De nouveaux règlements pour la location des transats et le Kitesurf sont actuellement à l’étude. Le Dr Dhuneeroy Bissessur, Managing Director de la Beach Authority évoque aussi l’aménagement d’une zone commerciale sur certaines plages.
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« Le nombre de parasols et de transats sur des plages peu fréquentées pourrait être revu à la hausse alors que pour les plages très fréquentées ce nombre pourrait être revu à la baisse. »
Le vice-Premier ministre, Showkutally Soodhun sévit contre des opérateurs illégaux sur nos plages. Qu’est-ce qui le motive ?
En tant que vice-Premier ministre, cela fait partie de ses prérogatives d’intervenir sur des dossiers qui méritent une attention particulière. Nous accueillons son initiative favorablement d’autant plus qu’il reconnaît que la Beach Authority a fait un bon travail. D’ailleurs, une synergie s’est développée, en si peu de temps, entre lui et la Beach Authority. Elle ne peut être que bénéfique pour à la fois pour l’autorité et pour les usagers des plages.
Soodhun s’insurge contre des loueurs de transats alors que la BA les avait casés dans des endroits spécifiques. Vos commentaires ?
Tel n’est pas le cas. Nous avons déjà relogé les opérateurs de transats dans une zone déterminée en consultations avec les opérateurs. C’est un comité technique qui a décidé du nombre de parasols et de transats sur chaque plage en leur accordant 15% de la largeur totale de la plage. Toutefois, nous sommes en train de revoir cela. Nous allons désormais tenir compte de la fréquentation des plages. Ainsi, le nombre de parasols et de transats sur des plages peu fréquentées pourrait être revu à la hausse alors que pour les plages très fréquentées ce nombre pourrait être revu à la baisse. Sur d’autres plages, ce sera le statu quo.
Plus d’un se demandent pourquoi cet acharnement pour le littoral du Nord seulement ?
Je ne parlerais pas d’acharnement mais d’intérêt légitime pour le littoral du nord. Je dois préciser qu’il s’occupe de toutes les plages à travers l’île, même s’il a précisé que le ministre de l’Environnement, Étienne Sinatambou, s’occupera de Flic-en-Flac, entre autres.
Certains opérateurs craignent que leurs permis ne soient pas renouvelés au profit des agents politiques. Qu’en est-il au juste ?
Ce n’est nullement le cas. On ne fait que mettre de l’ordre sur nos plages dans l’intérêt du grand public. Il n’y a aucune vendetta politique contre quiconque. Cependant, il y a des règlements à faire respecter sinon la situation deviendra chaotique. Nous avons reçu plusieurs plaintes du public et des touristes qui dénoncent l’accaparement des plages par
certains opérateurs. Comme autorité responsable, nous ne pouvons rester les bras croisés.
Nous avons privilégié une situation gagnant-gagnant en adoptant une approche humaine. Les décisions ont été prises en concertation avec les opérateurs eux-mêmes. Le public semble très satisfait. Nous sommes en train de rendre les plages au public. C’est d’ailleurs ce que nous avons noté lors d’une visite surprise avec le VPM jeudi dernier.
Lorsque le vice-PM monte au créneau, n’est-ce pas un certificat d’inefficacité pour la Beach Authority ?
Au contraire. Il nous accorde son soutien à la Beach Authority. C’est un apport additionnel que nous ne pouvons refuser. D’ailleurs, il n’est pas le seul. Avec l’enveloppe dont dispose la Beach Authority, nous avons sollicité l’aide des prisonniers pour le réaménagement de certaines plages et occasionnellement nous avons des collégiens et des universitaires qui viennent nous prêter main forte. Nous avons des projets qui nécessiteront des investissements massifs dans un proche avenir. Conscients du fait que le gouvernement à lui-seul ne peut pas tout faire, nous allons privilégier le Partenariat Public Privé (PPP).
Avec seulement cinq Enforcement Officers pour 122 plages, c’est-comme la mer à boire pour la Beach Authority ?
C’est une situation que j’ai hérité lorsque je suis arrivé à la BA en 2015. Loin de se décourager, j’ai accompli le maximum avec ce petit effectif. Mais définitivement il va falloir recruter davantage de personnels. De ce fait, j'ai longuement travaille sur un project de Rengineering de la Beach Authority d'ou la création de 4 « sub offices » dans les differentes regions de l'ile. A travers ces sub offices, il y aura plus d'effectifs y compris d'autres Enforcement Officers pour une meilleure gestion et de contrôle de nos plages à travers l’ile, dans l’intérêt des usagers.
Les centres de kitesurf poussent comme des champignons à travers l’île et des étrangers s’autoproclament moniteurs. N’est-il pas temps d’exercer des contrôles stricts ?
L’octroi des licences pour le KiteSurf est délivré par la Tourism Authority mais éventuellement cela se fera en consultation avec la Beach Authority. Les surfers utilisent la plage et le lagon, qui tombent sous la responsabilité de notre autorité. Lors d’une récente réunion avec les parties concernées, y compris l’association regroupant des surfers, nous avons identifié trois plages qui réunissent les conditions nécessaires pour le Kitesurf, tout en tenant compte de la sécurité des surfers eux-mêmes mais aussi celle des baigneurs. Il s’agit de Mare-la-Raie et deux plages au Morne. Conscients de l’intérêt grandissant pour ce sport nautique à Maurice, nous allons désigner d’autres plages prochainement où il pourra être pratiqué.
Des portails cadenassés et des écriteaux avec les mots « no picnic » ont été aperçus sur certaines plages. Est-ce légal ?
Sur toutes les plages proclamées publiques, les Mauriciens et les touristes doivent pouvoir y accéder sans aucune contrainte. La Beach Authority ne compte pas faire de cadeau à ceux qui érigent des barrières, des portails ou autres. C’est d’ailleurs ce que nous avons fait lors de l’affaire Sunset Boulevard. Nous avons ordonné aux propriétaires d’enlever le portail qui était sur la jetée. Les contrevenants risquent une amende.
Quels sont les priorités actuelles de la Beach Authority ?
Le Beach Management Plan nous guidera dans l’aménagement futur des plages, le maintien de la propreté des plages, le libre accès aux plages au public et aux touristes. Nous allons aussi nous pencher sur les étals et roulottes qui constituent une horreur (eyesore) étant éparpillés et désordonnés. Cette situation perdure depuis plusieurs années. Nous allons y mettre de l’ordre en aménageant une zone commerciale avec des structures en harmonie avec les plages.
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