Live News

Déposition au CCID : Ehshan Kodarbux explique les relations entre Media Metrix et Le Défi Media Group

Il y a eu beaucoup de confusions dans l’affaire Media Metrix, filiale de la BAI. Surtout après les articles malveillants et malhonnêtes de Le Mauricien/Week-End à l’encontre du directeur du Défi Media Group. Convoqué au Central Criminal Investigation Department, le mardi 6 juin, Ehshan Kodarbux estime qu’il était normal que la police cherche des explications dans le but de boucler son enquête. Il s’explique...

Publicité
Ehshan Kodarbux : «Je ne suis ni actionnaire, ni directeur, ni employé de Media Metrix, filiale de BAI»

Les faits sont les suivants : La BAI est entrée dans l’actionnariat du Défi Media Group à hauteur de 40 % en 2004, dans les conditions que j’ai déjà expliquées. Soit dit en passant, soit directement soit indirectement, la BAI a également été actionnaire de Radio One, Top FM et La Sentinelle Ltée.

Au fil des années, la BAI a créé une entité sous l’appellation de Media Metrix pour s’occuper de ses investissements dans les médias. Media Metrix était représentée, à un moment donné, sur le Board du Défi Media Group par Salim Beebeejaun, ancien CEO de la BAI et actuel CEO de Le Matinal. La BAI ne pouvait influencer notre ligne éditoriale et voulait avoir une entité media qu’elle pouvait contrôler à 100 %. C’est ainsi qu’elle incorpora Yukondale Ltd qui devait sortir plusieurs publications à grands frais. Elle envisageait aussi de publier un quotidien.

Salim Beebeejaun, en sa double capacité de CEO de la BAI et directeur de Media Metrix était un des architectes du projet Yukondale Ltd. J’en avais parlé à l’époque à Dawood Rawat. Je lui disais que je ne comprenais pas pourquoi la BAI, avec 40 % d’actions chez nous, sortait des publications concurrentielles. Il m’avait fait comprendre que Le Défi n’était pas visé, mais qu’il entendait riposter aux médias qui étaient hostiles à la BAI. Pour moi, il était clair que je ne pouvais cohabiter avec un partenaire qui était en même temps mon concurrent. C’est une des raisons pour lesquelles j’ai voulu désinvestir et me retirer du Défi Media Group.

Donc en 2011, j’ai paraphé un accord avec Media Metrix, représentée par Salim Beebeejaun. Cet accord stipulait que j’allais vendre mes actions, soit 50 % soit la totalité de 60 %, à Media Metrix. En retour et sur la base d’une évaluation du groupe à Rs 240 millions, Media Metrix me remettra entre Rs 120 à Rs 144 millions. Il fut entendu également d’après les termes de l’accord que la moitié de la somme me sera remise en cash et l’autre moitié sous forme de propriétés immobilières.

D’après les termes de l’accord intervenu avec les administrateurs spéciaux, avec l’aval des autorités, j’ai renoncé à entamer des poursuites pour rupture de contrat,
remboursé le prêt et rachété les actions de Media Metrix – le tout pour un montant de Rs 175 millions, avec prêts et garantie bancaire à l’appui.

Cependant, comme la BAI comptait des actionnaires et directeurs étrangers, il fallait obtenir l’aval du Bureau du Premier ministre avant de procéder au transfert des terrains. Cet exercice prenait du temps. On construisait à l’époque un bâtiment. Il fut convenu qu’en attendant la mise en règle des terrains, Media Metrix me fera une avance sous forme d’un prêt. Un Loan Agreement fut dûment signé en 2012, et une somme de Rs 66,3 millions débloquée.

En fait, seule la moitié de cette somme fut avancée, l’autre moitié fut redirigée sur des comptes de Bramer qui gérait des bons et le Super Cash Back Gold Scheme. Je ne savais pas à l’époque que la BAI avait des problèmes de liquidités. Donc j’étais devenu du coup investisseur dans des produits de la BAI. En 2014, comme je préparais d’autres projets en vue de mon retrait, j’ai demandé à ce que l’argent investi me soit remboursé. Ce qui fut fait. Ce qui explique les chèques publiés dans Le Mauricien/Week-End pour me faire passer pour un détourneur de fonds. Alors que toutes ces transactions ont été faites légalement, dans le cadre des accords formels, et rapportées dans mes déclarations d’impôts.

D’après les accords, le transfert de mes actions était prévu en 2016, lorsque les terrains seraient transférés en parallèle. À ce propos, les documents d’usage étaient déjà chez le notaire.

Entre-temps, il y a eu les élections générales en décembre 2014, et il est advenu ce qu’il est advenu de la BAI.  Des administrateurs spéciaux furent nommés pour gérer les diverses entités de la BAI, dont Media Metrix. Je me suis enquis auprès d’eux pour savoir la marche à suivre. Ils m’avaient fait comprendre que ce n’était pas leur priorité, et que de toutes les façons, les biens de la BAI étaient sous séquestre.

En principe, si on devait aller de l’avant avec l’accord, il fallait transférer les terrains ou me remettre plus de Rs 100 M, car d’après l’accord, j’avais droit également aux dividendes tant que je restais actionnaire majoritaire et directeur du groupe. Un des administrateurs me fit savoir qu’il n’était plus question de débourser mais plutôt de récolter des fonds. Et que je devais plutôt envisager de rembourser l’argent avancé, voire racheter les actions de Media Metrix au sein du Défi Media Group.

Après 20 ans d’efforts, nous avons créé le premier et le plus grand groupe média du pays. N’en déplaise aux envieux qui veulent nous détruire par n’importe quel moyen !

Rupture de contrat

Après des négociations à la fois avec notre banquier et les nouveaux administrateurs spéciaux de la BDO, un accord est intervenu. D’après les termes de l’accord intervenu avec les administrateurs spéciaux, avec l’aval des autorités, j’ai renoncé à entamer des poursuites pour rupture de contrat, remboursé le prêt et racheté les actions de Media Metrix – le tout pour un montant de Rs 175 millions, avec prêts et garantie bancaire à l’appui.

La banque avec laquelle je travaille depuis 20 ans, et qui connaît les efforts que j’ai consentis pour construire le premier et le plus grand groupe média du pays (leader au niveau de la presse quotidienne, de la radio et du web) et qui emploie plus de 300 personnes n’a pas hésité à nous soutenir en contrepartie des garanties nécessaires. L’accord intitulé « Termination, Release and Settlement Agreement » a été paraphé en octobre dernier avec le Special Administrator, avec l’aval des autorités. Il mettait un terme au contentieux. N’en déplaise aux envieux qui veulent nous détruire par n’importe quel moyen !

La BAI a également été actionnaire de Radio One, Top FM et La Sentinelle Ltée.

La police de son côté avait débuté son enquête sur Media Metrix en 2015. Elle doit forcément la boucler. Donc, les enquêteurs  m’ont appelé pour des explications. J’étais ravi, voire même soulagé, de pouvoir enfin mettre les points une fois pour toutes sur les i.  Ce qui m’a le moins amusé c’est d’être interrogé under warning comme un vulgaire trafiquant de drogue.

La police croyait que j’étais impliqué dans le management de Media Metrix, la filiale de la BAI. J’ai dû expliquer que je ne suis ni actionnaire, ni directeur ni employé de Media Metrix. (Pour cela il faudrait mieux que les enquêteurs  cherchent  auprès de Salim Beebeejaun et autres nouveaux chouchous du MSM). Je leur ai donc donné des explications sur les relations entre Media Metrix et Le Défi Media Group. J’ai produit des documents tout en restant à leur disposition pour d’autres aspects de l’enquête, s’il y a  lieu. C’aurait été sans doute trop demander de ma part que leur demander d’interroger under warning les politiciens qui ont obtenu des millions de la BAI, de l’argent provenant sans doute du Super Cash Back Gold Scheme, mais j’ai quand même émis la suggestion à haute voix.

 

Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !