En appel devant la Cour suprême : Gro Derek et Bruno Wesley Casimir voient leurs peines réduites de deux ans

La Cour suprême a rejeté, le mercredi 2 octobre 2024, les appels de Rudolf Derek Jean Jacques, dit Gro Derek, et de son acolyte, Bruno Wesley Casimir. Les deux condamnés ont toutefois bénéficié d’une remise de peine de deux ans de prison.

Maigre consolation en appel pour Rudolf Derek Jean Jacques, dit Gro Derek, et son acolyte, Bruno Wesley Casimir. Condamnés par la cour d’assises à purger 32 et 30 ans de prison respectivement, le 6 décembre 2022, les deux ont obtenu, en appel, une remise de peine. Un panel de la Cour suprême, composé de la Chef juge par intérim, Nirmala Devat, de l’Acting Senior Puisne Judge David Chan Kan Cheong et du juge Raj Seebaluck, a modifié les peines prononcées lors du procès aux assises. 

Pour Rudolf Derek Jean Jacques, la peine de 32 ans de prison a été réduite à 30 ans. De même, Bruno Wesley Casimir a vu sa peine de 30 ans diminuée à 28 ans. Cette décision a été prise en raison du temps écoulé depuis la commission des délits en 2012, et la condamnation 10 ans plus tard.

Les amendes imposées toutefois aux deux accusés (Rs 300 000 et Rs 500 000 respectivement) ont été maintenues. La Cour suprême a également ordonné en appel que le temps passé en détention par les accusés en attendant l’appel soit considéré comme faisant partie de la peine déjà purgée. Les deux contestaient leurs condamnations ainsi que leurs sentences respectives. Le mercredi 2 octobre 2024, au terme d’un jugement de 49 pages, le panel a statué que même s’il n’y avait pas eu d’éléments attestant de saisie de drogue au cours du procès, « cela n’est pas fatal à l’affaire ». Le panel a souligné : « There was ample proof of the involvement of the appellants (NDLR : Rudolf Derek Jean Jacques et Bruno Wesley Casimir) ».  

Dans les faits, les deux hommes ont été jugés coupables d’avoir, entre octobre 2011 et juin 2012, organisé l’importation de drogue à Maurice. Les délits ont été commis sur le parking du KFC de Flacq et aussi à Batterie-Cassée, Roche-Bois.  

Récompenses monétaires

Selon les faits présentés, les transactions visaient à collecter des colis de drogue à Madagascar et à les introduire ensuite à Maurice via le navire Le Trochetia. Le témoin clé du procès, Hayesan Madarbacus, un complice des accusés, a témoigné de son implication dans ce réseau. Il a décrit comment il a été approché par les deux accusés pour transporter les drogues, promettant des récompenses monétaires considérables en échange de sa participation. « J’étais hésitant, mais ils m’ont convaincu après m’avoir expliqué le modus operandi », avait-il affirmé en cour.  

La défense s’est attaquée à la crédibilité de Hayesan Madarbacus et à l’absence de preuves matérielles de la drogue en question. Cependant, le panel a déclaré : « Le témoin principal a été crédible et ses incohérences mineures n’affectent pas les éléments essentiels constituant le délit ».