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Échauffourées dans la capitale: le gandia, l’éternelle source de conflits

La tension était palpable, le vendredi 6 mai, au jardin de la Compagnie. Lors d’un rituel, des membres de la communauté Rastafari ont brûlé un plant de gandia. Des policiers ont investi les lieux pour saisir la drogue et procéder à des arrestations. «Zonn fann gaz dan figir mo piti. Kan zot trouv Rasta kouma dir zot trouv gandia. » Ce sont les propros lancés par Sandra Jhabimessur. Tenant son bébé de six mois, elle a apostrophé les agents de l’ordre aux Casernes centrales, vendredi après-midi. « Mon fils a reçu du gaz lacrymogène au jardin de la Compagnie au cours d’un rassemblement organisé par la communauté Rastafari lors d’une séance de Nyabinghi. Une dizaine de personnes ont été arrêtées. »
[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"16576","attributes":{"class":"media-image size-full wp-image-28017","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"1280","height":"720","alt":"\u00c9chauffour\u00e9es dans la capitale"}}]] Des protestataires ont été tirés par leurs épaules.

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/div> [row custom_class=""][/row] C’est la présence d’un plant de gandia qui a provoqué la descente policière. « Nous avons allumé un réchaud, puis nous avons brûlé un plant de gandia. C’était une sorte de prière. Puis nous avons chanté et joué du djembé », indique un membre de la communauté Rastafari. La police ne l’a pas entendu de cette oreille, le gandia étant interdit. En début d’après-midi, elle a quadrillé le jardin. La brigade antidrogue, menée par le chef inspecteur Jagai et le sergent Lepois, a investi les lieux pour saisir la drogue et embarquer trois personnes. Les membres de la communauté s’y sont opposés.
[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"16577","attributes":{"class":"media-image size-full wp-image-28018","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"1280","height":"720","alt":"\u00c9chauffour\u00e9es dans la capitale"}}]] Un plant de gandia a été brûlé hier.

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Circulation routière perturbée

La situation s’est envenimée. La police s’est servie de gaz lacrymogène pour tenter de calmer les esprits. Les membres de la communauté Rastafari, soutenus par le CLAIM, Cannabis Legalisation and Information Movement, se sont alors rués vers les Casernes centrales pour soutenir leurs amis. Ils se sont installés à même le sol, réclamant la libération de leurs compagnons. Ce qui a perturbé la circulation routière à l’heure de fermeture des bureaux. La police a tenté en vain de les faire partir. De vifs échanges ont eu lieu entre les officiers et les protestataires. Les deux camps en sont venus aux mains. Les appels des hauts gradés de la police n’y ont rien fait. La police régulière, aidée de la Special Support Unit, a déployé les grands moyens. Il y a eu des coups de matraque et les protestataires ont été tirés par leurs épaules avant d’être immobilisés à l’intérieur du poste des Line Barracks. Des manifestants ont résisté, ce qui a conduit à leur arrestation. D’autres sont partis, en exprimant leur colère. Puis, la foule s’est dispersée. Huit membres de la communauté Rastafari ont été arrêtés. Il s’agit de Jean Michel Sagor, Pascal Serieuse, Pereemanum Maidanaden, Alan Pulteeah, Gregory Auriant, Fabrice Augustin, Anastasia St Mart et Jessica Fauvrelle. Libérés sur parole, ils seront traduits à la Bail and Remand Court, ce samedi, pour obstructing public road. Jacques Wendy Ambroise, un habitant de Rose-Belle de 35 ans, Laval Roland Chutoo, un habitant de Chamarel de 32 ans, et Yannick Francois, 34 ans, originaire de Baie-du-Tombeau, font l’objet d’une enquête de l’Anti Drug Smuggling Unit suivant la saisie de gandia au jardin de la Compagnie.

« Nous étions calmes »

« Il n’y avait pas de manifestation. Nous étions calmes. Notre porte-parole a remis une lettre au Premier ministre pour l’inviter à une prière. Mais personne n’est venu », indique une femme qui a participé au rassemblement au jardin de La Compagnie. Un homme, également présent, allègue que « les policiers veulent que les rastas passent pour des bagarreurs uniquement parce qu’ils ont quelque chose sur la tête. La police nous a agressés, y compris des femmes. Ce n’est pas bien ». Sollicité pour une réaction par Radio Plus, l’inspecteur Shiva Coothen, du Police Press Office, a déclare: « Des personnes se sont rassemblées et il y avait un plant de gandia avec elles. La police est intervenue après avoir lancé un avertissement d’usage. Elles n’ont pas obtempéré. La police a tout naturellement fait usage de la force pour les disperser. Quatre personnes ont été interpellées. Elles seront interrogées. » L’inspecteur a ajouté qu’après les sommations des agents, certaines personnes ont fait de la résistance. « Nous avons donc agi. Nous avons eu recours à un minimum de force. »

  • Leal

 

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