Le manque de profs dans les établissements secondaires est une réalité. Pour des chefs d’établissements, c’est un casse-tête de trouver des remplaçants. Le ministère de l’Éducation, pour sa part, recherche des enseignants, indique un communiqué en date du 4 juillet.
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Le deuxième trimestre scolaire prend fin le 14 juillet. Parents, élèves et recteurs soutiennent que ces deux derniers trimestres ont été très durs. « Le manque d’enseignants pose problème. Heureusement qu’il y a des cours sur YouTube. Pour combler cette lacune, j’ai dû donner des leçons à mes enfants », explique Sunita, une mère de famille. Ses enfants sont en Grade 9 et 10 dans un collège public et dans un établissement privé.
Marjorie déplore que les autorités aient encouragé les élèves à prendre le Kreol Morisien (KM), une matière pour laquelle il n’y a pas de profs depuis le début de 2023. « Ma fille est en Grade 10, dans un collège public de Quatre-Bornes. Elle a pris le KM depuis la Grade 1 et maintenant elle doit changer de matière. Pourquoi avoir fait autant de publicité en faveur d’une matière, s’il n’est pas possible d’offrir des cours ? Ma fille a donc perdu son temps pendant toutes ces années ! Elle aurait dû prendre le KM en School Certificate (SC) en 2024. »
L’adolescente a ainsi opté pour Art and Design, en l’absence de profs de KM. Cette année, environ 300 élèves prendront le National School Certificate in Kreol Morisien. L’évaluation des élèves sera faite sous le National Examinations Board (NEB), et l’Université de Maurice (UoM) sera l’awarding body.
Manque de 150 profs
Certains chefs d’établissements du secondaire évaluent le manque de profs à environ 150. L’un d’eux souligne que ce n’est pas évident de travailler dans de telles conditions. « Nous devons assurer la bonne marche du collège dans tous les domaines. Lorsqu’il manque un enseignant, on assure le remplacement si c’est la matière que nous avons enseignée avant de devenir recteurs. Il manque environ 150 profs. »
Il a demandé des précisions aux autorités et il a appris qu’il y a plusieurs causes. Il y a le manque de qualifications dont le Post Graduate Certificate in Education (PGCE). Les jeunes choisissent d’autres professions qui offrent un meilleur salaire. La profession est touchée par une population vieillissante, entre autres.
Parmi les matières en manque d’enseignants : les mathématiques, le Kreol Morisien, l’informatique, l’art, Food and Nutrition, entre autres.
Un autre recteur fait observer que peu de personnes ont répondu aux dernières offres d’emploi. En effet, depuis le début de l’année, les autorités ont fait appel aux enseignants retraités. Ce qui est une mesure palliative, en attendant le recrutement de profs par la Public Service Commission (PSC).
Solutions
Des mesures sont attendues pour que le secteur éducatif réponde aux attentes des élèves. Lors de la présentation du dernier budget 2023-2024, le ministre des Finances Renganaden Padayachy a annoncé certaines mesures pour le secteur éducatif, dont le recrutement de 200 enseignants pour le primaire et le secondaire.
Puis, il y a une demande des partenaires de l’éducation de remettre à plus tard les conditions d’embauches. Le PGCE pose des soucis.
Un communiqué de la PSC en date du 4 juillet annonce le recrutement d’enseignants pour différentes matières pour le secondaire. La date limite pour les inscriptions est à 15 heures, le 24 juillet.
1147 étudiants
s’intéressent au cours de Post Graduate Certificate in Education dispensé par le Mauritius Institute of Education.
812 sont actuellement en formation. Ils sont répartis comme suit :
Questions à Dr Oomandra Nath Varma : «Nous devrions motiver les gens à embrasser la profession d’enseignant...»
Le Dr Oomandra Nath Varma, conseiller au ministère de l’Éducation souligne l’importance de l’enseignant. Il encourage à embrasser cette profession, malgré les perceptions.
Quel est selon vous l’intérêt des jeunes pour l’enseignement ?
La profession enseignante n’est souvent pas le premier choix de beaucoup. L’option de devenir enseignant est probablement influencée par de nombreux facteurs. Beaucoup de personnes pensent que ce job n’assure pas un avenir prometteur à l’enseignant, ce qui est vrai. L’enseignement est aussi considéré comme une profession féminine. Souvent, les femmes préfèrent l’enseignement, car il y a des vacances qui coïncident avec les vacances de leurs enfants. Aujourd’hui, il y a un autre facteur : l’image négative donnée à la profession par certains débats disproportionnés dans le public.
Il y a actuellement un manque d’enseignant, comment y remédier ?
L’éducation est une nécessité de base et fondamentale à la réussite de chaque individu. Il ne faut pas lui donner une mauvaise image. Les gens devraient également se rendre compte que la profession est bien rémunérée à Maurice. Les enseignants du secteur public font partie des couches les mieux rémunérées de la population.
Nous devrions motiver les gens à embrasser la profession d’enseignant en tant que service à la nation. Nous ne pouvons pas simplement rendre hommage aux enseignants le 5 octobre tous les ans et ensuite oublier leur contribution. Nous entendons parler de la violence des parents. Ces questions doivent être prises au sérieux et les parents doivent savoir qu’il existe une méthode civilisée pour répondre à toute situation.
Quant au manque d’enseignants, nous devrions certainement recruter plus d’enseignants, leur donner une formation adéquate et veiller à ce qu’ils soient habilités à enseigner aux enfants de la nouvelle ère. Il y aura des difficultés, car le métier d’enseignant n’est pas aussi simple qu’il paraît à première vue.
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