Mardi, la Private Notice Question a mis en lumière les retards alarmants dans la réalisation des projets de drains à Maurice, comme souligné dans le dernier rapport de l’audit. Seulement 4 % des projets prévus au cours des trois dernières années financières ont été achevés, ce qui a exacerbé les problèmes d’inondations, en particulier à Port-Louis.
Trois semaines de cela, plus précisément le 2 avril, le directeur de l’audit dénonçait vivement la lenteur des autorités pour réaliser des projets de drains. C’est un des points mis en avant par le leader de l’opposition, Shakeel Mohamed, lors de sa Private Notice Question à l’Assemblée nationale le mardi 23 avril 2024.
Son indignation avait comme point de départ le constat suivant : seulement 4 % des projets de drains prévus durant les trois dernières années financières, c’est-à-dire 34 sur 968 projets, ont été réalisés. « La mise en œuvre lente des projets signifie qu’ils n’ont pas été rendus disponibles aux citoyens en temps voulu et les objectifs fixés n’ont donc pas pu être atteints », écrit-il dans son rapport.
Les conséquences se sont ressenties dans les inondations, notamment à Port-Louis, ces derniers jours et ces dernières semaines, car certains de ces projets devaient être réalisés dans ces régions-là et ne l’ont pas été jusqu’ici. Les organismes responsables de leur mise en œuvre comprennent la National Development Unit (NDU), à laquelle sont attachés la dizaine de Parliamentary Private Secretaries (PPS), les administrations régionales, la Road Development Authority (RDA) et Drains Infrastructure Construction Ltd (DICL).
En janvier 2023, la Land Drainage Authority (LDA) a approuvé 1 721 projets de drains à mettre en œuvre par différents organismes au cours des trois prochaines années financières. Parmi, 968 projets, pour un montant de Rs 14,8 milliards, ont été confiés à la NDU, dont 325, en moyenne, devraient être achevés chaque année.
« Au cours de l’année financière 2022-23, seuls 34 contrats de drains ont été attribués pour un montant de Rs 457 millions, contre 84 contrats attribués durant l’année financière précédente pour un montant de Rs 1,7 milliard, entraînant ainsi d’importants fonds non dépensés et plusieurs projets non mis en œuvre », avance le directeur de l’audit.
Pour ce dernier, « les retards dans la mise en œuvre des projets dans les zones à haut risque d’inondation peuvent nuire aux citoyens (…) La priorité aurait dû être donnée aux projets dans les zones à haut risque d’inondation où la qualité de vie ou l’environnement pourrait être sérieusement compromise en cas de fortes pluies ».
Pourtant, selon le rapport de l’audit, « seulement 12 % des projets de drains dans les zones à haut risque d’inondation ont été terminés au cours des trois dernières années financières ». De plus, à octobre 2023, seulement 15 projets attribués durant l’année financière 2020-21 sous l’Emergency Procurement, donc sans besoin de passer par un appel d’offres à cause de l’urgence, étaient complétés.
« Dix projets étaient encore à l’étape de conception, y compris celui de Ruisseau du Pouce et dans les régions de Mgr Leen, La Butte et Les Salines et Canal Dayot, entre autres », constate le directeur de l’audit. Certaines de ces régions ont été totalement inondées en février dernier lors du passage du cyclone Belal et dimanche dernier. Pire encore, le projet de drains allant de la Place d’Armes jusqu’au Caudan « était encore à l’étape de soumission », fait ressortir le directeur de l’audit.
Il remarque aussi que la DICL, créée en novembre 2021 pour accélérer la mise en œuvre de projets de drains « afin de résoudre les problèmes d’inondation dans diverses régions de l’île et de renforcer la résilience aux inondations soudaines, aux pluies torrentielles, aux glissements de terrain et aux cyclones », est encore loin d’avoir atteint les objectifs.
En 2021-22, la LDA a alloué 55 projets pour un montant de Rs 7,685 milliards, dont 26 ont été identifiés comme étant situés dans les zones à haut risque d’inondation. Deux ans plus tard, aucun projet n’a été achevé et seulement deux avaient atteint l’étape de la construction.
À ces critiques, le ministère de l’Infrastructure nationale a répondu ceci : « La DICL, malgré un manque de personnel, dispose de l’expertise nécessaire pour mettre en œuvre ces projets. Les retards étaient principalement dus au processus long d’acquisition de terrains. »
Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !