Live News

Émission thématique - Réseaux sociaux : savoir reconnaître et éviter les dangers 

Facebook, TikTok, Instagram, Snapchat et bien d’autres encore… Le choix en matière de réseaux sociaux est illimité. Ils font partie intégrante de notre quotidien. Mais la vigilance est de mise car le monde virtuel est parsemé de dangers, tels que le cyberharcèlement, la sextorsion, la pédopornographie, l’arnaque, le piratage et l’usurpation d’identité. Comment s’en protéger ? Que faire si on en est victime ? Quelles sont les lois en vigueur ? Priscilla Sadien a reçu le sergent Yaneize Aukauloo de la Cybercrime Unit de la police et Manish Lobin, spécialiste en sécurité informatique de Computer Emergency Response Team of Mauritius (CERT-MU) du National Computer Board.

Publicité

Quels sont les délits les plus courants à Maurice ? 
La majorité des Mauriciens a au moins un compte sur les réseaux sociaux. Les délits les plus fréquemment signalés auprès de CERT-MU sont principalement le harcèlement en ligne et le cyberbullying. Plus récemment, une augmentation du nombre d’arnaques via les réseaux sociaux a été constatée. Depuis l’éclatement de la pandémie de COVID-19 et les confinements qui avaient été instaurés, de nombreuses personnes ont commencé à faire du commerce en ligne, notamment sur Facebook, en raison de la demande croissante. 

Le dilemme est d’arriver à séparer le bon grain de l’ivraie. Malheureusement, des escrocs se faufilent dans le lot en créant de faux comptes dans l’unique but d’extorquer de l’argent à des individus. 

D’où l’insistance de redoubler de vigilance, car les cas de cybercriminalité sont en constante augmentation et la technologie évolue tout aussi rapidement. À Maurice, les cas les plus fréquents se produisent principalement sur TikTok, Facebook et Instagram. 

Qu’encourent ceux qui se rendent coupables de cybercriminalité ? 
Les sanctions encourues par les individus impliqués dans des actes de cybercriminalité sont significatives. Des amendes pouvant atteindre le million de roupies sont prévues pour des infractions telles que la création de faux profils. Les montants varient en fonction de la gravité des infractions et les coupables risquent jusqu’à cinq ans d’emprisonnement. Ces lois s’appliquent également aux responsables de cyberharcèlement, de création de faux comptes et de harcèlement en ligne, entre autres délits. 

En ce qui concerne les peines de prison, les infractions liées à la cybercriminalité étaient auparavant passibles de cinq ans d’emprisonnement. Cependant, les lois ont récemment été amendées pour permettre des peines pouvant aller jusqu’à 20 ans de réclusion pour les contrevenants. Il est tout aussi crucial de noter que tout ce qui est publié sur Internet peut être retracé pendant de nombreuses décennies. « Internet ne pardonne pas », souligne le sergent Yaneize Aukauloo. 

Comment porter plainte ? 
La procédure à suivre pour porter plainte commence par la collecte de captures d’écran des interactions avec la personne incriminée. Ensuite, la victime doit se rendre au poste de police de sa localité. Les policiers sont tenus de prendre en considération la plainte et il n’est pas nécessaire de se rendre directement à la Cybercrime Unit. 

Il est toutefois recommandé de noter le nom du policier qui enregistre la plainte, car ils sont tenus de le fournir à la victime lors du dépôt de la plainte. Par la suite, la police informera CERT-MU de l’incident. La victime a également la possibilité d’enregistrer une plainte en ligne via une plateforme dédiée à cet effet.

Quelle est la situation par rapport au harcèlement en ligne ? 
En ce qui concerne le harcèlement en ligne, la Cybercrime Unit observe que la plupart des victimes sont des jeunes filles. Toutefois, il a récemment été observé que des garçons sont également devenus des cibles de cette forme de délit et ces cas sont, de surcroît, en constante augmentation. La tranche d’âge la plus touchée par le harcèlement en ligne se situe généralement entre 17 et 30 ans. Il est inquiétant de noter que dans de nombreux cas, les auteurs de ces actes sont des personnes proches de la victime. 

Il est essentiel que les internautes prennent conscience des conséquences dévastatrices du cyberharcèlement. Dans certains cas, il conduit à la dépression ou pousse tout bonnement la personne au suicide. Les membres de la famille de la victime souffrent également, en particulier les enfants, qui endurent ces situations en silence.

Quelle est la différence entre le « sexting » et la « sextorsion » ? 
Le sexting est principalement pratiqué par des adolescents ou parfois de jeunes adultes à l’université. Il implique des échanges de messages intimes, parfois accompagnés d’échanges de photos ou de vidéos intimes, généralement via des services de messagerie. 

En revanche, la sextorsion survient lorsque ces messages, photos ou vidéos intimes sont utilisés pour faire chanter la victime en échange d’argent, sous la menace de les diffuser sur Internet ou sur d’autres plateformes. Il y a des cas où des personnes sont enregistrées à leur insu par des inconnus via leur Webcam et cela sert également de levier pour extorquer de l’argent, toujours sous la même menace brandie. 

La sextorsion peut toucher des individus de tous âges, y compris des personnes âgées. Elle peut entraîner des conséquences financières graves. Certains ont versé des sommes allant jusqu’à Rs 4 millions pour éviter la diffusion de contenus intimes, tandis que d’autres ont épuisé leurs économies ou leur « lump sum » pour empêcher toute divulgation de ces données. D’autres encore sont allés jusqu’à contracter des prêts pour satisfaire les exigences des extorqueurs. 

Quid du piratage ?  
Les délits de piratage sont principalement liés aux comptes d’utilisateurs de réseaux sociaux, en particulier Facebook. Souvent, ces comptes sont piratés en raison de mots de passe peu complexes. Une fois qu’un compte est compromis, les cybercriminels l’utilisent pour diffuser des offres de prêts au nom du titulaire, ce qui peut tromper certaines personnes et les amener à devenir des victimes de ces fraudes. 

Le phishing, c’est quoi ? 
Le phishing est une méthode de tromperie visant à piéger les individus, souvent à travers des e-mails, des réseaux sociaux, des SMS, WhatsApp ou des appels téléphoniques. À titre d’exemple, dans le cas du phishing par e-mail, une personne pourrait recevoir un e-mail frauduleux prétendant être de sa banque et signalant un problème potentiel avec son compte. Dans cet e-mail, il pourrait alors être demandé à la victime de fournir des informations sensibles liées à son compte bancaire en la redirigeant vers un lien malveillant. 

Une fois que la victime a soumis ces informations, le cybercriminel peut accéder à son compte bancaire, ce qui peut causer de graves problèmes. C’est la raison pour laquelle il est crucial d’être vigilant. 

Nombre d’utilisateurs actifs sur Facebook

Plus de 800 000 comptes actifs 

Questions des auditeurs

Aisha (Camp-Chapelon) : Depuis janvier, un groupe de personnes me harcèle sur les réseaux sociaux en publiant mes photos sans mon consentement. J’ai déposé plusieurs plaintes, mais à ce jour, il n’y a eu aucun développement et le harcèlement persiste. 
Cela ne dépend pas de Maurice, car souvent, les autorités locales ont des limites quant à leur juridiction sur les plateformes de médias sociaux. Elles n’ont pas le contrôle sur ces plateformes. Une correspondance devra être envoyée à l’entité. Mais cela prend souvent du temps. Une formule sera toutefois trouvée pour travailler plus avec les responsables des différentes plateformes.

Vicky (Vacoas) : Au niveau de la Cybercrime Unit, les transactions « cardless » sont envoyées via les numéros de téléphone. Est-ce que ceux-ci ne peuvent pas être retracés ? 
C’est une bonne question, mais dans la majeure partie des cas, les victimes s’envoient elles-mêmes le message et transmettent le code aux cybercriminels sur un compte qui s’avère être un faux. Ce qui explique pourquoi ces personnes ne peuvent pas être retracées souvent. 

Indira (Triolet) : Les arnaques par messages téléphoniques ont toujours existé. Les choses ont empiré aujourd’hui. Il faut rester vigilant. Il y a aussi les appels téléphoniques passés depuis l’étranger qu’il faut éviter, car il s’agit d’arnaques. 
C’est la bonne chose à faire : rester vigilant. C’est ce que les autorités tentent de faire comprendre au public. 

Suraj (Vacoas) : Malheureusement, j’ai perdu l’accès à une page Facebook que je gérais. Elle contient mon numéro de téléphone et mes coordonnées. Certaines personnes s’amusent à publier des contenus indécents sur ce compte. Est-ce qu’il y a un moyen de bannir la page ? 
Il est possible de se tourner vers les autorités pour que le nécessaire soit fait en obtenant un lien de la page concernée.

Michael (Port-Louis) : Mon fils a subi un retrait non autorisé sur son compte bancaire, victime de hackers. Or, jusqu’à présent, sa plainte n’a pas été suivie. Il souhaite savoir vers qui se tourner. 
Nous prendrons contact avec le plaignant pour recueillir davantage de détails. Il est important de souligner que les déductions sont généralement effectuées uniquement si des informations bancaires confidentielles, telles que les mots de passe, sont divulguées à des personnes non autorisées. Il est donc essentiel de rester vigilant pour éviter de tels désagréments.

 

Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !