Beeyendra Poonyth est à la tête de l’Imprimerie et Papeterie de Floréal. Le parcours de cet entrepreneur n’a pas toujours été réglé comme du papier à musique. Mais il a su rebondir au bon moment, en diversifiant ses offres pour survivre sur un marché hautement compétitif. Parmi les produits qu’il propose : des enveloppes et des bloc-notes.
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Beeyendra Poonyth était-il prédestiné à revêtir le costume d’entrepreneur ? Nul ne le sait, mais une chose est sûre : le chef d’entreprise, aujourd’hui âgé de 60 ans, a écrit sa propre histoire, en construisant sa carrière de bout en bout. Il voit loin. Rien ne l’arrête. Son énergie ne se tarit pas. Il entend bien maintenir le cap du succès. Zoom sur le parcours de cet homme plein de ressources.
Après son School Certificate au Trinity College à Port-Louis, Beeyendra Poonyth fait son entrée dans le monde du travail à l’âge de 19 ans. D’abord vendeur en pharmacie, il poursuit ce métier jusqu’à ses 35 ans. Un ami lui souffle alors l’idée ingénieuse de monter sa propre affaire : celle de fabriquer et de commercialiser des enveloppes ! « Cet ami m’a conseillé de me lancer, m’assurant que le marché était prometteur », raconte l’entrepreneur.
Mais comment s’y prendre alors quand on n’a aucune connaissance dans le domaine ? Pour le jeune homme qu’il est à l’époque, l’obstacle est loin d’être insurmontable. En deux temps trois mouvements, Beeyendra Poonyth intègre une usine de production d’enveloppes à Belle-Rose. Son poste : plieur. Il y passe six mois, apprenant les rudiments du métier mais surtout les pré-requis pour monter son affaire.
En 1988, il se lance dans la production d’enveloppes, avec pour lieu de travail sa maison et ses mains en guise de machines. « Je découpais les enveloppes à la main. Heureusement que la production était encore peu importante », fait-il ressortir. À l’époque, il produisait 3 000 à 4 000 enveloppes par semaine.
En 1989, il trouve un local à Floréal pour un loyer mensuel de Rs 800. Les machines, pourtant indispensables à son métier, ne sont acquises que bien plus tard, soit en 1992. Beeyendra Poonyth doit alors contracter un emprunt. Rien que pour la guillotine hydraulique, il faut compter plus de Rs 500 000.
Qui dit machines dit aussi production décuplée. Toutes les quinzaines, l’entrepreneur produit de 15 000 à 20 000 enveloppes. Ce chiffre augmente, atteignant la barre des 40 000 par mois ! « C’était surtout durant la période de 2000-10, que l’entreprise a connu un véritable essor », explique-t-il.
Cependant, cette tendance ne dure pas bien longtemps. Concurrence accrue des produits importés, développement des courriers électroniques… L’entrepreneur assiste à un déclin important de son activité, même s’il produit aujourd’hui encore 20 000 à 25 000 enveloppes par mois.
Loin de se laisser abattre, Beeyendra Poonyth se diversifie et se tourne vers d’autres marchés. En 2013, il commence à produire des bloc-notes dans une large panoplie de couleurs ainsi que des enveloppes pour les mariages. En 2017, il importe des fournitures de bureau, des crayons et des stylos, entre autres.
Son marché – outre la vente en gros à des revendeurs tels qu’Allagapen Stationary, Super Unic, Le Flamboyant, Librairie des Mascareignes, les Deux-Compagnons pour ne citer que ceux-là – s’ouvre à l’exportation. « J’ai exporté pour plus de 200 000 produits vers la Malaisie et Singapour l’année dernière et cette année », indique-t-il.
Pourquoi ces deux pays qui sont eux-mêmes producteurs de papier importent-ils les produits de Beeyendra Poonyth ? Il explique que c’est notamment dû à une large déclinaison de couleurs qu’il propose pour les enveloppes (une vingtaine !) ainsi que pour les bloc-notes. « C’est certes curieux. Chez eux ils ne trouvent qu’un nombre limité de couleurs », dit-il.
Pour trouver des clients étrangers, l’entrepreneur profite des foires d’exposition que le gouvernement ou des organisations privées promeuvent à Maurice. Il était au premier rang du MSR Expo 2018 à Dongguan, qui s’est tenu en octobre. Grâce à cette expérience, l’entrepreneur est en contact avec deux clients malaisiens. « Ils passeront bientôt leur commande », se réjouit Beeyendra Poonyth.
S’il est confronté à un problème de main-d’œuvre, du fait de l’irrégularité de l’activité et des heures de travail interminables, il prend cependant son métier avec un optimisme déconcertant. Son objectif demeure toujours aujourd’hui de chercher (et de trouver) de nouvelles opportunités d’affaires afin d’étendre son entreprise.
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