Vishnu Lutchmeenaraidoo a démissionné du poste de ministre des Affaires étrangères et comme député du no 7 (Piton/ Rivière du Rempart) le jeudi 21 mars 2019. Si certains pensent que cette démission bouleversera l’agenda politique du gouvernement, tel ne sera pas le cas. Et voici pourquoi…
Légalement parlant, une partielle doit avoir lieu dans un délai de 240 jours suivant la démission d’un député. Ceci nous amène à la mi-novembre (voir texte ci-dessous). Si l’Assemblée nationale est dissoute avant la fin de ce délai, la partielle n’aura pas lieu. Des élections générales en décembre ou en janvier 2020 demeurent donc une possibilité sérieuse. C’est une option à l’étude par l’alliance gouvernementale.
Toutefois, si le Premier ministre, Pravind Jugnauth, avait l’intention d’aller vers une dissolution automatique du Parlement, le 21 décembre, avec la démission de Vishnu Lutchmeenaraidoo la dissolution devra intervenir avant la mi-novembre, date à laquelle la partielle au no 7 doit avoir lieu légalement. « La décision pour déterminer s’il y aura une partielle ou si nous irons directement vers des élections générales est la prérogative du Premier ministre. Il viendra durant le week-end et il agira en conséquence », dit-on dans l’entourage de Pravind Jugnauth.
«Non-event»
Mais, précise-t-on, « cette démission ne viendra pas débalancer notre agenda ». Les proches au gouvernement veulent relativiser ce départ en affirmant que c’est « un non-event » et qu’il aurait été révoqué durant le week-end au retour du Premier ministre.
Le fait est que le gouvernement n’est pas favorable à l’idée d’organiser une élection partielle au no 7. Vishnu Lutchmeenaraidoo ayant été un député absent dans sa circonscription et sir Anerood Jugnauth n’ayant pas été présent non plus, au Mouvement socialiste militant (MSM) on sait qu’une partielle pourrait être un pari risqué. Cette option est donc la moins probable, avoue-t-on à l’Hôtel du gouvernement.
L’alliance gouvernementale avait-elle l’intention de passer aux élections générales très bientôt ? La réponse est définitivement non. Même si le jugement du Judicial Committee du Privy Council dans l’appel du Directeur des poursuites publiques, rendu le 25 février 2019, a permis à Pravind Jugnauth de se débarrasser de l’affaire MedPoint et que le même jour Maurice a remporté une victoire historique devant la Cour internationale de Justice par rapport aux Chagos, cela ne provoquera pas de rappel de la population aux urnes dans un avenir proche. Et la démission de Vishnu Lutchmeenaraidoo n’y changera rien.
Le gouvernement entend respecter son calendrier d’activités. Cela commence par le discours du Budget 2019-20 que devrait prononcer Pravind Jugnauth en juin. Du 19 au 28 juillet, Maurice accueillera les Jeux des îles. Impossible de déclencher une campagne électorale ni de tenir des élections générales en cette période.
La prochaine grande étape après cet événement est l’inauguration du Metro Express. À l’Hôtel du gouvernement, on affirme que cet événement est prévu fin septembre. Il est question que l’inauguration se fasse en présence du Premier ministre indien Narendra Modi… à condition que ce dernier remporte les élections générales indiennes qui se tiendront à partir du 11 avril pendant cinq semaines. Car l’Inde a fait un don de Rs 9,9 milliards à Maurice pour aider au financement de cette nouvelle infrastructure. Et Narendra Modi ne viendra pas en pleine campagne électorale.
En octobre, les collèges seront mobilisés par les examens du School Certificate et du Higher School Certificate. « Nous ne pourrons pas tenir des élections ni organiser de campagne électorale à cette époque car les parents n’auront pas la tête à cela », explique-t-on à haut niveau au sein du MSM. Puis la fête de Divali aura lieu le 27 octobre cette année-ci.
Au mieux, affirme-t-on au Sun Trust, le dépôt des candidatures, qui lance officiellement la campagne électorale, aura lieu en novembre pour la tenue d’élections en décembre. Mais là aussi, on confie que dans le milieu proche du Premier ministre, on préfère laisser les fêtes de fin d’année passer pour rappeler la population aux urnes en janvier, voire en février.
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