Des mesures incitatives doivent être introduites pour encourager les femmes qui le peuvent d’avoir plus d’un enfant. Sinon, estime Vidya Charan, de la MFPWA, il sera difficile de financer les retraites.
Selon certaines prévisions, les contributions versées au Plan national de pension ne suffiront pas, dans quelques décennies, à honorer les prestations sociales de ceux qui seront à la retraite. C’est le point de vue de Vidya Charan, directrice de la Mauritius Family Planning and Welfare Association (MFPWA), et une source au ministère de la Sécurité sociale, qui a tenu à garder l’anonymat. Dans Le Grand Journal de Radio Plus animé par Jean-Luc Émile, jeudi, l’évêque de Port-Louis, Mgr Maurice Piat, s’est dit en faveur du projet du gouvernement d’encourager les familles aisées à avoir plus d’enfants. Il a même considéré que ce n’est pas normal que la démographie à Maurice soit en déclin.
Des mesures incitatives doivent donc être introduites pour encourager les femmes qui le peuvent à avoir plus d’un enfant. Cela afin de faire face à la baisse de fertilité et au vieillissement de la population. Le ministre de la Santé, Anil Gayan, a abordé le sujet, à plusieurs reprises, mais, à ce jour, il n’y a aucune action concertée au niveau gouvernemental sur la question.
Plan d’action
Le sujet est considéré comme crucial et urgent pour la Santé, car il s’agit de la survie de notre société qui a un taux de remplacement très bas. Si rien n’est fait dans l’immédiat, il y a des risques que la population inactive dépasse, dans quelques années, celle qui est active. Si du côté du ministère de la Santé, l’enjeu est pris très au sérieux, la mise en place d’un comité interministériel n’est pourtant pas encore à l’agenda, nous a déclaré une source au sein de ce ministère. Mais cela ne saurait tarder, a-t-elle tenu à préciser, tout en nous référant aux diverses déclarations du ministre Anil Gayan et au protocole d’accord signé en début de semaine entre le gouvernement mauricien et le Fonds des Nations unies pour la population (FNUAP). Cela pour la désignation d’un Country Programme Action Plan (2016-2019). Nous avons appris de sources dignes de foi du côté du ministère de l’Égalité des genres, que des réflexions sont menées à ce sujet, mais que, même si ce ministère est concerné par l’avenir des familles mauriciennes, il n’est pas dans ses attributions de se prononcer ou de prendre des décisions concernant la santé reproductive. « Cela concerne le ministère de la Santé », nous a fait comprendre notre interlocuteur. Vidya Charan souhaite, de son côté, que des discussions et des réflexions soient entamées au plus vite à propos de cette baisse du taux de naissance et du vieillissement de la population. Cela afin qu’un consensus puisse être dégagé concernant les mesures qui s’imposent.Paradoxe
La ministre de la Sécurité sociale, Fazila Daureeawoo, nous a déclaré, pour sa part, que le ministère réfléchit déjà aux mesures à adopter à propos de la prise en charge des personnes âgées afin qu’elles puissent vieillir en bonne santé. Cette absence d’un comité regroupant les divers ministères autour de cette question est un paradoxe eu égard à l’urgence du problème. Et cela concerne les ministères des Finances, du Logement, de la Sécurité sociale, de l’Égalité des genres et les Organisations non gouvernementales. Mais ce que nous retenons, c’est que l’intention est là, mais reste à savoir quand tout le monde va s’asseoir autour de la même table pour dégager la stratégie à adopter.Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !