemment, nous ne demandons pas une baisse de la taxe, car nous savons que dans le contexte actuel, ce  sera difficile. Leal avait le projet de créer un circuit automobile. Où en est ce projet ? Le besoin de créer un circuit automobile à Maurice se fait sentir. Plusieurs organismes internationaux – et nous sommes en négociations avec certains d’entre eux – sont disposés à aider Maurice dans le cadre de ce projet. Il y a beaucoup plus d’intérêts internationaux pour ce projet qu’on pourrait le croire. Le problème principal, c’est de trouver le terrain adéquat, car un circuit automobile occupe beaucoup de place. Je reste confiant que nous y parviendrons. Ce sera alors le premier circuit de niveau international dans la région. Quand peut-on espérer voir ce projet prendre forme ? Cela peut prendre de deux à trois ans. La construction est déjà une étape assez longue. Il est important que le circuit ait deux utilisations, une pour que les Mauriciens puissent s’y défouler, et l’autre pour avoir une ambition internationale. On ne peut réaliser un circuit, puis se demander par la suite comment attirer les organisations internationales. Les démarches doivent se faire en même temps, en partenariat avec la Fédération internationale automobile (FIA) qui est disposée à aider Maurice pour que l’on ait le potentiel d’accueillir un jour une course internationale. Cela sera bon pour le tourisme et pour l’image du pays.
Publicité
Related Article
 

Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !