Les autorités s’inquiètent du niveau de français à Maurice. D’où une innovation : une épreuve orale dès le primaire.
Relater une expérience de sa vie. Un problème de société ou un sujet qui intéresse l’élève. Ce sont là des thèmes qui sont proposés aux élèves lors des classes de préparation à l’examen oral en français pendant les trois premières années au secondaire. Ces classes se déroulent sur une période de 40 minutes chaque semaine. « Nous avons une période pour l’oral. La classe prend la forme d’une conversation où l’élève s’exprime sur une situation courante de sa vie », explique Raj Mossae, enseignant de français au collège Modern, de Flacq.
L’accent sur l’oral a pour objectif d’améliorer les compétences de l’apprenant, ce qui aboutira à une performance écrite plus qu’appréciable. Les résultats des examens reposeront sur le contrôle continu. La formule retenue sera la même que celle qui existe pour le Higher School Certificate (HSC). Dans le cadre de la réforme, l’accent est mis sur le développement des Communication Skills au primaire. Un Non-core Subject qui vise à donner, à l’enfant, les moyens de s’exprimer convenablement.
Toutefois, cette initiative, qui revient au Mauritius Institute of Education (MIE), comporte certaines lacunes. Les enseignants estiment que le nombre d’heures de cours est insuffisant, vu que dans chaque module de 40 minutes, il y a une trentaine d’élèves. Selon un enseignant : « En pratique, nous pouvons écouter une dizaine d’élèves. Les autres doivent attendre la semaine suivante. C’est un inconvénient pour les élèves qui n’ont pas la pratique voulue pour obtenir les notes adéquates… »
Un autre moyen pour améliorer le français, c’est la dictée. Ce qui permet à l’élève de mieux maîtriser l’orthographe et la syntaxe.
Issa Asgarally: « notre système éducatif a tout fait à l’envers… »
Issa Asgarally, pédagogue et linguiste, accueille favorablement l’évaluation orale. « Il y avait un grand besoin d’introduire ce programme dans le cursus scolaire. Dans le cadre de la réforme, c’est essentiel, puisqu’il met l’accent sur la communication. » Il ajoute que même s’il y a deux ou trois élèves qui maîtrisent l’écrit, ils ne peuvent s’exprimer correctement. « Notre système éducatif a tout fait à l’envers pendant de nombreuses années. Il faut apprendre l’oral avant l’écrit, ou au même rythme… L’oral ne se limite pas seulement à la lecture à haute voix. » Notre interlocuteur souligne qu’il faut donner aux élèves des techniques d’expression : comment se tenir en public, s’exprimer en groupe, enrichir le parler. Car, précise-t-il, l’oral comprend le débit, la prononciation, la tonalité…Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !