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Élections municipales au Cabinet ce vendredi : possible émission du «writ of election» le 19 mars

Les élections municipales, qui devraient avoir lieu le 4 mai, se dérouleront sous le cadre légal en vigueur étant donné que les amendements à la loi ne seront pas prêts.

Le dossier des élections municipales sera abordé à la réunion du conseil des ministres ce vendredi 14 mars. La date du 19 mars pour l’émission du « writ of election » pour des élections le 4 mai, est une possibilité sur laquelle se pencheront les ministres. Un point légal reste cependant à être éclairci. L’heure est donc aux derniers ajustements pour permettre aux citadins de retourner aux urnes pour la première fois depuis le 16 juin 2015, soit dix ans de cela.

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Les élections municipales se précisent. Le « writ of elections » pourrait être émis le 19 mars, soit mercredi de la semaine prochaine, avec le « Nomination Day » le 5 avril pour des élections dimanche le 4 mai. Le coup d’envoi officiel de la campagne électorale pour le renouvellement des conseils municipaux pourrait donc être donné le 19 mars avec une campagne électorale d’environ un mois et demi. Toutefois, pour que ces dates soient retenues, il reste un aspect d’ordre légal à résoudre.

Celui-ci concerne l’enregistrement de nouveaux électeurs. La liste étant fermée depuis janvier, ceux qui ont eu 18 ans entre janvier et maintenant ne pourront pas voter. Mais, comme devait l’indiquer le Premier ministre, Navin Ramgoolam, vendredi dernier au Parlement et mercredi soir lors de son allocution à la nation dans le cadre de la Fête de l’Indépendance, l’objectif est de permettre à ces derniers de s’enregistrer quand même.

« Notre souhait est de permettre aux gens de s’enregistrer jusqu’à 15 jours après l’émission du « writ ». On ne veut pas qu’une personne ayant eu ses 18 ans après le dernier enregistrement qui s’est achevé en janvier dernier ne puisse pas avoir l’occasion de voter. Nous allons cependant voir si ce délai sera de sept ou 15 jours », affirme une source proche du dossier. Il s’agit donc de voir dans quelle mesure cela sera possible sans bousculer les dates du 19 mars, du 5 avril et du 4 mai.

À noter que le nombre total des électeurs enregistrés en 2024 dans les cinq villes est de 400 594. Joint au téléphone, le ministre des Collectivités locales, Ranjiv Woochit, souligne que les municipales se dérouleront sous le cadre légal en vigueur, même si un comité ministériel travaille sur des amendements à la Local Government Act. L’heure est donc à l’ultime ajustement. 

Le « same day counting » sera aussi une rupture avec la tradition qui, jusque-là, voyait les bulletins dépouillés au lendemain du vote. Cela se passera donc de la même façon comme pour les dernières élections villageoises et les élections pour le Rodrigues Regional Assembly. Depuis avant les élections générales, les leaders de l’Alliance du Changement, aujourd’hui au pouvoir, souhaitaient étendre le dépouillement le même jour que le vote aux élections municipales et générales.

Au bureau du Commissaire électoral, on se dit prêt à enclencher le processus des élections municipales, car les préparatifs ont débuté depuis début 2025.  Toutefois, l’adoption du « same day counting » nécessite un amendement aux Municipal City Council & Municipal Town Council Elections Regulations pour permettre le décompte des voix le jour du scrutin. 

Si l’intention est affichée, l’application du « same day counting » soulève toutefois quelques ajustements logistiques. Le dépouillement pourrait s’achever aux petites heures du matin, « vers 2 ou 3 heures », selon une source bien placée. Les élections municipales se tiendront sans modifications législatives. C’est ce qu’a confirmé le ministre des Collectivités locales, Ranjiv Woochit, joint au téléphone jeudi après-midi. 
« À mon humble opinion, le décompte des bulletins le même jour est mieux. Les résultats seront connus immédiatement et tout le monde sera content », affirme le ministre. 

Ce choix du « same day counting » s’inscrit, poursuit Ranjiv Woochit, dans une volonté d’accélérer le processus électoral et d’éviter toute polémique autour des résultats. Mais sa mise en œuvre impliquera une logistique renforcée, notamment un effectif additionnel pour mener à bien le dépouillement nocturne.

Une réforme après les municipales

La réforme électorale des Collectivités locales est en marche, mais le gouvernement joue la montre. Chargé de plancher sur une révision de la Local Government (Amendment) Act, le comité ministériel attend encore les propositions du public. La date butoir pour la soumission des recommandations a été fixée à la fin du mois de mars. 

« Nous sommes dans l’attente de la date butoir afin de prendre connaissance de la contribution du public. Le comité va ensuite enclencher le travail », fait comprendre un ministre membre de ce groupe de réflexion, sous le couvert de l’anonymat. L’objectif affiché : moderniser le cadre légal qui régit les administrations municipales et améliorer le fonctionnement des conseils locaux. Mais le calendrier politique impose un défi de taille : les élections municipales se tiendront le 4 mai, et l’exercice de dépôt de candidatures (Nomination Day) est fixé au 5 avril.

Dès lors, une question se pose : la réforme sera-t-elle prête à temps ? Rien n’est moins sûr. « C’est difficile de venir de l’avant avec la réforme électorale avant les élections. Mais le travail du comité ministériel se fait en attendant les élections », concède l’intervenant. Si le gouvernement souhaite aller vite, les délais s’annoncent serrés. « La rédaction des amendements ira vite. Une fois la loi actuelle revisitée, le document sera amené au Cabinet afin d’être avalisé », assure-t-on.

La nouvelle loi vers août/septembre

La réforme des collectivités locales prend forme. Dans une déclaration téléphonique, le ministre Ranjiv Woochit a confirmé que la date butoir pour la soumission des propositions du public est fixée au 31 mars. Une fois cette étape franchie, la nouvelle loi devrait être prête d’ici août ou septembre. « La loi sera entièrement revue. Cela comprend la question des ‘Boundaries’ ainsi que la municipalisation, entre autres », a précisé le ministre. Cette refonte en profondeur vise à moderniser le cadre légal régissant l’administration des villes et à redéfinir leurs périmètres. 

Une hausse timide du nombre d’électeurs

À moins de deux mois des élections municipales, les chiffres officiels confirment une légère hausse du nombre d’électeurs enregistrés dans les cinq grandes villes du pays. Si l’augmentation reste modeste, elle pourrait toutefois peser sur les résultats du scrutin du 4 mai.

En tête, Port-Louis enregistre 114 275 électeurs en 2024 contre 113 213 en 2023, soit une progression de 1 062 inscrits. À Quatre-Bornes, le nombre passe de 59 959 en 2023 à 60 446 en 2024, soit un gain de 487 inscrits. L’enjeu majeur pour les candidats sera de mobiliser ces nouveaux électeurs, dans un contexte où l’abstention pourrait jouer un rôle clé. Même constat à Curepipe, où la progression est quasi symbolique : 59 822 électeurs en 2023 contre 59 862 en 2024, soit une augmentation de 40 inscrits. 

À Vacoas/Phœnix, la hausse est plus notable, avec 88 519 électeurs en 2024 contre 87 399 en 2023, soit une augmentation de 1 120 inscrits. De son côté, Beau-Bassin/Rose-Hill enregistre une hausse de 923 électeurs, passant de 76 569 en 2023 à 77 492 en 2024. Avec ses six wards, cette ville des Plaines-Wilhems constitue un terrain électoral disputé, où chaque voix compte.

Le nombre total des électeurs enregistrés en 2024 dans les cinq grandes villes est de 400 594.

120-0 en 2015

La dernière joute municipale remonte au 15 juin 2015. La défunte Alliance Lepep (MSM-PMSD-ML) avait raflé les 120 sièges. Les municipales, qui n’ont plus eu lieu depuis 2015, représentent un enjeu stratégique majeur pour l’Alliance du Changement. Les scrutins ont été reportés à trois reprises par l’ex-gouvernement.

Report des municipales

En mai 2023, l’ex-Premier ministre Pravind Jugnauth justifiait le report des municipales par la nécessité de réformer les administrations régionales. Six mois plus tard, un comité technique et un comité ministériel, chacun s’est réuni trois fois, s’étaient penchés sur la création de nouveaux conseils municipaux. Parmi les pistes explorées : transformer des villages stratégiques, comme Flacq ou Mahébourg, en villes, redéfinir les délimitations urbaines et organiser simultanément municipales et législatives pour des raisons économiques et politiques. Un projet de loi sur les collectivités locales, potentiellement accompagné de révisions constitutionnelles, était d’ailleurs attendu pour 2024. Mais dans les faits, rien de concret n’avait vu le jour. C’était le troisième report des municipales.

 

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