Développement en Afrique : Maurice, premier pays émergent du continent

Ils sont une bonne dizaine de pays africains qui émergent en matière de développement. C’est ce qu’a révélé l’Observatoire pour l’Émergence en Afrique qui vient de publier un index permettant d’identifier les pays émergents du continent. Ils sont classés en quatre catégories : « émergent »,  « seuil », « potentiel », ou « autre ». Onze pays du continent sont dans la première catégorie avec Maurice en tête, suivi de l’Afrique du Sud, des Seychelles, du Botswana et de Cap-Vert, entre autres.

L’index de l’émergence en Afrique repose sur quatre piliers : politique, économique, développement humain et le social. L’aspect politique englobe la stabilité, le leadership, l’intégrité de la bureaucratie, la corruption, la gestion publique et l’appareil de sécurité. Les caractéristiques économiques incluent la croissance du Produit Intérieur Brut, les infrastructures, le climat des affaires, le secteur rural, la diversification et la qualité de l’intégration régionale. Quant au développement humain, il comprend des éléments tels que le niveau de l’éducation, l’émigration de personnes qualifiées, le ratio emploi-population, le nombre de femmes dans la population active et le taux d’alphabétisation. Le niveau social prend en compte les dépenses liées à la santé, l’espérance de vie, l’accès à l’eau et à l’électricité, la protection de l’environnement et l’inégalité de revenus, selon le coefficient de Gini.

Selon Ibrahim Assane Mayaki, secrétaire-exécutif du Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique, « les paramètres macro-économiques purement quantitatifs ont leurs limites. La croissance du PIB ne dit rien de sa répartition et donc des effets d’entraînement sur l’économie. De même, une simple mesure de la dette ne permet pas de distinguer ses usages, parfois économiquement non rentables, mais socialement indispensables. Une croissance plus faible mais mieux répartie, réinvestie dans des projets structurants et des investissements dans un secteur public qui relaie efficacement l’action de l’État, ne sont pas incompatibles avec des économies puissantes. Prenons l’exemple du Japon et des pays scandinaves dans le premier cas et celui de la Chine dans le second », écrit-t-il en préface de l’index.

Les pays qui sont classés dans la catégorie « seuil » sont l’Egypte, l’Ouganda, l’Algérie, le Sénégal, la Zambie, la Tanzanie, le Kenya, le Gabon, le Bénin, le Malawi, le Lesotho, entre autres.

Dans la troisième catégorie, c’est-à-dire les pays qui ont le potentiel de progresser, on retrouve le Djibouti, les Comores, le Libéria, le Burkina Faso, le Togo, la Sierra Leone, l’Ethiopie, le Mali, Madagascar, la Gambie, le Burundi, la Zimbabwe. Les recalés sont la Guinée, la Mauritanie, la Guinée-Bissau, la Guinée équatoriale, l’Angola, l’Erythrée, le Soudan, la République centrafricaine, le Tchad, le Soudan du Sud et la Somalie.