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Énergie solaire : CorexSolar obtient le feu vert pour sa première ferme photovoltaïque

Le terrain où CorexSolar compte implanter sa première ferme solaire.

CorexSolar International a reçu son permis EIA pour une ferme photovoltaïque de 10 MWAC à Bon Air, marquant une avancée majeure vers l’objectif national de 60 % d’énergies renouvelables d’ici 2030. Malgré des retards et des controverses, l’entreprise poursuit ses ambitieux projets solaires sur l’île.

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CorexSolar International (Mauritius) Ltd a obtenu, vendredi 14 mars, le permis Environmental Impact Assessment (EIA) pour la mise en place d’une ferme photovoltaïque de 10 MWAC à Bon Air, Plaine-des-Papayes. Le projet, porté par la filiale SPV 10MW Belle Vue 1 Ltd, s’inscrit dans la stratégie du gouvernement visant à augmenter la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique national à 60 % d’ici 2030.

La demande pour ce permis EIA avait été déposée le 23 mars 2024. Le projet comprend l’installation d’environ 28 000 panneaux photovoltaïques sur une superficie de 22 hectares. La ferme sera connectée au réseau du Central Electricity Board (CEB) via des lignes aériennes et souterraines de 22 kV sur une distance de 5,5 km. L’infrastructure comprendra également un système de stockage d’énergie par batteries (Battery Energy Storage System - BESS), permettant une régulation plus efficace de la production d’électricité.

Le CEB avait attribué une lettre d’intention à SPV 10MW Belle Vue 1 Ltd dès le 14 septembre 2022, afin de permettre l’exportation de l’électricité produite vers le réseau national. La mise en service de la ferme est prévue pour cette année.

Des projets plus ambitieux en attente

CorexSolar ne compte pas s’arrêter là. Deux autres projets photovoltaïques de plus grande envergure sont en attente d’un permis environnemental. Ces fermes solaires, d’une capacité de 30 MWAC chacune, doivent être implantées à Amaury et Mare d’Australia. Les demandes correspondantes ont été déposées le 21 décembre dernier, et leur étude est toujours en cours au ministère de l’Environnement.

L’objectif de ces projets est de réduire la dépendance énergétique de Maurice vis-à-vis des combustibles fossiles, qui représentaient encore 80,8 % de la production électrique en 2022. Le pays, bénéficiant d’un fort ensoleillement, présente un potentiel important pour le développement de l’énergie solaire.

Une réglementation stricte et des précautions environnementales

Le projet de Bon Air a fait l’objet d’une évaluation environnementale approfondie. Parmi les impacts identifiés, la production de déchets solides lors de la construction a été soulignée. Un plan de gestion des déchets a été prévu pour limiter les conséquences sur l’écosystème environnant. De même, la gestion des batteries en fin de vie a été prise en compte, avec des mesures pour assurer leur recyclage ou leur élimination dans des conditions respectueuses de l’environnement.

Des systèmes de drainage seront également installés afin de prévenir toute inondation lors de fortes pluies. En outre, une végétalisation de la zone avec des plantations basses (légumes, herbes et autres plantes utiles) entre les panneaux photovoltaïques est envisagée.

Avec l’obtention de ce permis EIA, CorexSolar franchit une étape décisive dans le déploiement de ses projets à Maurice.

CorexSolar : la fin des polémiques ?

Près de deux ans après avoir décroché un contrat de Rs 5 milliards pour le développement d’une ferme solaire, CorexSolar n’a toujours pas posé la première pierre du projet à cause de problèmes de terrain. L’entreprise accumule les retards et, avec eux, une ardoise salée : plus de Rs 60 millions de pénalités imposées par le CEB. Chaque jour d’inactivité coûte à CorexSolar Rs 420 000 en pénalités.

Dès son octroi en 2023, le contrat liant CorexSolar au Central Electricity Board (CEB) a suscité des suspicions au niveau de l’opposition, avec notamment l’actuel ministre des Utilités publiques et de l’énergie, Patrick Assirvaden, qui l’avait remis en question à plusieurs reprises. Accusée par l’opposition de l’époque d’avoir bénéficié d’un traitement de faveur sous le gouvernement précédent, la compagnie s’est en effet rapidement retrouvée sous le feu des critiques.

Malgré ces retards, le gouvernement n’a pas encore envisagé la résiliation du contrat, car CorexSolar opère toujours dans le cadre des dispositions contractuelles. Le permis EIA obtenu pour la première des trois fermes solaires est donc particulièrement salutaire pour CorexSolar.

 

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