Un Mauricien sur cinq souffre de diabète. Et d’ici 2030, cette maladie sera la septième cause de décès dans le monde selon l’OMS. Elle peut toutefois être contrôlée, voire évitée, à travers une alimentation équilibrée. Le point avec Dr Suleiman Shimjee, diabétologue, et Rani Balloo de Diabetes Safeguard.
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« Le diabète est causé par un manque d’insuline. Cette hormone est produite par le pancréas qui permet au glucose, c’est-à-dire le sucre, d’entrer dans les cellules du corps pour être utilisé comme source d’énergie. Lorsqu’il manque d’insuline, l’organe n’arrive pas à accomplir sa fonction. Le glucose, par la suite, s’accumule dans le sang et entraîne une augmentation du taux de sucre. Ce processus s’appelle hyperglycémie », explique le Dr Suleiman Shimjee, diabétologue, endocrinologue et spécialiste en médecine interne.
Il explique qu’il y a deux types de diabète : les types 1 et 2 qui sont caractérisés par une hyperglycémie chronique. « Le diabète de type 1 survient chez les enfants et les adolescents. Il est causé par une destruction du pancréas qui ne produit plus d’insuline. C’est une maladie auto-immune. Ceux qui sont atteints doivent recevoir des injections d’insuline. Quant au diabète de type 2, il touche généralement les adultes, surtout les personnes obèses. » Il n’existe pas une cause précise mais plutôt un ensemble de facteurs favorisant le diabète de type 2, ajoute notre interlocuteur. « La première cause est d’origine génétique et la seconde comprend des facteurs environnementaux, notamment une alimentation déséquilibrée, le manque d’activité physique et la prise de poids », indique le Dr Suleiman Shimjee. Le médecin affirme qu’être diabétique n’est pas une fatalité et que celui ou celle qui en est atteint doit s’organiser pour mieux gérer sa maladie.
« Le diabétique devra suivre un traitement individualisé et son taux de sucre, appelé glycémie, doit être constamment surveillé. Le médecin traitant devra aussi éduquer le patient sur le fait que cette maladie est sans symptôme et indolore, mais que les complications sont nombreuses. Il devra ainsi toujours faire attention, car le diabète se soigne et se contrôle mais ne se guérit pas. » Le Dr Suleiman Shimjee insiste aussi sur le fait que c’est une maladie progressive.
Personne n’est à l’abri
À l’origine de ce type de diabète, il y a notamment la sédentarité et le fait de ne pas manger sainement. Cela va donner graduellement lieu à une accumulation de graisse dans les organes et causer une résistance à l’insuline. « Tout le monde est à risque de développer le diabète à Maurice. D’où la nécessité de prendre sa santé en main et d’adopter un mode de vie plus sain et une discipline alimentaire irréprochable, en sus de s’adonner à une activité physique », conseille notre interlocuteur.
Il recommande également à ceux qui n’ont pas le diabète de faire un bilan de santé chaque année pour connaître leur taux de glucose. « Mieux prévenir que guérir », lance le médecin. Pour Rani Balloo, présidente de l’organisation non gouvernementale Diabetes Safeguard, il est plus que vital de sensibiliser le grand public au diabète, à ses conséquences et implications. « Le but est d’encourager les gens à adopter un mode de vie responsable pour prévenir la maladie. Dépisté à temps, le diabète, surtout celui de type 2, peut être ralenti. Le diabète est à 100 % contrôlable », indique-t-elle.
Le soutien aux membres de la famille est tout aussi important afin qu’ils puissent s’adapter au nouveau mode de vie du patient, soutient notre interlocutrice. Elle déplore toutefois le manque d’encadrement des diabétiques. « Le diabète de type 1 est toujours un sujet de tabou pour les enfants et les adolescents. Ils ne veulent pas que leurs amis sachent qu’ils ont cette maladie », explique Rani Balloo, qui se demande où sont les Diabetes Care Assistants annoncés le ministère de la Santé il y a quelque temps.
Traitements avant-gardistes
Le Dr Suleiman Shimjee a fait état des nouveaux types de traitement disponibles à Maurice, dont la pompe à insuline. Cette pompe, aussi appelée la pompe intelligente, offre de nombreux avantages dans le traitement du diabète. « Nous comptons entre 500 et 600 patients atteints du diabète de type 1 à Maurice. Ils peuvent mener une vie ‘normale’ grâce aux thérapies émergentes désormais disponibles », souligne le diabétologue.
Il y a aussi six nouveaux traitements qui aident à régénérer les cellules pancréatiques pour le diabète de type 2, indique-t-il. La pompe à insuline, qui contient un réservoir d’insuline, est comme un pancréas artificiel qui doit être changé tous les trois jours. « C’est un appareil qui peut arrêter automatiquement la diffusion d’insuline lorsque le taux de glucose approche la limite et la pompe redémarre ensuite. L’appareil dispose d’un détecteur qui contrôle continuellement le taux de glucose et envoie une alerte au patient, soit par vibration ou par un bip lorsque le taux atteint la limite. Le patient a le temps d’agir, évitant ainsi la crise d’hypoglycémie », explique le médecin. Il ajoute que ce petit dispositif est de la taille d’un téléphone portable.
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