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Diego Garcia : Alice Cuddy, journaliste de la BBC, raconte son séjour sur l’île

Crédit : BBC

« Ce que j'ai trouvé sur l'île tropicale secrète qu'ils ne veulent pas que vous voyiez. » C’est le titre d’un reportage publié cette semaine par la BBC, écrit par la journaliste Alice Cuddy.

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Cette « Senior International Reporter » a passé cinq jours à Diego Garcia en septembre. Dans son reportage, elle décrit son expérience sur ce qu’elle qualifie d'« île isolée de l'océan Indien, abritant une base militaire américano-britannique ultra-secrète ».

Alice Cuddy explique que la BBC souhaitait couvrir un procès historique concernant le traitement des Tamouls sri-lankais, les premiers à avoir déposé une demande d'asile sur l'île, où ils sont bloqués depuis trois ans. De complexes batailles juridiques ont eu lieu à propos de leur sort, et un jugement déterminera bientôt s'ils ont été détenus illégalement. Jusqu'à présent, les journalistes n'avaient pu couvrir cette histoire qu'à distance.

« Pour entrer sur l'île, il faut un permis, accordé uniquement aux personnes ayant des liens avec les installations militaires ou les autorités britanniques qui gèrent le territoire. Les journalistes ont toujours été interdits d'accès », explique Alice Cuddy dans son reportage.

À son arrivée, elle décrit un paysage de cocotiers et d’épaisse végétation sur les 44 km² de l’atoll en forme de pied, ponctué de structures militaires blanches. Diego Garcia fait partie des quelque 60 îles de l'archipel des Chagos, ou territoire britannique de l'océan Indien (BIOT) – la dernière colonie britannique, séparée de l'île Maurice en 1965. L'île est située à mi-chemin entre l'Afrique de l'Est et l'Indonésie.

En débarquant sur la piste d’atterrissage, à côté d’avions militaires gris, un panneau sur un hangar accueille les visiteurs avec l'inscription : « Diego Garcia. Empreinte de la liberté », accompagné des drapeaux américain et britannique.

La journaliste explique que c’est la première des nombreuses références à la « liberté » présentes sur l’île, en lien avec la base militaire américano-britannique installée depuis le début des années 1970.

« À mesure que je franchis les contrôles de sécurité de l’aéroport et que je m'enfonce dans l’île, les influences américaines et britanniques se disputent la prédominance. Dans l’aérogare, la porte est décorée d’un drapeau britannique et les murs sont ornés de photos de figures britanniques, dont Winston Churchill. Sur l’île, je croise des voitures de police britanniques et une boîte de nuit appelée Brit Club, avec un logo de bouledogue. Nous passons devant des routes nommées Britannia Way et Churchill Road », poursuit-elle.

Matthew Savill, directeur des sciences militaires au sein du groupe de réflexion britannique sur la défense (RUSI), considère Diego Garcia comme une base « extrêmement importante » en raison de sa position stratégique dans l’océan Indien et de ses infrastructures portuaires, d’entreposage et d’aérodrome. Il ajoute que l’île joue un rôle clé dans les « capacités de suivi et d’observation de l’espace ».

Alice Cuddy précise également que des pétroliers opérant depuis Diego Garcia ont ravitaillé les bombardiers américains B-2 qui ont effectué les premières frappes aériennes sur l’Afghanistan après les attentats du 11 septembre 2001. Au cours de la « guerre contre le terrorisme », des avions ont aussi été envoyés directement de l’île vers l’Afghanistan et l’Irak.

Cependant, la journaliste indique qu'elle n’a pas été autorisée à s’approcher des zones militaires sensibles de Diego Garcia. Bien que l'administration du territoire relève de Londres, la majorité du personnel et des ressources de l’île sont sous contrôle américain.

Ces dernières années, le territoire a coûté des dizaines de millions de livres sterling au Royaume-Uni, principalement en raison des « coûts liés aux migrants ». Des communications obtenues par la BBC montrent que les fonctionnaires britanniques craignent que ces coûts, liés aux Tamouls sri-lankais, atteignent 50 millions de livres sterling par an.

Retrouvez l'intégralité de l'article sur le lien ci-dessous :


https://www.bbc.com/news/articles/ckdg7jjlx2go

 

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