Lors d’une vente aux enchères à Genève, en Suisse, le 1er décembre 2016, six lots consacrés à l’histoire postale de Maurice ont été vendus pour la somme de 3,8 millions d’euros. Les deux principaux lots de cette vente étaient constitués d’une plaque de cuivre gravée, le poinçon original de l’impression des timbres de Maurice de 1847, à l’effigie de la reine Victoria, un « one penny » rouge et un « two penny » bleu.
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Le deuxième lot de cette vente a été vendu pour 2 400 000 euros. Il s’agit d’une lettre affranchie de deux timbres à un penny orange de Maurice pour Bombay, écrite à Port-Louis le 1er janvier 1950, considérée comme une des plus grandes pièces philatéliques au monde. L’enveloppe, portant les deux vignettes, avait été retrouvée dans un bazar de Bombay et sa vente en 1968 avait atteint le plus haut prix pour un item philatélique.
Les timbres « Post Office » ont été les premières émissions des colonies britanniques et figurent parmi les pièces rares de collection dans le monde. Durant la vente aux galeries Feldman, l’acquéreur de ces deux timbres, les plus chers au monde, a souhaité garder l’anonymat.
Pourquoi un tel engouement pour ces deux vignettes ? Sans doute à cause de leur rareté et de leur datation, liée au fait que Maurice était la première colonie britannique à se doter d’un service postal. Ces deux timbres, dont le Blue Penny, sont les premiers timbres émis par le service postal de l’île Maurice. Leur émission suivit le souhait de Lady Gomm, épouse du gouverneur de Maurice, de lancer des invitations à ses amies pour un bal qu’elle donnait.
La mention « POST OFFICE » a donné lieu à de nombreux commentaires et spéculations, qui ont fini par couronner le caractère légendaire attribué à ces timbres. Certains philatélistes ont affirmé qu’une erreur est apparue sur les deux vignettes, car la mention habituelle sur les timbres émis au Royaume-Uni était « POST PAID ». Par la suite, des spécialistes ont argué que l’inscription « POST OFFICE » était intentionnelle. 1 000 timbres avaient été imprimés (500 de un penny et 500 de deux pence), 240 ont été vendus, mais seuls 27 exemplaires sont répertoriés. L’erreur avait été découverte après la vente des timbres.
Presse spécialisée
Depuis la disparition de la plaque d’impression en 1930, après de nombreuses expositions et ventes, elle est réapparue, propriété d’une riche famille alsacienne. Dans les colonnes de la presse spécialisée, elle est décrite comme « undoubtedly the most magnificent item of Philatelic importance that can possibly exist ». En 1930, le philatéliste Neville Lacy Stocken, qui avait découvert la plaque d’impression, estima qu’elle était « the most valuable Piece of Copper in the World ».
Dans le monde des philatélistes, Maurice est connu pour la valeur de ses timbres-postes. Déjà, en 1993, une lettre affranchie de deux timbres de cette émission de Maurice de 1847 avait atteint plus de 6 millions de francs suisses, soit quelque Rs 170 millions.
Le seul endroit où le commun des mortels peut voir le Blue Penny et le Red Penny, est le Blue Penny Museum, au Caudan Waterfront. Les timbres avaient été achetés en 1993 pour 2 000 000 de livres sterling par un consortium d’entreprises mauriciennes dirigée par la Mauritius Commercial Bank.
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