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Drogue : la Santé en guerre contre les centres de désintoxication illégaux

Certains centres sont devenus des lieux de séquestration pour ces jeunes drogués.

Face au fléau de la drogue, de nombreux parents se retrouvent désemparés, cherchant des solutions pour sortir leurs enfants de cette spirale infernale. Alors que des centres de désintoxication émergent, beaucoup ne respectent pas les normes établies par les autorités. Le ministère de la Santé a donc lancé une chasse aux sorcières contre ces établissements opérant dans l’illégalité.

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Les centres de désintoxication sont au cœur des débats après un meurtre survenu dans l’un d’eux il y a une dizaine de jours. Si certains établissements sont réglementés par le ministère de la Santé, d’autres fonctionnent dans la clandestinité, utilisant parfois des pratiques radicales et mêlant, dans certains cas, spiritualité et thérapie. 

Face à cette situation, le ministère de la Santé a décidé de prendre le taureau par les cornes et d’agir contre les centres opérant dans l’illégalité. « Malgré cela, certains parents continuent d’envoyer leurs enfants dans ces établissements, où une approche très radicale est souvent adoptée. Cependant, ces centres n’ont pas toujours les compétences nécessaires pour aider les jeunes à se défaire de leur addiction », indique une source proche du ministère.

Selon la même source, les chiffres d’admissions au Brown-Séquard Hospital (BSH) pour le traitement de l’addiction à la drogue sont « ridiculement bas » par rapport au nombre de jeunes nécessitant réellement un traitement. « Pendant ce temps, les centres clandestins prolifèrent, offrant des traitements soi-disant miracles qui sont en réalité atroces et inhumains », laisse-t-on entendre du côté du ministère de la Santé. 

Notre source précise que ces centres illégaux promettent souvent des « solutions miracles » pour aider les jeunes à surmonter leur addiction, mais rappelle que l’addiction est une maladie chronique. « Ligoter une personne ne l’empêchera pas miraculeusement de consommer de la drogue. Ces méthodes ne sont pas efficaces et peuvent être extrêmement dangereuses. Priver brusquement une personne de sa drogue peut la pousser à recommencer rapidement », explique-t-on. 

On souligne également que lorsqu’une personne s’injecte une dose quotidienne d’héroïne, son corps développe une « tolérance » aux fortes doses. « Le risque d’overdose est omniprésent. Il arrive que, lorsqu’une personne est privée de sa dose habituelle et recommence, cette même dose puisse devenir fatale, provoquant une overdose », prévient-on. 

C’est un appel urgent aux parents : « Ne placez pas vos enfants dans des centres non agréés par le ministère de la Santé. Ces établissements mettent en danger la vie de vos enfants. Ils souffrent souvent sans avoir accès à des médicaments appropriés pour le sevrage », insiste notre source.

Notre source ajoute qu’un grand nombre de ces centres de désintoxication non régulés continuent d’opérer dans l’ombre. « Nous sommes actuellement en train de les identifier et de prendre les mesures nécessaires. La réalité est que la détoxification, telle qu’elle est pratiquée dans ces centres, peut être mortelle. Il est crucial que les parents en soient conscients et prennent des décisions éclairées pour le bien-être de leurs enfants », avertit-on.

55 jeunes hospitalisés pour usage de drogue en 2023

Selon les chiffres du ministère de la Santé, en 2023, 55 jeunes, âgés de 15 à 19 ans, ont été hospitalisés pour usage de drogues. 46 adolescents, dont 44 garçons et deux filles, ont été soumis à un traitement de réhabilitation et/ou de désintoxication. Cependant, la plupart d’entre eux ont rechuté dans les semaines ou les mois suivant leur traitement. 

Le Tiktokeur, Feroz Karamuth, perd son fils

La drogue continue de faire des ravages, et un autre jeune a tragiquement perdu la vie. Il s’agit de Zaffar Karamuth, âgé de 24 ans, habitant un village du Sud et fils de l’homme d’affaires et Tiktokeur Feroz Karamuth. Les funérailles sont prévues pour ce vendredi 30 août.

Dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux, Feroz Karamuth et son épouse annoncent le décès de leur fils. « Nous avions l’espoir que notre enfant changerait et deviendrait une meilleure personne. Aujourd’hui, nous avons perdu notre fils », déclare Feroz Karamuth, qui se trouvait en Thaïlande avec son épouse lorsque le drame s’est produit. Ils devaient rentrer au pays hier soir.

Kunal Naik, psychologue et addictologue: « Ces centres parallèles restent illégaux »

« Nous entendons dire qu’il y a beaucoup de centres. Nous voyons que des espaces prennent des gens pour faire n’importe quoi. Un centre de réhabilitation doit avoir un plan thérapeutique en place et des personnes qualifiées pour travailler avec ceux qui souffrent d’addiction. Il est vrai que certains centres ont de bonnes intentions, mais est-ce qu’ils disposent de personnel qualifié ? », dit Kunal Naik, psychologue et addictologue. 

Selon lui, « ces centres parallèles restent illégaux et ne sont pas réglementés. Ils prennent en charge des personnes vulnérables qui ne savent pas où aller, ce qui est problématique. Le ministère de la Santé a raison de s’inquiéter. Il faut une politique claire : tous les centres qui travaillent avec des personnes souffrant d’addiction doivent être enregistrés. Il existe plusieurs centres accrédités, comme Chrysalide, Étoile d’Espérance, Centre Solidarité, et CAT de Terre-Rouge, mais il y a un manque d’information. Les gens ne savent pas où se tourner. Le ministère de la Santé doit fournir les détails nécessaires ». 

Il est d’avis qu’une réglementation doit être mise en place, car « il y a des centres qui ne fonctionnent pas et il y a eu mort d’homme, ce qui est extrêmement grave. » 

 

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